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À la veille de la rentrée, comment éviter la surchauffe de votre cerveau ?

Certains se plaisent à dire que les femmes ont plusieurs cerveaux. Elles seraient « multitâches », contrairement aux hommes qui ne seraient concentrés que sur une tâche à la fois, l’exécutant l’une après l’autre. Eh bien, non, ceci est complètement faux. Les femmes sont surtout plus contraintes que les hommes à articuler une multiplicité de travaux qui leur sont imposés. Elles doivent « jongler » avec les tâches aussi bien professionnelles que ménagères, car dans ce dernier domaine, il est peu de dire qu’elles sont encore trop peu partagées.

Alors la rentrée approchant, que faire pour ne pas se retrouver entièrement sous pression et débordé(e) dès les premiers jours de la reprise du travail ?

La rentrée est souvent synonyme de stress et de surcharge mentale, tant pour les travailleurs sociaux que pour d’autres professionnels. À l’approche de cette période si particulière, il est devenu essentiel de prendre tout de suite des mesures pour éviter de se retrouver submergé dès les premiers jours de la reprise du travail. Stéphane Perrey, professeur et directeur de l’unité de recherche EuroMov Digital Health in Motion à l’université de Montpellier, a travaillé sur ce sujet. Je ne peux que vous recommander l’article qu’il a publié sur le site « The Conversation » pour explorer comment gérer efficacement sa charge mentale et éviter la surchauffe.

Comprendre ce qu’est la charge mentale

Appelé aussi charge de travail mental, ce concept se réfère à la quantité de travail mental que nous devons fournir dans un temps donné. Elle peut avoir des conséquences importantes sur notre comportement, telles que la fatigue accumulée ou des erreurs dans l’exécution des tâches. Cette réalité est particulièrement pertinente dans le contexte du « multitâche », où l’on tente de jongler entre plusieurs activités simultanément, souvent au détriment de la qualité et de l’efficacité.

Les chercheurs peinent à proposer une définition universelle de la charge mentale.  Elle est généralement perçue comme la gestion des ressources attentionnelles face aux exigences de la tâche. En neurosciences et en psychologie cognitive, la charge mentale est étudiée dans des contextes critiques pour la sécurité, comme l’aviation ou la conduite automobile, où une surcharge peut entraîner des accidents dramatiques.

Ces activités font appel à des processus perceptifs, cognitifs et/ou moteurs afin de produire un comportement flexible et adaptatif. L’engagement, le maintien et le contrôle de ces processus nécessitent différents niveaux d’effort mental selon les circonstances. Nous ne sommes pas tous égaux sur ce sujet. Certains ont besoin de temps pour maturer une décision, d’autres vont très vite et agissent presque instinctivement. Mais tous peuvent être débordés par une multitude d’informations à gérer « en même temps » dans un laps de temps très court.

Il existe de nombreuses définitions proposées dans la littérature scientifique. Stéphane Perrey nous propose de retenir que la charge mentale peut se définir comme la quantité d’effort investi par l’individu lors de la réalisation d’une tâche en fonction de ses ressources disponibles et des caractéristiques de la tâche. Bon ceci dit, comment faire pour éviter d’être trop encombré  ?

Quelques stratégies pour éviter la surcharge mentale à la rentrée

Vous arrivez de vacances l’esprit dégagé. Comment le garder et ne pas se laisser envahir ? Les réponses ne sont pas si évidentes que cela. Il vous fut de la méthode en adoptant des stratégies qui permettent de gérer efficacement les tâches et de maintenir un équilibre entre les exigences professionnelles et personnelles.

  • Prioriser les tâches à accomplir. C’est sans doute une évidence, une des premières étapes consiste à dresser un aperçu de toutes les tâches à accomplir et à les classer par ordre de priorité. Il y a les tâches urgentes, celles qui peuvent attendre et celles qui ne changeront pas grand-chose si vous ne les faites pas. En effet, notre esprit peut avoir tendance à considérer que telle tâche est importante alors que si elle n’est pas réalisée, il ne se passera rien.
  • Cette approche vous permet de construire une séquence de tâches à réaliser l’une après l’autre. Vous pouvez alors directement éliminer les tâches non essentielles. Chaque tâche doit être associée à des objectifs spécifiques à court terme, ce qui facilite la concentration et l’atteinte des résultats souhaités.
  • Savoir s’accorder des pauses et gérer les interruptions.
  • Il est important d’adapter les pauses en fonction de l’importance des tâches que vous effectuez. Cela permet de pour efficacement la charge mentale. Des pauses régulières et bien planifiées peuvent aider à réduire les interruptions distractives et à améliorer votre concentration. J’ai écrit cela dans un autre article sur l’importance de pouvoir rester concentré sur ce que l’on fait.
  • Nous sommes trop souvent distraits par les applications numériques. Cela peut aussi être des collègues qui tapent à la porte de votre bureau, car elles ont besoin de parler. C’est sympathique, mais sachez que cela risque d’augmenter votre fatigue, puisque l’écoute demande un minimum d’engagement. Mais c’est aussi peut-être vous qui avez envie de vous distraire tant ce que vous avez à faire vous parait pénible. Vous glissez alors progressivement vers la procrastination. Ce n’est pas vraiment ce qu’il y a de plus efficace.
  • Il vaut mieux savoir s’accorder un temps de récupération adéquat. Surtout quand vous constatez que là, vraiment, vous n’avancez plus. Que ce soit par la lecture, le sport ou d’autres activités relaxantes, un temps pour soi peut permettre de se remettre sur de bons rails.
  • Utiliser des outils technologiques
  • L’intégration de méthodes d’intelligence artificielle pour extraire des informations pertinentes de plusieurs mesures combinées représente une piste intéressante pour savoir où vous en êtes. Il existe plusieurs outils et méthodes d’évaluation. Les questionnaires, comme l’Échelle de Stress Perçu (PSS) et l‘Échelle de Burnout de Maslach (MBI), sont couramment utilisés.

 

Il existe aussi plusieurs applications en français qui peuvent vous aider à évaluer et gérer votre charge mentale ou à vous organiser.

  • Petit BamBou est une application de méditation en français qui propose des séances guidées pour réduire le stress et améliorer le bien-être mental.
  • MoodWork développée par des psychologues, propose des exercices de relaxation, des techniques de gestion du stress et des outils d’évaluation.
  •  Mon Sherpa est une application de coaching mental qui propose des exercices de relaxation, des techniques de respiration et des conseils pour gérer le stress et l’anxiété.
  • RespiRelax est une application de cohérence cardiaque qui aide à réduire le stress et l’anxiété en guidant des exercices de respiration.
  • Todoist c’est tout simplement un gestionnaire de tâche, il en existe des dizaines. Celle-ci est la plus connue.

 

Ceci dit, personnellement, je ne suis pas fan des applis en ligne. Elles ont souvent quelque chose à vous vendre. Il y a d’autres méthodes de mesures. Vous pouvez par exemple

  • Tenir un journal de bord. Il vous permettra de noter vos niveaux de stress et les événements déclencheurs.
  • Faire appel aux techniques de pleine conscience, comme la méditation et la respiration consciente. Elles peuvent aider à réduire le stress.
  • Utiliser les techniques de gestion du temps, comme la méthode Pomodoro. Elles peuvent vous aider à fixer des priorités.
  • Consulter un psychologue ou un thérapeute peut fournir une évaluation plus approfondie et des stratégies personnalisées. Ce recours est à envisager lorsque vous commencez à perdre pied et sentez confusément qu’il faut absolument faire quelque chose.

 

Les outils ne règlent pas tout. Mais ils peuvent aider à identifier les moments de surcharge et à ajuster les tâches en conséquence, permettant ainsi une gestion plus efficace de la charge mentale.

Choisir la stratégie qui vous convient le mieux.

La rentrée ne doit pas être synonyme de tensions, bien évidemment. En adoptant des stratégies de gestion efficaces, telles que la priorisation des tâches, la gestion des pauses, et l’utilisation d’outils numériques, il est possible de maintenir un équilibre entre les exigences professionnelles et personnelles. En tout cas, cela peut vous aider à y voir clair.

Ces approches permettent non seulement d’éviter la surchauffe du cerveau, mais aussi d’améliorer la qualité de vie et votre efficacité. Pour les travailleurs sociaux, ces stratégies sont particulièrement pertinentes, car elles permettent de mieux gérer les défis quotidiens et le puit sans fond des tâches à accomplir. Elles leur permettront aussi de prendre de la distance en observant leur propre comportement pour continuer à offrir un soutien de qualité aux personnes vulnérables.

Source :

 


Photo : Freepik 

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