Lettre ouverte aux décideurs face au manque de travailleurs sociaux / « Pass à ton voisin » / « Tout compter, tout le temps »

Lettre ouverte aux décideurs face aux difficultés de recrutement des travailleurs sociaux

Les principales Fédérations et structures d’employeurs des travailleurs sociaux des Pays de Loire  ont envoyé une lettre ouverte aux autorités en charge de la formation des travailleurs sociaux pour les alerter sur la crise de recrutements actuels et à venir : « Le nombre de places et de personnes en formation dans certains métiers en tensions (IDE, AS, AES, ME, ES, EJE…) va avoir un fort impact sur la capacité des établissements à recruter et à fidéliser les professionnels. Pour les formations sociales, le nombre de places agréées et financées par la Région des Pays de la Loire a diminué quand les besoins du secteur professionnel ont fortement augmenté ».

Face au constat du manque d’attractivité des métiers du secteur social, les employeurs rencontrent déjà actuellement de réelles  difficultés de recrutement. Sans parler de « la fuite des professionnels vers les établissements concernés par les revalorisations du Ségur » ;  Rappelons que le Gouvernement avait missionné Michel Laforcade pour étendre les revalorisations accordées au secteur sanitaire et aux EHPAD, au secteur handicap. Ainsi les professionnels soignants du secteur handicap seront revalorisés à compter du mois de janvier 2022,

la mission Laforcade prévoyait dans un second temps d’envisager la revalorisation des professionnels de l’accompagnement.  Malheureusement et malgré les annonces gouvernement, il n’en n’est rien. Aucun budget n’est prévu à cet effet. D’où cette fuite des professionnels vers des secteurs mieux rémunérés.

Une autre problématique majeure concerne le reste à charge pour les employeurs du secteur, du fait de budgets contraints attribués par les autorités de financement et de tarification. À titre d’exemple un employeur du secteur, de plus de 250 salariés, subira un reste à charge de l’ordre de 25 000 euros pour le recrutement d’un apprenti sur le diplôme d’aide-soignant (pour un profil d’apprenti de 26 ans et plus). (lire l’appel des 10 structures et fédérations d’employeurs des pays de Loire)

lire aussi sur ce même sujet :

 


« Pass à ton voisin »

Comme pour confirmer la lettre ouverte des employeurs, « plume noire » dans sa chronique pour Lien Social nous raconte le parcours de François Durand, éducateur spécialisé. Il vient de démissionner. Il quitte son emploi proprement pour une fois, sans se fâcher, se faire virer ou claquer la porte.

Il a trouvé mieux ailleurs. Il faut dire que deux mois avant cette démission, il s’était vu attribuer un avertissement pour insubordination, arrivé par la poste et en recommandé. Il n’avait pas respecté « l’ordre social » : le public tout en bas, la hiérarchie tout en haut, et au milieu des travailleurs sociaux qui cherchent à se faire apprécier des deux…  (lire la tribune dans Lien Social)

 


« Depuis un an et demi, il n’y a pas un mois où on n’a pas fini dans le rouge »

Ce témoignage recueilli par Mathilde Goupil de France Télévisions est révélateur. Marion vit avec son mari et leurs deux enfants à Saint-Etienne (Loire). Si, en moyenne, le pouvoir d’achat des Français s’est accru constamment depuis 2014, cette famille continue de « tout compter, tout le temps ». Et cela se comprend aisément.

Les 2 parents travaillent et ne s’en sortent pas malgré une gestion rigoureuse de leur budget. « Il est où le pouvoir d’achat, pour nous ? On n’est jamais dans le plaisir, toujours dans l’utilité. » explique Marion la mère de famille. Et puis il y a l’épuisement, « de tout compter, tout le temps » et « d’arbitrer entre les dépenses », soupire Marion. Elle appelle ça « la charge mentale du pauvre ». (lire l’article de France Infos)

 


Vous pouvez lire aussi

 

Photo : les logos des structures signataires de la lettre ouverte aux décideurs des Pays de Loire

Merci à Michèle Flandre pour la sélection d’articles qu’elle m’a transmis

 

 

 

 

Partager

Articles liés :

Une réponse

  1. Bonjour,
    Ces mêmes organisations et fédérations patronales qui refusent depuis des années les augmentations du point notamment Nexem sur la CC66 demandées par les OS. Ils ont beau jeu de mener cette campagne de communication, les salarié.e.s tombent dans le panneau.
    Milou.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.