Mineur(e)s victimes de prostitution : des solutions existent pour les accompagner
Le gouvernement lance une campagne choc contre la prostitution des mineur(e)s. Comme l’explique une article de l’AFP repris par plusieurs médias, 88% des adolescents victimes de prostitution sont des filles âgées de 14 à 17 ans selon un rapport publié par le Centre de Victimologie pour Mineurs. Leur nombre est évalué entre 7000 et 10.000 selon les associations, mais cela pourrait être bien plus tant le phénomène est diffus et concerne tous les milieux sociaux. 88% des jeunes concerné(e)s sont des jeunes filles âgées de 14 à 17 ans
Le site du ministère des Solidarités et de la santé a établi une liste de 11 indicateurs permettant de repérer les signes d’une activité de prostitution chez les jeunes :
- Traumatismes physiques : ecchymoses, cicatrices, tatouages, automutilations, ou tout autre signe physique avec parfois tentative de dissimulation
- Addictions : signes d’intoxication (drogues, alcool, médicaments)
- Fugue : rupture familiale, isolement social, déplacements fréquents dans d’autres villes
- Demande de dépistage d’infection sexuellement transmissible, d’une grossesse ou demande d’IVG
- Hygiène inhabituelle : douches très fréquentes ou absence de toilette quotidienne
- Rapport au corps inadapté : langage cru, évocation de relations sexuelles dégradantes sur un ton différent, utilisation d’une terminologie inadaptée pour son âge
- Usage intensif des moyens de communication : échanges avec des inconnus sur les réseaux sociaux, usage permanent du téléphone
- Changement de comportement : agressivité, colères, irritabilité, impulsivité, hyperactivité, dépression, pleurs fréquents, comportements régressifs, faible estime de soi, tentatives de suicide, comportements autodestructeurs, anxiété, peurs, paniques, phobie, troubles du sommeil
- Possession de sommes d’argent inexpliquées : train de vie onéreux, objets ou cadeaux de provenance incertaine et inexpliquée
- Vêtements de rechange, codes vestimentaires hypersexualisés ou en contraire une présentation de manière négligée
- Difficultés scolaires : déscolarisation, décrochage, scolaire, absences inexpliquées, inattention, oublis, incapacité à se concentrer, difficultés d’apprentissage
Il est rappelé toute mineure en situation de prostitution, même occasionnellement, relève de l’enfance en danger et de son dispositif de prévention et de protection. Une campagne de prévention a débuté hier :
Lire à ce sujet
- Le dossier de presse de la campagne de prévention
- L’article du Ministère des Solidarités et de la Santé « Mineurs victimes de prostitution : des solutions existent pour vous accompagner »
- Le communiqué « Je gère – prostitution des mineurs en France : une campagne nationale de sensibilisation pour prévenir des dangers »
- Le rapport du Centre de victimologie des mineurs remis hier à Adrien Taquet
- La synthèse du rapport du CVM (22 pages)
Enfants orphelins de féminicides : les failles de leur prise en charge
Arthur Deshayes journaliste de France 3 Normandie nous raconte la terrible histoire d’Antoine qui a perdu sa mère, tuée par son beau-père, lorsqu’il avait 14 ans. Devenu un jeune homme de 23 ans il est désormais membre de l’Union Nationale des Familles de féminicides (UNFF). Il se bat aujourd’hui pour qu’une prise en charge psychologique soit assurée pour les enfants qui comme lui ont vécu la perte d’un parent ( très majoritairement la mère) tué par son conjoint.
Une prise en charge est nécessaire explique-t-il. « dès les premières heures après l’annonce du décès – « tu ne réalises pas, c’est pas possible, t’es dans un film », se souvient Antoine. Cela dure plusieurs jours avant de réaliser. L’association a recueilli près de 30 000 signatures dans une pétition demandant la création d’un statut de victimes pour les familles de féminicides. Parmi les problèmes soulevés par l’UNFF, il y a également le placement de l’enfant. Lorsque le père a tué la mère, où l’enfant doit-il aller ? Dans la famille du meurtrier, ou bien celle de la victime ?
Dans son article, le journaliste met en avant le protocole mis en place par le Département de Seine-Saint-Denis depuis 2015. Il faudrait qu’il soit étendu à toute la France. Il prévoit un placement provisoire en urgence des enfants, une évaluation de leur état de santé par l’Aide Sociale à l’Enfance et une hospitalisation de plusieurs jours si besoin. 30 enfants ont été concernés par ce dispositif depuis sa mise en place.
(Lire l’article de France 3 Normandie)
Harcèlement scolaire : c’est maintenant un délit
Le Parlement a définitivement adopté jeudi 24 février 2022 la loi Balanant, qui fait du harcèlement scolaire un délit. En cas de suicide ou tentative de suicide de la victime, le coupable encourt jusqu’à 10 ans de prison. Marion Bellal, Journaliste du journal Parents rappelle que chaque année, un enfant ou adolescent sur 10 est victime de harcèlement scolaire, soit entre 700 000 et 1 million d’élèves. Ce qui bien évidemment est impressionnant.
Toute personne reconnue coupable de harcèlement scolaire est concernée (élève, étudiant, personnel des établissements scolaires et universitaires) et sera désormais sanctionnée. En cas de suicide ou tentative de suicide de la victime, les harceleurs encourent jusqu’à 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende. Il est également prévu que leurs téléphones et ordinateurs puissent être saisis.
Mais le magazine parle aussi de la nécessaire prévention : la loi impose la mise en place d’une session d’information dans les établissements. Les enseignants, travailleurs sociaux, médecins, policiers et magistrats seront formés à prendre en charge les personnes concernées. (lire l’article du magazine Parents.fr)
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Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser
La photo est issue de la campagne de prévention sur la prostitution des mineur(e)s (site du Ministère des Solidarités et de la Santé)