Enfants maltraités : fêlures sur la ligne / les étudiants en travail social pris au piège de la réforme ? / Paris : il y a trop de monde à la rue

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Enfants maltraités : fêlures sur la ligne

«Libération» est allé à la rencontre de la cellule de recueil d’informations préoccupantes (CRIP) de la Meuse, qui traite de nombreux cas de violences sur mineurs. Ce reportage de Anaïs Moran vaut vraiment le détour. Il nous montre une réalité peu évoquée : cette multitude de situations toutes aussi délicates et difficiles à aborder. Cela va du bébé secoué à l’ado toxico : « Flora est la 629e information préoccupante traitée par la CRIP depuis le début de l’année. Avant elle, il y a eu la jeune Hélène, adolescente fugueuse de 15 ans, retrouvée camée dans un squat par un éducateur de rue, sans que le père célibataire ne s’en émeuve un instant. Les jumeaux Quentin et Léo, 3 ans, abandonnés des journées entières par leur mère, toxico et esseulée depuis l’incarcération de son amant (sic). Paul, 13 ans, avec son œil au beurre noir et ses hématomes sur les bras, repéré par la voisine de palier. Eva, 7 ans, qui a raconté à sa maîtresse d’école «ses petits jeux avec papa» le soir, quand «maman dormait». En tout, des centaines de récits de maltraitances infantiles et de tornades intrafamiliales, parvenus jusqu’aux oreilles de la Crip 55 par lettre anonyme, appel d’un proche ou alerte d’un professionnel (le 119, l’école, le corps médical principalement)’.

Dans la Meuse comme ailleurs, la cellule départementale de recueil d’informations préoccupantes est le pivot du système, complexe et tentaculaire, de la protection de l’enfance. Et c’est l’épée de Damoclès en permanence sur la tête des évaluateurs en  risque de se tromper et de mal évaluer. L’article rappelle que « d’après un rapport mené par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et rendu public cette année, près «d’un tiers des affaires traitées» par la protection de l’enfance révèle encore des «lacunes» dans le modus operandi de repérage des situations à risque, «notamment lors de l’enquête demandée par la Crip»… (lire l’article de Libération)

Des étudiants du social pris au piège de l’entre-deux réformes ?

C’est la question que pose la Gazette des Communes suite à une tribune parue dans les ASH intitulée « Étudiant-e-s du travail social, un avenir en danger ! ». Pas de rattrapage, pas de redoublement : la dernière promotion d’étudiants en travail social d’avant la réforme des diplômes d’État n’aura pas droit à l’erreur en 2020 précise la Gazette. On peut estimer entre 8 et 9000 le nombre actuel d’étudiants de 3e année potentiellement concernés par le couperet

Une première pétition a recueilli plus de 15 000 signatures et les formateurs en travail social viennent de prendre le relais. Une journée de mobilisation est prévue au niveau national mi-novembre (la date restant à confirmer), chaque étudiant étant invité à se rendre à la Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS) de sa région. (lire l’article de la Gazette des Communes)

Paris: «Il n’y a jamais eu autant de familles dehors», selon le Samu Social

Voilà qui est assez décourageant et rageant. Un article de L’AFP  publié par le journal La Croix explique que Eric Pliez, président du Samu Social de Paris s’inquiète du nombre «inacceptable» de familles vivant dehors dans la capitale et dénonce un système à la limite de l’«implosion». Dans cet interview, il fait les comptes : « Plus de 7.000 personnes sont dans les rues, quasiment autant dorment dans des centres d’urgence et 45.000 personnes, en famille, vivent dans des hôtels ». Le dispositif est complètement saturé.

« Chaque soir, le 115 de Paris reçoit environ 20.000 appels, seulement 1.000 sont pris en compte. S’ensuit ensuite des chiffres qui ne collent pas vraiment (1500 refus pour 1000 familles) Mais bon, les besoins sont énormes. Beaucoup de mères sont coincées dans des maternités, ne sachant pas où aller après avec leurs nouveau-nés. (lire l’article de l’AFP dans la Croix)

et aussi

« Hors normes », etc. : quand le travail social se fait du cinéma

Le secteur social et médico-social souffre parfois d’une mauvaise image et l’on peut parler de véritable crise des vocations. En attendant, espère Média Social Emploi, c’est peut-être au cinéma que vont naître de nouvelles vocations, avec Hors normes, le nouveau film-événement d’Eric Toledano et Olivier Nakache, les réalisateurs d’Intouchables,

Drôle et touchant, ce long-métrage met en scène des personnages inspirés par deux associations accueillant des personnes avec troubles autistiques sévères : le Silence des justes et le Relais Ile-de-France.  Anne Simonot nous présente ensuite toute une série de films (plus ou moins réussis précise-t-elle) qui donnent à voir les interventions de travailleurs sociaux.  « l’émergence récente d’un nouveau cinéma social offre un reflet de ces métiers plus fidèle à la réalité indique-elle. (lire l’article de Media Social Emploi)

 

Photo:  jim jackson

Revue de presse réalisée avec le concours de Michelle Verrier Flandre

et puis….

 

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