Bien évidemment les travailleurs sociaux très concernés par les questions relatives à la pauvreté. Ils la côtoient avec de nombreuses personnes qu’ils rencontrent, qu’ils écoutent et conseillent. Certains d’entre-eux sont devenus experts dans la gestion et l’accès aux droits des personnes. Il est fréquent en polyvalence de secteur notamment que les assistant(e)s de service social soient en contact avec des personnes qui n’ont plus aucun droit et vivent dans un complet dénuement.
Comme le rappelle le ministère des solidarités et de la santé » 8,9 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté en France. Pour prévenir et lutter contre la pauvreté, le Gouvernement lance une consultation publique. Vous êtes invité(e)s à donner votre avis sur ce sujet. Alors n’hésitez pas à répondre au questionnaire en ligne que vous pouvez trouver ici d’autant plus que les travailleurs sociaux sont cité dans les réponses possibles de ce questionnaire
Il est important que nous fassions valoir nos points de vue et partageons nos connaissances sur ce sujet qui est souvent mal appréhendé. En effet, il existe plusieurs forme de pauvretés. Et même si les pouvoirs publics se centrent sur la pauvreté économique, il est d’autres pauvreté qui font tout autant de dégâts dans la vie des personnes. Pauvreté dans les liens sociaux, dans l’accès à la connaissance et la culture,…
Pour ATD 1/4 Monde la pauvreté est un processus qui prend sa source dans la précarité et l’insécurité et se traduit par la perte de ses droits : « La précarité est l’absence d’une ou plusieurs des sécurités permettant aux personnes et familles d’assumer leurs responsabilités élémentaires et de jouir de leurs droits fondamentaux. L’insécurité qui en résulte peut être plus ou moins grave et définitive. Elle conduit le plus souvent à la grande pauvreté quand elle affecte plusieurs domaines de l’existence, qu’elle tend à se prolonger dans le temps et devient persistante, qu’elle compromet gravement les chances de reconquérir ses droits et de réassumer ses responsabilités par soi-même dans un avenir prévisible. » C’est cette définition qui fait consensus.
Pour le Conseil National de Lutte contre la pauvreté et l’Exclusion la difficulté à trouver une définition satisfaisante réside dans le fait que le concept de pauvreté est spécifique à une époque et à une société données. la pauvreté économique est définie selon des critères européens fixés en-dessous de 60 % du revenu médian d’un pays. Mais la pauvreté économique ne peut être le seul indicateur…
Pour ma part je retiens les 3 formes de pauvreté analysées par Serge Paugam et son équipe de recherche au CNRS sur les inégalités sociales : La pauvreté intégrée, celle de la marginalité et enfin la pauvreté issue d’un processus de disqualification
- La pauvreté intégrée correspond à une situation où celles et ceux que l’on appelle les «pauvres» sont nombreux sur un même territoire. Ils se distinguent peu des autres couches de la population. Leur situation est courante et renvoie au problème plus général d’une région ou d’une localité donnée qui a toujours été pauvre. Certaines villes du Nord ou de l’Est de la France connaissent cette réalité. Les personnes «pauvres» forment un groupe social étendu, elles ne sont pas fortement stigmatisées. Elles sont acceptées dans leur environnement et les collectivités territoriales se doivent de leur apporter soutiens et aides spécifiques.
- La pauvreté de marginalité renvoie à une autre représentation sociale : Ces « pauvres » sont souvent jugés inadaptés au monde actuel et il est courant qu’elles soient désignées par le grand public comme des «cas sociaux», ce qui entretient inévitablement leur stigmatisation. Ce groupe social est relativement peu nombreux mais reste très visible. Il fait néanmoins encore l’objet d’une forte attention de la part des institutions d’action sociale. Mais malgré des moyens déployés, le processus d’insertion et de réussite reste très incertain. En effet ces personnes sont souvent considérées comme marquées par une forme de fatalité qui peut remonter jusqu’à plusieurs générations. Ces personnes ne font souvent pas ce que l’on attend d’elles. Ce sont les « mauvais pauvres », ceux qui ne respectent pas les règles édictées pour eux..
- La pauvreté issue d’un processus de disqualification est une autre forme élémentaire de pauvreté. Elle s’inscrit dans un processus qui touche des franges de la population qui étaient jusqu’alors parfaitement intégrées au marché de l’emploi. Ce processus concerne des personnes confrontées à des situations de précarité de plus en plus lourdes tant dans le domaine du revenu, des conditions de logement et de santé, que dans celui de la participation à la vie sociale. Les personnes qui vivent ces processus de déclassement souffrent énormément car elles ont souvent une conscience aiguë de leur situation. Elles ont vécu par le passé dans un relatif confort alors qu’elles doivent se priver de façon importante et drastique si elles veulent éviter la grande exclusion.
Aujourd’hui, l’image dominante du pauvre est celle de la victime d’une forme de disqualification sociale à la suite d’une ou de plusieurs sévères ruptures. Les femmes seules avec enfants sont de plus en plus touchées. (Les hommes seuls sans emploi également). Le sentiment d’insécurité sociale s’est solidement ancré dans la conscience collective à tel point que plus de la moitié de la population française craint désormais d’être touchée par la pauvreté.
Enfin Être pauvre ne veut pas forcément dire être exclu même si la quasi totalité des exclus sont pauvres économiquement. (voilà un beau sujet pour nos étudiants non ? )
allez, n’oubliez pas le questionnaire. Dès la 1ère question nous sommes concerné(e)s !
Une réponse
RSA …moins qu’une vie 😢