Vers un droit à l’accompagnement social pour tous ???

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Selon Michel Autès l’accompagnement est une notion « polysémique », assez neutre qui ne dit rien de son contenu. S’agit-il d’être ≪ a coté de≫, pour guider, apprendre, éduquer, corriger, aider ? Ce concept porte l’idée de compagnonnage, de partage, ou, au minimum, de la reconnaissance d’une humanité commune. Alors essayons d’y voir un peu plus clair. Il  existe aujourd’hui différentes formes d’accompagnement en travail social…

Il est possible d’en définir plusieurs typologies en fonction de sa finalité et de ce qu’il représente au sein de notre champ professionnel, celui du travail social

1- Il existe d’abord à mon sens l’accompagnement en vue de soutenir et de protéger. Nous pourrions le décliner en 2 sous domaines distincts avec :

L accompagnement social lié aux pratiques professionnelles : L’accompagnement de service social dispensé par les centres de formation (méthodologie d’intervention. Méthode globale et transversale). L’accompagnement socio éducatif ( outil plus spécifiquement employé par les éducateurs), l’accompagnement en économie sociale et familiale ( budget, organisation vie quotidienne…). Chaque profession a développé une méthodologie d’intervention spécifique qui est plus ou moins mise en oeuvre dans les institutions

L’accompagnement liés au mandat donné par une autorité (judiciaire, administrative) : ce sont des accompagnements plutôt spécialisés avec par exemple  les mesures d’accompagnement éducatif à domicile (AED), les mesures d’accompagnement social personnalisé – (MASP)… Peut on dire que la mise en oeuvre des tutelles et curatelles relèvent de l’accompagnement social ? Je n’en suis pas certain au regard de certaines pratiques ou tout ou presque se gère à distance et où la rencontre avec la personne est de plus en plus rare…

2-  Il existe aussi l’accompagnement en vue  d’insérer avec

L’accompagnement social institutionnel lié à un dispositif.  Il peut être délégué à un service ( par exemple dans le cadre de la gestion du Fond de Solidarité au Logement (FSL) la mesures d’accompagnement accès ou de maintien dans un logement, avec le RSA pour l’accès à l’emploi, l’accompagnement socio professionnel faisant l’objet d’une convention avec objectifs formalisés à atteindre. C ‘est dans ce champ que l’aide contrainte semble se développer. mais il y a aussi

– L’accompagnement structurant le dispositif : c’est une pratique qui s’est développée depuis la mise en œuvre du RMI puis du RSA. L’échéance du contrat d’insertion et son obligation légale se traduit par une forme d’accompagnement spécifique au rythme des renouvellements et des échéances du contrat validé par les commissions locales d’insertion ou par des instances techniques de professionnel

Mais si vous souhaitez aller plus loin dans la réflexion je vous conseille de  le rapport du « temps passé » intitulé « L’accompagnement social en question » Il avait été rédigé par des conseillers techniques en travail social de DASS et de la DRASS Région Rhône Alpes. Un travail de clarification qui garde aujourd’hui toute sa valeur… Vous avez aussi dans un tout autre genre « Accompagnement social de proximité » un blog intéressant animé par Anthony Lecomte, éducateur spécialisé

De son coté la FNARS revendique actuellement un « un droit à l’accompagnement social pour tous » dans le document suivant : FNARS vers un droit à l’accompagnement et autres propositions 

A mon sens, Il faut être  réservé face à cette proposition pour plusieurs raisons :

En effet il y a risque de confusion sur ce que peut représenter un droit à l’accompagnement social. Le droit à l’accompagnement est devenu avec les dispositifs un devoir d’accepter d’être accompagné sous risque de voir une prestation suspendue voire supprimée (le RSA notamment, le maintien dans un logement). Il y a lieu d’être prudent et précis sur ce « droit » à l’accompagnement susceptible d’être détourné et devenir un devoir qui mette les personnes dans des situations de dépendance non acceptées.

Le financement de ce Droit est  a évaluer. S’il s’agit de repositionner les travailleurs sociaux dans leurs missions premières, il est nécessaire de les dégager des contraintes administratives de certains dispositifs. Cela aura évidemment un coût qu’il est difficile d’évaluer.

Le Droit à l’accompagnement social global a été par le passé et est encore assuré par les Départements dans le cadre des ses missions inscrites dans le code de l’action sociale et des familles Selon l’article L. 123-2 de ce Code « le service public départemental d’action sociale a pour mission générale, d’aider les personnes en difficultés à retrouver ou à développer leur autonomie de vie ». Il s’agit bien d’une mission tout public, généraliste qui ne peut que se traduire par une offre d’accompagnement social dans la globalité de la situation. Aujourd’hui encore toute personne rencontrant une difficulté est susceptible d’être reçue dans une structure sociale de proximité.

Enfin, les centres médico-sociaux des Départements sont normalement les lieux d’accueil dans les quartiers et communes et offrent à travers des permanences sociales des « consultations de proximité » De nombreux Départements financent ces pratiques identifiées par la population.  Il me parait plus utile de s’appuyer sur cette réalité et la faire évoluer pour permettre aux travailleurs sociaux d’assurer correctement cette mission d’accompagnement avec des outils et des moyens adaptés ce qui n’est pas toujours le cas actuellement…

photo : 92799712@N04 l Oiluj Samall Zeid Feliz 2015 :: Happy 2015 :: Bonne 2015   Certains droits réservés

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