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Les détresses psychologiques des migrants non prises en compte : des situations dramatiques dénoncées par les associations

De nombreux articles traitent de la situation des étrangers. Certes, des initiatives citoyennes existent mais il y a aussi de réels abandons d’étrangers traumatisés qui, non pris en charge, en vont jusqu’à se donner la mort. Ces situations dramatiques sont inquiétantes et révèlent les failles d’un dispositif qui n’est pas à la hauteur des besoins.

  •  Un mineur isolé pris en charge par l’ASE de Paris meurt faute d’un suivi adapté :  Le Gisti met en cause un manque de suivi de la façon suivante : « Il se prénommait Malik Nurulain mais préférait qu’on l’appelle Nour. Nour est mort le 14 février 2018, retrouvé noyé dans la Seine à Paris. Il avait 17 ans. Victime de tortures, il avait fui le Pakistan à l’âge de 15 ans. En France depuis un an, sous la responsabilité de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) de Paris, il bénéficiait depuis peu de la protection subsidiaire accordée par l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides). Depuis cinq mois, il était pourtant logé seul à l’hôtel sans encadrement adéquat et en grande détresse psychique. Il avait déjà été pris en charge à deux reprises en hôpital psychiatrique avant que l’ASE ne décide de le mettre à l’hôtel faute de place adaptée en foyer. Quelques mois après son placement à l’hôtel, il est sauvé d’une première tentative de suicide dans la Seine et pris en charge pour la troisième fois en hôpital psychiatrique. À sa sortie, il est à nouveau relogé à l’hôtel, seul face à ses traumatismes. Son corps inerte est repêché sept jours après sa sortie de l’hôpital… » (lire la suite). Un rassemblement est prévu à Paris mercredi 21 mars 2018, dès 18 heures, place de l’Hôtel de Ville en mémoire de cette mort dramatique du jeune Pakistanais.
  • Réfugié mort à Paris : «Karim a vu des choses atroces, il était livré à lui-même» : Jeudi, un trentenaire soudanais et érythréen a été retrouvé mort porte de la Chapelle, à Paris, un an après avoir obtenu l’asile. S’il disposait bien d’un logement, l’absence de suivi psychiatrique lui a été fatale, selon des associations. au-delà du cas de Karim Ibrahim, c’est toute la prise en charge psychiatrique des personnes réfugiées ou exilées, dont certaines sont par leur parcours et leur histoire particulièrement fragiles, qui est défaillante. «On a de plus en plus souvent ce type de pathologie, il y a un phénomène de décompensation lourde et on est très, très mal outillés pour y faire face, juge-t-il. Les centres d’accueil pour demandeurs d’asile ne sont absolument pas équipés pour traiter ces sujets. Sans accompagnement, les gens ne s’en sortent pas. On est démunis.»
  • “La voix de ceux qui crient” : une psychologue relaie le témoignage essentiel de demandeurs d’asile. Dans un ouvrage passionnant, subtil et sans pathos, l’anthropologue et psychologue Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky raconte ses consultations avec des migrant-e-s en état de stress post-traumatique à l’hôpital Avicenne de Bobigny, depuis 2010. Un livre politique qui donne à enfin entendre la voix de celles et ceux “qui vivent auprès de nous [et dont] nous ne connaissons pas [l’]histoire”. Là, assise en face de ces hommes et de ces femmes qui ont vécu l’impensable et diagnostiqués en état de stress post-traumatique – soit la première cause de morbidité chez les exilé-e-s en France – elle les écoute. Cela peut paraître anodin, ça ne l’est pas : cet espace de parole, le temps d’une séance d’une heure suivie régulièrement sur plusieurs années, est un moment privilégié pour celles et ceux qui ne sont pas écouté-e-s ou alors, trop fatigué-e-s et traumatisé-e-s, ne parlent plus, n’y arrivent plus. “Esprits traqués, toujours sous la menace d’une reconduction, hantés par leurs bourreaux, les demandeurs d’asile ne manquent pourtant aucune consultation, car ils viennent là tenter de trouver des repères à leur histoire bouleversée, ils viennent surtout y entendre leur voix et y retrouver un nom.”  « La Voix de ceux qui crient » chez Albin Michel
  • Migrants : « Ces départements qui jettent à la rue des mineurs isolés ».  Plusieurs conseils départementaux pourraient être poursuivis en justice pour abandon d’enfants. À force de botter en touche, leurs services d’Aide sociale à l’enfance en arrivent à mettre en danger des dizaines de mineurs non accompagnés. Le cas de Karamba Noba, parti de Guinée à l’âge de 15 ans, est suspendu aujourd’hui dans les limbes du bon vouloir bureaucratique. Une histoire exemplaire, mais pas exceptionnelle que développe le magazine CQFD.

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Cette revue de presse sur ce sujet a été réalisée grâce à la veille documentaire  de Michelle Verrier Flandre

Image extraite de la couverture de l’ouvrage « la voix de ceux qui crient »

 

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