Il passe 8 mois dans la rue avec des sans-abris et raconte son incroyable expérience
Le docteur en sociologie Thibaut Besozzi a passé plusieurs mois avec des SDF pour comprendre leur quotidien et imaginer des solutions pour les faire sortir de la rue. Il raconte son incroyable expérience. LorraineActu lui donne la parole : «Je me suis mis à la place d’un sans-abri pendant huit mois à Nancy», explique le chercheur de l’Université de Lorraine et de Reims-Champagne. Chaque jour, il passe des heures avec ces « gars de la rue » au sein des parkings souterrains, des squats, des parvis de monuments publics, dans la gare.«Au total, 300 heures mais sans dormir dehors », précise-t-il
« Ils en prennent plein la tronche toute la journée. Il y a un rejet d’une partie de la société. Parfois c’est subtil comme un bénévole qui va infantiliser le sans-abris en pensant bien faire. Mais c’est des fois violent… » exemples à l’appui.
Thibaut Besozzi suggère plusieurs dispositifs pour permettre le retour progressif vers un logement stable : la création d’un village de l’insertion déjà testé à Strasbourg ou dans plusieurs villes d’Île-de-France. Pour les personnes connues de la justice ou bien toxicomanes, il met en avant la création d’un centre de type « carcéral éducatif » où les gardiens seraient des éducateurs. (lire l’article de Lorraineactu.fr)
Lire aussi : « Non, les SDF ne font pas «rien» de leurs journées » du site the Conversation
Seine-Saint-Denis : une mineure prostituée sur trois est âgée de 13 à 15 ans
C’est difficile à croire mais l’info est donnée par l’AFP. C’est pourtant l’un des enseignements d’une enquête inédite réalisée par l’Observatoire des violences envers les femmes du Département de Seine-Saint-Denis et publiée le 12 novembre dernier.
Pour cela, la responsable de cet Observatoire des violences (excellent site) a ainsi eu accès à 19 dossiers des juges pour enfants du tribunal de Bobigny et analysé une quarantaine de signalements de la protection de l’enfance. (est-ce suffisant ?) Selon les données communiquées par le juge, 89 % des jeunes filles s’adonnant à la prostitution ont en effet été violentées par le passé. Il s’agit à 40 % de violences physiques et sexuelles, souvent commises au sein du foyer.
L’étude révèle par ailleurs que 72 % des cas de violences dénoncées aux autorités compétentes n’ont pas fait l’objet de suites judiciaires. «Les conséquences en sont dramatiques», notent ses auteurs, qui assurent que «prendre davantage en compte ces victimes [serait] in fine un des moyens de lutter contre la prostitution des mineurs». (lire l’article de l’AFP publié par Cnews)
Une lettre ouverte au président de la République pour l’interpeller sur la dégradation des conditions de vie des plus précaires
Les associations de lutte contre la pauvreté et l’exclusion réunies au sein du Collectif Alerte ont souhaité saisir Emmanuel Maron pour lui faire part de leurs « vives inquiétudes face à la dégradation du niveau de vie des personnes les plus précaires depuis deux ans ».
« En effet, en dépit de quelques dispositions positives » plusieurs mesures ont contribué à une diminution du pouvoir d’achat d’une grande majorité des personnes les plus pauvres explique le collectif. leur inquiétudes ont été confirmées récemment par les études publiées par l’Institut des politiques publiques (IPP) et l’Insee. « Au total, les plus pauvres apparaissent aujourd’hui comme les grands perdants de l’action gouvernementale. Ce bilan ne cesse de nous interroger quand, en parallèle, le pouvoir d’achat des classes moyennes et des plus aisés augmente sensiblement, du fait notamment des politiques fiscales ou sociales du gouvernement. La pauvreté et les inégalités augmentent ainsi en même temps, minant la cohésion sociale de notre pays ».
Dans ce courrier rendu public notamment par la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) le collectif alerte fait une série de propositions sur le futur revenu de solidarité active (RUA). Il propose aussi ses services et son expertise au Gouvernement :
- La future prestation doit garantir que personne en France ne vive avec moins de 50 % du revenu médian (soit 867 euros par mois pour une personne seule, sans les aides au logement) ;
- Elle ne doit pas fusionner les APL, l’AAH et l’ASPA qui sont des allocations d’une autre nature ;
- Elle doit être ouverte dès 18 ans, sous conditions de ressources mais sans contrepartie et avec une obligation pour l’Etat de prévoir un accompagnement vers une formation ou un parcours vers l’emploi ;
- Cette réforme ne saurait être financée par une forme de solidarité horizontale entre les bénéficiaires des différents minimas sociaux, au risque de faire des perdants parmi les ménages vivant sous le seuil de pauvreté.
enfin la mise en application de la réforme prévue pour 2023 semble tardive pour les signataires de ce courrier (Christophe Devys, président du collectif Alerte, Alain Rochon, président de l’APF France handicap, Claire Hédon, présidente d’ATD Quart Monde, Hubert Trapet, président d’Emmaüs France, Louis Gallois, président de la Fédération des acteurs de la solidarité, Laurent Desmard, président de la Fondation Abbé Pierre, Alain Villez, président des Petits frères des pauvres, Véronique Fayet, présidente du Secours Catholique, Patrick Doutreligne, président de l’Uniopss)
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La sélection des articles a été réalisée avec l’aide de Michelle Verrier Flandre
Photo : le sociologueThibaut Besozzi lors d’une intervention photo publiée sur le site facebook du Cercle Condorcet de la Meuse