Le délitement sans fin de la médecine scolaire
La France compte désormais moins d’un millier de médecins scolaires, pour 12,5 millions d’élèves. En octobre 2017, l’Académie de médecine avait rendu un rapport «sur la situation alarmante de la médecine scolaire en France», faisant état par endroits d’un seul médecin censé prendre en charge 46 000 élèves… Les conséquences de cette pénurie, très concrètes, touchent en premier lieu les enfants de familles défavorisées. Ceux-là mêmes dont les parents connaissent déjà de telles difficultés pour payer la nourriture et un logement qu’ils n’ont ni le temps ni les moyens de faire les démarches pour aller voir un médecin de ville. J’ai par le passé beaucoup travaillé avec les médecins et les infirmières scolaires notamment dans le cadre de la protection d’enfant victimes d’abus sexuels. Les révélations survenant souvent dans leurs consultations. Nous travaillions en réseau avec la PMI. Aujourd’hui ce type de travail ne peut se faire comme par le passé : les médecins ont de moins en moins de temps pour les concertations… (lire l’article de Libération)
Accompagnement social : état des lieux et préconisations de l’IGAS
« Quel bilan dresser des politiques d’accompagnement social menées depuis 40 ans ? Quels sont les moyens dédiés et les publics visés ? C’est à ces questions que répond un rapport publié par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) le 5 décembre dernier. Le rapport formule également plusieurs recommandations en matière d’inclusion sociale ». …/… « Depuis quelques années toutefois, le travail social est en difficulté structurelle. Les dispositifs sont saturés, dans un contexte d’accroissement des populations fragiles et de maîtrise des dépenses publiques. Sur le plan budgétaire, l’accompagnement social, donc l’approche préventive, représente bien moins que la redistribution monétaire, via les allocations et les aides ». Il a besoin d’être réhabilité et reconnu dans sa diversité. Mais rien de bien nouveau de ce que l’on sait déjà en terme de préconisations : Le rapport de l’IGAS « appelle à repenser le modèle d’intervention sociale, avec pour objectif l’émancipation des personnes accompagnées. Il plaide notamment pour un travail basé sur des actions collectives et une participation accrue des personnes ». Bref revenir au fondamentaux mêmes du travail social. (Télécharger le rapport de l’IGAS ici
Misères d’un colloque contre la misère, à l’ENA de Strasbourg
On aimerait connaitre ce Dédé auteur d’un article sur un colloque qui laisse un gout amer à travers ce compte rendu « impertinent ». Il ne faut pas s’arrêter au ton persiflant de l’article mais plutôt prendre en compte les arguments qui sont développés : trop peu de moyens sont engagés pour lutter contre la pauvreté et la bonne volonté et les discours convenus ne suffiront pas : « A l’ouverture de la session, les orateurs étaient les présidents du conseil départemental de Meurthe et Moselle et du Bas-Rhin, puis Olivier Noblecourt, délégué interministériel à la lutte contre la pauvreté, enfin Christelle Dubos, secrétaire d’État auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé, le tout en présence du préfet de la Région Grand-est en grand uniforme. Pourquoi ces précisions d’ordre protocolaire ? Pour souligner le caractère solennel que la puissance publique a voulu donner à ces rencontres dédiées au mal qui ronge notre société depuis plus de 30 ans, auquel elle consacre des trésors d’ingéniosité et de savoir-faire, dans des dispositifs toujours plus complexes, sans pour autant faire reculer le phénomène d’un iota, bien au contraire…. (lire la suite de l’article)
et aussi
Deux tout-petits sur trois regardent tous les jours la télé
Un enfant sur trois (33 %) de 2 ans ne joue jamais ou seulement occasionnellement à la balle et 68 % des tout-petits de cet âge regardent tous les jours ou presque la télévision, révèle une étude de l’Ined et de l’Inserm. Cette enquête documente pour la première fois en France la fréquence des activités physiques et le temps passé devant les écrans des enfants de 2 ans, nés en 2011. Remise fin décembre à la Direction générale de la santé (DGS) et dévoilée mercredi, cette étude a été effectuée sur une cohorte de plus de 10.000 enfants. …/… « Avec l’arrivée massive de ces nouveaux outils dans les foyers, on peut spéculer que l’usage des téléphones portables et des tablettes a augmenté chez les tout-petits. Mais la question est de savoir si cet usage s’est substitué ou ajouté à celui de la télévision », souligne Jonathan Bernard, chercheur à l’Inserm et un des auteurs de l’enquête. « Par contre, l’étude montre que plus le niveau d’études des parents est faible, plus les enfants sont exposés aux écrans, poursuit le chercheur.
photo : pixabay
sélection des articles réalisée avec l’aide de Michelle Verrier Flandre
Une réponse
Bonsoir, je suis « ce Dédé » qui a eu l’impertinence de parler d’argent dans une enceinte où il était convenu de n’évoquer que des sentiments nobles, élevés et bienveillants.
Notons tout d’abord qu’il est étrange, de la part de gens qui reprochent aux Français d’entretenir un rapport malsain avec l’argent, de les entendre pousser des cris de vierge effarouchée dès qu’on évoque justement cet aspect des choses aussitôt requalifiées de préoccupations bassement matérielles dès qu’il s’agit de personnes souffrant cruellement d’en manquer…
Tandis que quand on parle, de yachts, d’avions privés ou de montres de prix, il est tout à fait légitime que les personnes qui en bénéficient fassent état de leur amour pour cette matière première qui leur permet d’obtenir tant de merveilles, et qui savent dés-organiser la vie des autres pour satisfaire leur bien innocente passion..;..
Serais-je jaloux et aigri comme le prétendent certains ?
Jusqu’ici, je n’avais pas mesuré jusqu’à quel point notre société avait régressé à toute allure vers le XIXème siècle. Elle qui ne parle que de modernité, d’émancipation, de parole libérée, d’accomplissement personnel, ressent un véritable choc psychologique quand on évoque, ne serait-ce que vaguement, les contingences matérielles, la nécessité de gagner de l’argent avant de pouvoir en dépenser.
Tout se passe comme si le pauvre ne souffrait que d’une chose : du manque de considération de ses semblables, ce qui provoquerait chez lui un sentiment de dévalorisation de sa personne, qui minerait sa confiance en soi, et l’empêcherait de décrocher le job dont il a toujours rêvé. Traverser la rue, certes, mais après s’être rasé de près et avoir sacrifié à une bonne séance d’auto-congratulation pour entamer l’entretien d’embauche avec un mental de « winner »…
Evidemment, parler argent dans une telle romance équivaut à jeter un coup de cymbale en plein milieu d’une fugue délicate. Pourtant, c’est bien la première des conditions pour survivre dans un monde où, passées les premières politesses, les problèmes d’argent prennent le dessus, surtout dans un environnement qui ne cesse de vanter l’excellence des personnes riches et influentes.
Ayant travaillé à France Télécoms pendant 24 ans sous le statut de fonctionnaire après avoir travaillé 19 ans dans le privé, je suis particulièrement sensible à la différence de qualité de vie que peut procurer une existence où l’avenir ne présente pas la moindre menace, et permet d’organiser sa vie dans le long terme. N’ayant rien oublié de mon existence précaire antérieure, je suis scandalisé de la désinvolture avec laquelle « on » traite les problèmes que rencontrent des millions de personnes en France, sans parler de ceux que subissent les peuples soumis à des régimes moins protecteurs que le nôtre, grâce aux beaux restes du programme « les jours heureux » issus de la seconde guerre mondiale, mais pour combien de temps encore ?
Et je suis plus scandalisé encore quand, bien à l’abri derrière les moyens confortables que leur fournissent les institutions, certains, et non des moindres, se targuent de cette protection en cours de démantèlement, pour faire la leçon aux protestataires qui subissent avec une violence et une barbarie inouïes, les effets de politiques qu’ils n’ont pas choisies et qui détruisent leur vie dans l’indifférence, voire les moqueries de ceux dont la mission est d’organiser la prospérité de l’ensemble de la société.
On a beau jeu alors de parler de « violences urbaines », et d’agiter les dangers de la montée des « populismes » ! Oui, il est temps que les personnes de bonne volonté, surtout celles qui ont la chance de ne pas être menacées dans leur confortable environnement socio-culturel, de prendre ce problème à bras-le corps pour que ce scandale cesse, et que toute la population, à commencer par la plus fragile et la plus déstabilisée, sorte de l’insécurité financière et économique, avant de lui parler de l’élévation de l’âme et de la noblesse des sentiments.
Depuis maintenant 14 ans que je suis à la retraite, que j’ai heureusement prise au moment du grand chambardement du service public que nous étions pour devenir quelques mois plus tard ce bateau ivre et surendetté dont certains membres de l’équipage se sont jetés par les hublots pour échapper à ce cauchemar sous les huées de l’opinion galvanisée par les illusions de l’argent facile, je n’ai cessé de voir dégringoler le standard de vie de gens qu’il y a peu ne rencontraient aucun problème pour organiser leur vie et créer de la richesse en s’épanouissant dans leur vie professionnelle et sociale.
On est loin de l’image du « pauvre » sur qui on a besoin de se pencher pour l’aider à ne pas sombrer tout-à-fait. Il s’agit de gens qui le plus souvent ont travaillé des décennies dans l’industrie, et qui sont victimes de stratégies industrielles uniquement axées sur l’optimisation du profit des actionnaires. Qu’est ce que ces pratiques ont de bénéfique pour l’ensemble d’une société donnée ? A-t-on le droit de se contenter du mantra de la « compétitivité » pour justifier de telles aberrations, un tel gas-pillage de ressources humaines et économiques, une telle dévastation dans des millions de vies individuelles ?
Ah, l »émission mythique « Vive la Crise » animée par Yves Montand, quel coup de maître des prédateurs pour faire sauter d’un coup tous les barrages mentaux les empêchant de faire enfin main basse sur les trésors accumulés pendant 30 ans par l’économie administrée qualifiée de collectiviste, de ringarde et d’empêcheuse d’entreprendre en rond..;
Tandis que les files de mendiants devant les soupes populaires rebaptisées « restaurants du Cœur », qu’on essaie en vain de résorber depuis 30 ans en appliquant encore et toujours les mêmes vieilles recettes moralisatrices et larmoyantes, en voilà une preuve d’efficacité et de modernité, en voilà un résultat qu’il est moderne et qui donne envie de rêver dans les chaumières !
Il est vrai que comme le dit notre fulgurant jeune président, « je ne suis pas le Père Noël », « il n’y a pas d’argent, où voulez-vous que je le prenne « ? Avec un vue aussi aiguisée, j’ai l’impression que notre premier de cordée ne verrait pas un grain de sable dans le Sahara…
Nous voilà donc revenus au point de départ..
Nous disions donc: la médecine scolaire se délite… Comment diable pourrions-nous faire pour y remédier, puisqu’il n’ y a pas d’argent ?