«Zéro sdf» : la méthode Macron pour faire baisser les chiffres nous est expliquée par Lien Social. «Appeler le 115 ne suffit plus, on considère que les gens mentent, ne sont pas vraiment en demande, il faut que les travailleurs sociaux signalent les personnes pour qu’elles soient considérées à la rue et obtiennent un hébergement», témoigne Virginie.
«Les travailleurs sociaux sont pris au piège : ne pas faire remonter les situations, c’est laisser les personnes dehors et le faire, c’est entrer dans le jeu de cette liste». Plus «machiavélique» encore, les personnes qui refusent les places proposées sortent de la liste des personnes « avérées » à la rue, tout comme celles qui ont obtenu les 7 nuits d’hébergement proposées. Ces propos sont corroborés par le collectif des professionnels de l’urgence sociale qui ne mâchent pas ses mots. « C’est de la triche, c’est de la mascarade, c’est inadmissible ». Les professionnels dénoncent devant les caméras de France 3 l’entourloupe des chiffres donnés par la Préfecture. Celle-ci fait appel à une nouvelle catégorie de personnes : les « personnes avérées à la rue » .
Pour la préfecture seules ne comptent aujourd’hui que les personnes dont la situation sociale a été vérifiée par les équipes de maraude. Si elles ne le sont pas, elles ne sont pas comptabilisées même si elles dorment dehors.
La réalité sociale devient alors fort différente de la réalité administrative. Le collectif de Lyon souhaite alerter le Défenseur des Droits sur ce sujet. Voici ce qu’il en disent dans le reportage de France3: Lyon : l’alerte des professionnels de l’urgence sociale. Les travailleurs sociaux réunis en collectif se disent dépassés par l’augmentation de la pauvreté. « Pour la préfecture du Rhône, que nous avons contactée, 200 sans-abris ont été comptabilisés dans la métropole en décembre ». Ce chiffre serait dix fois plus élevé selon les associations, qui dénoncent « une stratégie mensongère ».
« Il y a toujours eu une guerre des chiffres, mais il n’y a jamais eu une telle différence entre nos chiffres et ceux de la préfecture. Jamais 2000 personnes n’ont disparu comme ça », assure Virginie, membre du collectif des professionnels de l’urgence sociale. « Quand on met en place un système comme celui-ci, c’est qu’on n’a pas envie de régler le problème. On cherche à mentir aux citoyens. » (lire l’article et voir le reportage de France 3)