Didier Dubasque

Accompagnants sexuels pour handicapés : un « travail social » / L’AAH protégée par le Conseil d’État / Un Foyer jeunes migrants en Suisse

Accompagnants sexuels pour handicapés, un « travail social »

L’Express publie un article de l’AFP qui interroge  Cybèle et Fabrice. Tous deux  défendent leur « travail social » d’accompagnant sexuel pour personnes handicapées, une activité assimilée en France à la prostitution mais que le gouvernement souhaite autoriser pour mettre fin à une abstinence « non choisie ».

« Les handicapés en ont marre de n’être touchés que pour du soin. Moi, je suis là pour le plaisir« , résume-t-elle pour l’AFP. Elle fait partie des quelque 80 personnes formées depuis 2015 par l’Association pour la promotion de l’accompagnement sexuel (Appas).

Le centre de formation des travailleurs sociaux, celui où j’interviens, l’ARIFTS propose d’ores et déjà un accompagnement des projets innovants pour la vie affective, sensuelle et/ou sexuelle des personnes en situation de handicap, rappelant ainsi qu’il s’agit bien de travail social.

Mais revenons à l’article de l’Express : « Les demandes proviennent « parfois des parents, des grands-parents, des frères et soeurs«  et même d' »une directrice d’établissement » pour handicapés. « L’idéal c’est quand cette démarche se fait en toute transparence » mais ce n’est pas toujours possible, regrette Cybèle.

« Pour les femmes handicapées, cela ressemble souvent à un parcours du combattant« , abonde Fabrice Flageul, 55 ans et accompagnant sexuel depuis 2015.  Face aux « pressions » de l’entourage, beaucoup le sollicitent « en cachette » et donnent rendez-vous « plutôt à l’hôtel« .

(Lire l’article de l’AFP publié par l’Express)

Télécharger la fiche formation ARIFTS  accompagnement des projets innovants pour la vie affective, sensuelle et/ou sexuelle des personnes en situation de handicap

Le Conseil d’Etat sauvegarde l’Allocation Adulte Handicapée des personnes protégées

Le 31 août 2018, était publié le décret n°2018-767 réformant la participation financière des personnes protégées à la mesure dont elles bénéficiaient : 0,6 % sur les revenus annuels allant jusqu’au montant annuel de l’AAH ; 8,5 % sur la tranche des revenus annuels supérieurs à l’AAH et inférieurs ou égaux au SMIC ; 20 % sur la tranche des revenus annuels supérieurs au SMIC et inférieurs ou égaux à 2,5 SMIC ; 3 % sur la tranche des revenus annuels supérieurs à 2,5 SMIC et inférieurs ou égaux à six SMIC.

Par décision en date du 12 février, le Conseil d’Etat (saisi par l’interfédération Protection juridique des majeurs regroupant la FNAT, l’Unaf et l’Unapei) a annulé partiellement ce décret qui prévoyait de supprimer la franchise sanctuarisant les revenus d’0 € à l’AAH, faisant ainsi participer financièrement les personnes dès le premier euro de prestations perçu.

Il rappelle que «l’AAH est une allocation de subsistance permettant aux allocataires de subvenir à leurs besoins», que « cette allocation est incessible et insaisissable » et qu’enfin « son niveau demeure en dessous du seuil de pauvreté», ces dispositions visant à faire participer les personnes protégées bénéficiaires de l’AAH sont « manifestement disproportionnées au regard de l’objet de la mesure ».

Faut-il épiloguer sur le choix de s’en prendre aux plus fragiles, quand la transformation de l’Impôt de solidarité sur la fortune en Impôt sur la fortune immobilière a rapporté aux 500 000 foyer les plus riches 3,2 milliards par an ?

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La France devrait s’inspirer de ce foyer Suisse pour jeunes migrants

Le magazine en ligne Slate nous donne à voir le travail des équipes genevoises de Blue Sky. Les travailleurs sociaux de cet organisme prouvent que même sans dépenser une fortune, on peut accueillir de jeunes réfugié·es dignement et humainement. La France devrait s’en inspirer explique la journaliste Laura-Maï Gaveriaux

Ce foyer modèle, mixte, peut accueillir jusqu’à onze requérant·es mineur·es non accompagné·es (RMNA, dans la nomenclature suisse), âgé·es de 7 à 15 ans, pour une durée moyenne de dix mois. Parfois, si la situation l’exige, un·e jeune placé·e pourra rester au-delà de ses 15 ans, notamment si le départ est un facteur de déstabilisation.

Slate a interrogé Jasmine Caye, juriste spécialisée dans le droit d’asile à Genève, «il n’est plus possible de bricoler des politiques pour assurer un accueil décent à ces mineurs étrangers isolés» dit-elle. Blue Sky a été pensé comme un contre-modèle aux hébergements collectifs, dysfonctionnels et délétères qui existent un peu partout en Europe.

Le magazine a aussi questionné David Crisafulli, directeur de Blue Sky : « l’axe le plus étonnant dans l’approche de la Fondation est « un travail de compréhension interculturelle en profondeur. Il commence par situer les valeurs familiales des jeunes ». «Nous recherchons les parents pour permettre le contact, que ceux-là soient restés au pays, ou bloqués à une étape du parcours migratoire», raconte David Crisafulli. «On reconnaît leur rôle dans le projet d’intégration, on les consulte. Mais souvent, c’est impossible. Parce qu’ils sont morts, ou introuvables. Dans ce cas, il s’agit de faire vivre cette histoire familiale dans les repères du jeune, en essayant de respecter son ancrage culturel de naissance.» (Lire l’article de Slate)

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« Chers parents, nous comptons sur vous! »

Le journal Centre Presse vient de publier une tribune touchante : une enseignante d’aujourd’hui et un élève d’hier parlent de l’école qu’ils aimaient et de celle qui manque à ses missions aujourd’hui. (extraits) :

Marie, enseignante, témoigne, amère : « Être enseignant aujourd’hui, c’est être professeur certes, mais aussi éducateur, assistant social, secrétaire… On nous en demande toujours plus, comme si c’était naturel ». «Les effectifs explosent, au point de se retrouver à refuser les inscriptions, alors que l’école est obligatoire. Qu’advient-il de ces élèves qu’on refuse? »

«Pendant qu’on s’occupe d’un enfant qui a besoin d’une assistante spécialisée qui n’est pas là, les vingt-six autres CP n’apprennent pas à lire, la collègue est à bout tous les soirs… Allez, plus que quelques mois à tenir et une classe entière qui aura plusieurs mois de retard d’apprentissage…

(lire la tribune parue dans Centre Presse)

photo : plaquette de présentation de l’ARIFTS

Cette revue de presse a été rédigée  en partie par mon collègue Tom Léducspé… Merci à lui pour ce coup de main 

Revue de presse réalisée également avec le concours de Michelle Verrier Flandre.

 

 

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