Bonjour et bienvenue à cette revue de presse ! Aujourd’hui, nous parlons de canicule, de pauvreté et d’injustices sociales, mais aussi d’initiatives locales qui cherchent à améliorer le quotidien. Entre l’outil Adapt’Canicules qui nous montre les quartiers les plus touchés par les vagues de chaleur, les nouvelles procédures de saisie sur salaires qui inquiètent fortement les associations de locataires, et la situation toujours précaire des sans-abri un an après les JO, ces articles montrent combien les inégalités pèsent sur la vie de milliers de personnes. Sans oublier les multiples liens susceptibles de vous intéresser… Bonne lecture !
« Pauvreté et canicule : la double peine, selon RésO Villes, qui a conçu l’outil Adapt’Canicules »
La chaleur extrême de l’été rend visible certaines inégalités : les quartiers populaires subissent des îlots de chaleur plus intenses que les zones aisées. L’association RésO Villes, spécialisée en politique de la ville en Bretagne et Pays de la Loire, a élaboré l’étude Adapt’Canicules pour cartographier, sur 138 agglomérations, le croisement entre températures, vulnérabilité socio-économique et accès aux ressources de fraîcheur. L’analyse statistique révèle que plus un ménage est économiquement précaire, plus il est susceptible d’habiter dans un secteur où les températures grimpent, faute de pouvoir isoler efficacement son logement ou d’accéder à des lieux climatisés.
Adapt’Canicules propose un pré-diagnostic destiné aux acteurs locaux : collectivités, État et associations. L’outil établit une typologie des « quartiers chauds », identifie les leviers d’aménagement (espaces verts, rafraîchissement urbain) et les dispositifs d’accompagnement à renforcer (ouverture de lieux frais, aides financières pour isoler les logements). L’objectif est d’orienter les stratégies d’adaptation au dérèglement climatique et de prévenir les effets sanitaires et sociaux de prochains épisodes caniculaires en milieu urbain.
La mise en œuvre de ces préconisations nécessitera un engagement coordonné des élus et des bailleurs, ainsi qu’une montée en compétences des services techniques municipaux. Cette approche souligne l’importance de relier analyses spatiales et politiques publiques pour réduire les inégalités d’exposition, tout en invitant à penser la ville comme un maillage éco-social où chaque habitant puisse bénéficier d’un environnement tempéré.(lire l’article de maville – Ouest France)
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“On est face à une répression de la pauvreté” : quand les saisies sur salaires des loyers impayés étranglent les locataires les plus modestes
Depuis le 1er juillet 2025, un décret du 12 février simplifie drastiquement la saisie sur salaires pour loyers impayés, supprimant l’audience de conciliation entre bailleurs et locataires. Pour Eddie Jacquemart, président de la Confédération nationale du logement (CNL), cette réforme équivaut à « mettre la tête sous l’eau des locataires en situation de fragilité économique »: la procédure devient automatique dès la délivrance d’un titre exécutoire par juge ou notaire, sans leur donner l’opportunité de se défendre
La journaliste de l’Humanité, Mathilde Texier, donne la parole àJean-Baptiste Eyraud, président de Droit au logement (DAL). Il alerte sur l’impact pour les personnes peu familiarisées avec les démarches juridiques : faute de conseils ou de connaissance, beaucoup ne contesteront pas dans le mois imparti après réception du commandement de payer. Par ailleurs, la notion de revenu saisissable englobe non seulement le salaire, mais aussi les allocations chômage et les pensions de retraite, réduisant très fortement la capacité de subsistance des ménages concernés. Seuls 646,52 € sont protégés, soit l’équivalent du RSA.resovilles
L’évolution de cette législation s’inscrit dans un contexte de durcissement des politiques publiques à l’encontre des plus précaires. Les associations craignent que cette mesure creuse davantage le fossé entre le droit au logement et la réalité financière des locataires modestes, contraints de choisir entre se nourrir ou faire face à leurs obligations locatives. (lire l’article de l’Humanité)
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« Un an après les JO, la situation des sans-abri franciliens continue de se détériorer »
Claire Ané du Journal Le Monde nous explique qu’à la sortie des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, de nombreuses personnes sans-abri espéraient une amélioration de l’hébergement d’urgence en Île-de-France. Pourtant, pour Awa (prénom d’emprunt) et son nouveau-né, l’année 2024-2025 a été marquée par des relogements de courte durée (une semaine à un mois) et des conditions précaires : après avoir reçu un hébergement temporaire à Goussainville, elle a dormi dans des salles de classe réaménagées avant d’obtenir, par recours judiciaire, un hôtel long terme.
Paul Alauzy, ancien porte-parole du collectif Le Revers de la médaille, déplore que les expulsions de squats et campements se soient poursuivies sans réelle alternative d’accueil. Malgré une mobilisation intense des associations avant et pendant les JO pour empêcher un « nettoyage social », les propositions d’hébergement restaient limités à quelques jours, sauf durant l’événement sportif. Le nombre de places en hôtel et centres d’hébergement n’a guère augmenté, saturant encore davantage le 115, le numéro d’urgence pour les sans-abri.
« L’Observatoire des expulsions de lieux de vie informels, cofondé par la Fondation pour le logement (ex-Fondation Abbé Pierre), a eu connaissance de 136 évictions entre le 1er juillet 2024 et le 30 juin 2025, visant plus de 9 000 personnes, dont plus de 2 800 mineurs » précise la journaliste. Son article nous décrit la persistance de logiques d’expulsion sans création parallèle de solutions durables. Il souligne la difficulté d’assurer un droit stable à l’hébergement. La situation appelle à repenser les priorités budgétaires et la coordination entre État, collectivités et associations pour répondre aux besoins de première nécessité en Île-de-France, au-delà des effets d’affichage liés aux grands événements. (Lire l’article du Monde – abonnés)
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