L’État lance son plan pour les jeunes sortants de l’Aide sociale à l’enfance
Afin de mettre fin à un « carnage social », le délégué interministériel à la pauvreté Olivier Noblecourt a remis au gouvernement, jeudi dernier, des propositions qui doivent permettre un accompagnement minimal des jeunes. Pour répondre à l’urgence sociale, la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté a imaginé un système innovant : « un filet minimal de sécurité », en partenariat avec les départements. Concrètement, l’État et les départements volontaires vont passer un contrat. Charge au département d’atteindre cinq objectifs : garder un lien avec chaque jeune ; lui procurer un logement stable ; l’aider dans les démarches administratives afin de faire valoir ses droits (bourses d’études, garantie jeunes, etc.) ; lui construire un parcours professionnel ; et garantir son accès effectif à la santé. …/… Un groupe de travail a vu le jour au Sénat, tandis qu’une commission d’enquête est demandée à l’Assemblée. Un texte porté par la députée LREM Brigitte Bourguignon doit arriver en séance en mars. Il imposerait alors aux départements l’obligation d’accompagner les jeunes placés jusqu’à leurs 21 ans. ( lire l’article de la Croix)
Un guide des bonnes pratiques pour la sortie de l’aide sociale à l’enfance
C’est un document de référence, destiné aux départements, pour parvenir à l’objectif de « zéro sortie sèche » de l’aide sociale à l’enfance (ASE). C’est l’une des premières mesures annoncées par le gouvernement depuis le lancement officiel, le 28 janvier, de la concertation sur la protection de l’enfance. « L’objectif de ce référentiel est de préciser le caractère concret des obligations qu’ont les départements vis-à-vis de ces jeunes », a déclaré Adrien Taquet, nommé fin janvier, évoquant « une démarche partenariale nouvelle » entre l’Etat et les conseils départementaux, qui ont en charge l’action sociale depuis 1986. Il s’est dit favorable à l’octroi de « droits réels, pas formels », ouverture voilée à la proposition de loi sur l’accompagnement des jeunes majeurs sortant de l’ASE de la députée LRM Brigitte Bourguignon. Présentée en juin 2018, elle n’a toujours pas été inscrite à l’agenda parlementaire. (lire l’article du Monde)
On voit combien ce projet de loi porté par Brigitte Bourguignon est nécessaire quand on constate ce qui se passe dans le Doubs et la Haute Saône.
Des débrayages ont eu lieu jeudi derniert à l’appel de la CGT et FO « contre la remise en cause des contrats jeunes majeurs ». Les salariés dénoncent les nouvelles dispositions prises par le conseil départemental du Doubs, mais aussi de la Haute-Saône, à savoir de mettre fin à des mesures d’accompagnement jeune majeur au-delà de 19 ans. Anne Fauvarque de France Bleu Besançon interview Pascal Descamps, moniteur-éducateur : « Pour des jeunes qui ont tous eu des carences affectives, qui ont tous été un peu abîmés par la vie sinon ils ne seraient pas chez nous, on leur dit à 18 ans, 19 ans maximum, il faut que tu sois autonome, c’est-à-dire que tu aies un boulot parce qu’ils n’ont pas le droit au RSA, que tu puisses te trouver un logement, que tu puisses t’assumer tout seul parce que au-delà de la question financière qui est la plus facile à comprendre, eh bien ce sont des jeunes qui aiment parfois avoir des anciens autour d’eux , ils en ont besoin, besoin d’une continuité affective et éducative. Nous on a l’impression que c’est le cœur de notre métier qui est remis en cause », conclut-il. (lire l’article de France Bleu)
Le Référentiel « Accompagner les sorties de l’Aide Sociale à l’Enfance »
Ce document précise l’engagement des conseils départementaux dans le cadre du contrat État/département. Ils s’engagent à mobiliser, sur leur territoire, les ressources de l’État et des partenaires afin d’aider les jeunes à sécuriser leurs parcours. Le document de référence se structure ainsi autour de 5 engagements :
1. Un engagement préalable : Le maintien du lien, d’une référence
puis des engagements pour permettre aux jeunes d’accéder à leurs droits :
2. Le logement
3. Les ressources et l’accès au droit
4. L’insertion sociale, professionnelle et la mobilité
5. La couverture santé et l’accès au soin
Photo (compte twitter Adrien Taquet). Le secrétaire d’Etat en charge de la protection de L’enfance en visite au service d’accueil d’urgence d’Arnouville géré par le groupe SOS, une structure de l’aide sociale à l’enfance (ASE) du Val-d’Oise