J’ai participé à la rédaction du dossier «Crise sanitaire : quelle leçon pour l’avenir ?» du numéro 1274 de Lien Social. Il nous avait été demandé de réfléchir à l’après. Nous nous y sommes collés à plusieurs auteurs. Je vous propose ici un résumé des différentes contributions et demain je vous publierai le texte que j’ai rédigé intitulé « l’action sociale doit-elle être revisitée ? » (sa version longue)
Pour la dernière fois, et ce depuis le début de la pandémie, Lien Social met en ligne en accès libre son magazine n°1274. Les abonnés ont toutefois reçu la version papier qui a été imprimée depuis ce numéro.
Quelles leçons pour l’avenir ?
Avenir Educ’, l’association regroupant des éducateurs spécialisés titre son article «Faire vivre le lien social : une urgence virale ! » explique combien les relations humaines, le lien social, le travail d’équipe ont constitué les principaux outils pour faire face à l’épidémie et au confinement. La leçon à retenir pour l’avenir : plus que jamais ne pas céder au « fast conseil » et faire primer le relationnel sur le contenu informationnel.
Jean-Luc Boero, responsable d’unité ASE (avec qui j’ai travaillé par le passé) nous parle de « Ce que devrait être l’après Pandémie ». Il démontre comment le confinement a mis en évidence la faillite des réformes de notre organisation sociale : assèchement des réseaux, appauvrissement des dynamiques locales, dévitalisation des institutions. Et d’en appeler à un Grenelle de l’action sociale débouchant sur une loi- cadre sanctuarisant les ressources articuler gestion, clinique et cadre institutionnel au plus près des territoires
Gaëlle, assistante sociale nous apprend qu’«il pleut des sous». Elle s’inquiète du retour de bâton. Ce sera quand, après l’ouverture du robinet des aides financières pendant le confinement elui-ci va se tarir. Ce sera alors la fin des illusions..
Ludwig Maquet, éducateur spécialisé dans sa tribune intitulée « Aux jours meilleurs » reprend les fondamentaux du métier : engagement, empathie, lutte pour l’émancipation etc… Toutes choses que le New management attaque de front, transformant les professionnels en gardien de la paix sociale et de l’ordre capitaliste. Et d’en appeler à un empowerment radical fondement d’une transformation de la société, le travail social devant s’investir dans la résistance et le combat pour refondation solidaire, humaniste et progressiste.
Christine Maurey, assistante sociale en IME nous explique que l’«On reparle aux papas». Elle décrit la déstabilisation des services dans les premiers jours, puis le réinvestissement par chacun(e) des nouveaux outils (téléphone, vidéo …) qui se sont traduits par une proximité personnelle et professionnelle inconnue jusque-là, rendant les professionnels plus forts, plus responsables, plus impliqués.
Qu’en restera-t-il à l’avenir ?
Laurent Ott, philosophe social s’interroge «Y aura-t-il un jour d’après ?». Il explique comment la pandémie s’est traduit par le sauve-qui-peut de la part des institutions, révélant la tendance à l’éloignement et la déconnexion vis à vis des usagers. L’avenir n’est pas à attendre de soi-disant « lendemains qui chantent » mais à l’amplification de l’action en friches et des marges à retrouver alors que des expérimentations sont déjà à l’œuvre.
Jacques Trémintin, assistant socio-éducatif. (que l’on ne présente plus) nous raconte une situation à travers une vignette clinique intitulée «D’hier à demain». Elle montre comment un adolescent victime de violences familiales a pu être mis à l’abri et accompagné avec succès pendant dix ans, s’interrogeant du sort qui lui serait réservé aujourd’hui alors que le dispositif de protection de l’enfance est saturé, surchargé, débordé.
Jean-Marie Vauchez, éducateur spécialisé (et par ailleurs président de l’ONES) nous explique enfin que nous vivons « Une crise sanitaire révélatrice des fragilités». Il explique comment les établissements ont réagi au confinement : bien quand ils fonctionnaient convenablement ; mal quand ils dysfonctionnaient déjà auparavant. Et ce n’est pas l’absence de pilote pour la protection de l’enfance qui a arrangé la situation.
Mais il ne faut pas vous satisfaire d’un simple résumé de ce numéro spécial. Vous pouvez le consulter en cliquant sur ce lien, puis au passage cela pourrait vous donner l’idée de vous abonner non ? Ne serait-ce que pour lire la suite c’est à dire les prochains numéros et soutenir en même temps cette presse professionnelle indépendante… C’est le bon moment pour le faire et pour cela vous pouvez cliquer ici sur ce lien
Photo : découpage de la une de lien Social (pour que ça entre dans le cadre imposé) (dessin de Jiho)