Bonjour et bienvenue à cette revue de presse où l’actualité nous emmène au cœur d’une mobilisation, d’une enquête choc et d’un « fait-divers » qui interroge notre quotidien professionnel. Des associations partout en France qui tirent la sonnette d’alarme et appellent à se rassembler, des révélations inquiétantes sur TikTok et la protection des mineurs, un jugement qui montre combien les travailleurs sociaux sont exposés… Sans oublier la tension qui monte dans le secteur du soin, de l’éducation populaire et de la solidarité. Sans oublier les multiples liens susceptibles de vous intéresser. Bonne lecture !
Le 11 octobre, les associations alertent : « Ça ne tient plus ! »
Isabelle Wackenier dans le Journal de l’Animation nous rappelle l’importance de se mobiliser demain samedi pour les associations. Partout en France, les associations sonnent l’alarme. À l’appel du Mouvement associatif, elles descendent dans la rue sous le slogan« Ça ne tient plus ! », pour interpeller les pouvoirs publics sur une crise qui les épuise : financements en baisse, besoins en hausse, conditions de travail dégradées, et une précarité qui menace la survie de nombreuses structures. Ce n’est pas une simple journée de protestation — c’est un appel à ne pas laisser s’effondrer un pilier de la vie collective, celui qui tient ensemble la solidarité, la culture, le sport, l’éducation populaire, la santé et l’environnement.
Derrière ce mot d’ordre, il y a des chiffres qui parlent : 1,5 million d’associations, 20 millions de bénévoles, 1,8 million de salariés, et 67 millions de personnes touchées par leurs actions. Ces organisations ne sont pas des accessoires de la société — elles en sont le tissu vivant. Elles permettent aux citoyens d’agir, de s’engager, de se sentir utiles. Dans un contexte où les tensions sociales s’accentuent, elles sont souvent les dernières à maintenir le lien, à offrir un refuge, à proposer une alternative. Et pourtant, elles sont aujourd’hui placées en première ligne de la crise, avec des moyens qui ne suivent plus.
Les acteurs de l’éducation populaire et de l’animation, généralement invisibles, sont particulièrement touchés. Leurs missions s’élargissent, leurs publics se multiplient, mais leurs budgets se rétrécissent. Leur travail, pourtant essentiel, est de plus en plus difficile à mener dans la dignité. Le rassemblement national prévu à Paris, place Stalingrad, et les plus de 200 événements locaux organisés dans tout le pays, visent à montrer que cette mobilisation n’est pas isolée — elle est partout, parce que les associations sont partout. ( lire l’article du Journal de l’Animation)
La Fédération des Acteurs de la Solidarité se mobilise aussi
La FAS a publié une enquête sur la situation du secteur associatif dans l’action sociale. Les données révèlent « une dégradation massive et accélérée des trésoreries sectorielles » qui concernent plus de la moitié des structures sur les trois dernières années. « 24,4 % disposent de moins de deux mois de liquidités, mettant leur d’activité en danger immédiat », précisent les auteurs. (lire l’article de la FAS)
Lire aussi :
Sur TikTok, des contenus pornographiques mis en avant… même pour des utilisateurs de 13 ans
Stéphane Jourdain journaliste à France Inter vient de révéler une enquête menée par l’ONG britannique Global Witness. On y apprend que dès l’âge de 13 ans, les algorithmes de TikTok peuvent mettre en avant des contenus pornographiques, même sans aucune recherche explicite de la part de l’utilisateur. L’expérience, a été menée avec sept comptes fictifs d’adolescents. Elle a montré que dans chaque cas, des vidéos à caractère sexuel apparaissaient rapidement dans les suggestions — parfois dès le deuxième clic. Cela se produit même lorsque le mode restreint, censé protéger les mineurs, est activé.
Les contenus observés ne se limitent pas à des scènes suggestives : ils incluent des strip-teases, des rapports sexuels avec pénétration, et des représentations souvent teintées de stéréotypes sexistes. Ce qui inquiète particulièrement les chercheurs, c’est que ces vidéos ne sont pas le fruit d’une recherche volontaire. Ces vidéos sont proposées activement par l’algorithme, comme s’il s’agissait de contenus “naturels” à découvrir dès les premiers pas sur la plateforme. Lars Sellien, membre de Global Witness, insiste : ce n’est pas tant la présence du contenu qui pose problème — car l’effacement total est illusoire sur un réseau social — mais bien la manière dont il est recommandé, dès l’entrée, à des jeunes utilisateurs.
TikTok, interrogé par France Inter, a réagi en annonçant avoir lancé une enquête interne et en retirant les contenus identifiés comme pornographiques. Pour l’ONG, cette réponse ne suffit pas. D’abord, c’est toujours ce type de réponse qui est mise en avant (on fait une enquête) alors que rien ne change. Il y a urgence à engager une révision profonde du fonctionnement de l’algorithme, qui priorise l’engagement à tout prix, y compris au détriment de la protection des mineurs. L’enquête, publiée le 3 octobre, soulève une question centrale : comment un réseau social peut-il prétendre protéger ses jeunes utilisateurs s’il leur sert, dès leur arrivée, des contenus qu’il devrait justement leur cacher ? Les autorités de régulation ne devraient-elles pas intervenir ? (lire et écouter le podcast de France Inter)
Côte-d’Or : Un homme menace de mort une assistante sociale après le placement de son fils
Cette affaire pourrait paraitre relativement « banale » mais elle ne l’est pas. Pourquoi ? L’auteur est un père de famille, âgé de 47 ans, jusque-là inconnu des services de police. Il a été condamné à Dijon après avoir menacé de mort une assistante sociale et un éducateur dans le cadre du placement de son fils unique. Ses propos très menaçants et précis ont effectivement de quoi inquiéter : « J’ai envoyé de l’argent au Maroc pour qu’on te tue, toi », a-t-il déclaré par téléphone à l’assistante sociale. L’homme avait d’abord prononcé des menaces au printemps, visant spécifiquement la même assistante sociale et un membre de l’équipe éducative.
Alors qu’il était déjà sous contrôle judiciaire pour ces faits, il a récidivé le 25 septembre dernier. Cette escalade l’a conduit à passer deux nuits en garde à vue, encadré par des policiers, avant d’être jugé et finalement condamné par le tribunal le 1er octobre.
L’article nous laisse supposer un homme en état de désarroi, dépassé par la procédure de placement de son fils. De là à l’excuser, il y a un pas à ne pas franchir. Il est curieux que le point de vue de la principale victime ne soit pas abordé dans cet article. Ni des effets sur elle que peuvent porter de telles menaces. Est-ce secondaire pour les journalistes ? (lire l’article de 20 Minutes et du Bien Public)
lire aussi
- « Il y a beaucoup de pression » : les salariés de la CPAM du Mans débordés à cause du dysfonctionnement d’un logiciel | France Bleu ( C’est dingue, ce problème se pose depuis octobre 2024 et n’a toujours pas été réglé. À quel prix pour les assurés sociaux ? J’en avais parlé ici en interviewant un agent de la CPAM de Saint Nazaire)
- 758 offres d’emploi à pourvoir à La Réunion dans les métiers du soin et de l’accompagnement social | Le Quotidien
- Lot. « On n’a plus les moyens de faire notre travail » : les travailleuses du social se mobilisent contre | Révolution Permanente
- « Il est temps que les services sociaux reconnaissent leurs limites » : Anne Devreese et Mohamed L’Houssni sur la réforme de la protection de l’enfance | Le Figaro
- Une cargaison de yaourts | LinkedIn
- Précarité étudiante : l’urgence d’une réforme des bourses soulignée dans un rapport parlementaire | Le Monde
- Lutte contre les violences sexistes et sexuelles : les facultés de médecine restent « au milieu du gué » | Le Monde
- Impact de la réforme du CMG : des parents témoignent | UNAF
- Communiqué de presse de l’UNAFORIS : nomination de Sophie Vincent vice-présidente | UNAFORIS
- Dans le Nord, le conseil départemental permet le cumul entre RSA et emploi agricole : un seul bénéficiaire en bénéficie | Alternatives Économiques (blog)
et aussi dans la presse professionnelle (abonnés)
- Écoles de travail social : dernière rentrée avant la réforme | Le Media Social
- Autisme : les recommandations de bonnes pratiques bientôt opposables | Le Media Social
- Les professionnels du social travaillent en moyenne 60% d’un temps plein annuel | Banque des Territoires
- Handicap, santé mentale : soutenir les départements est « une nécessité absolue » | Banque des Territoires
- Denis Roth-Fichet nommé à la tête de la CIIVISE | ASH
- Sans-abrisme : le collectif Le Revers se réforme pour les municipales à Paris | ASH
- Une attestation d’honorabilité à demander pour tous les intervenants auprès des enfants | La Gazette Santé Social
- Avec son bus en +, la Gironde, en mission contre le non-recours aux droits | La Gazette Santé Social
Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci !