Et les communautés virtuelles ? Elles sont la traduction de regroupements de personnes qui développent leur propres langages, normes et objectifs. Il y a les hackers blancs, le groupes des anonymous, la communauté wikipédia ou encore wikileaks pour ne citer qu’eux. Le principe du développement communautaire sur internet est aussi la base d’un nouveau business. Il s’agit désormais de créer des sites dits communautaires pour renforcer une marque et fidéliser une clientèle (1). Ce sont les personnes «addicts» à un produit, qui se reconnaissent avec leurs propres codes. Ils sont une aubaine pour les fabricants de produits de toutes sortes… Seul devant son écran, l’internaute peut avoir le sentiment d’agir de façon collective avec ses pairs. Ainsi peut-on constater le développement important du nombre de pétitions en ligne. Les communautés virtuelles se multiplient. Certaines sont suivies de rassemblements «physiques». D’autres communautés, parfois stigmatisées, utilisent l’Internet pour préparer des rassemblements. Selon Serge Proulx, (2) les «communautés virtuelles» sont surtout des communautés d’intérêt.
Pour conclure tentons de classer tout cela. Il est sans doute plus simple de chacune considérer chaque communauté faisant partie d’un domaine spécifique :
- La communauté géographique : elle est issue de la combinaison de deux facteurs: un ensemble de personnes qui partagent un territoire et l’organisation sociale qui les caractérise. Outre la réalité territoriale, la communauté géographique comporte quatre dimensions qui sont interreliée avec
* la dimension démographique, définie par les caractéristiques de la population occupant un territoire donné,* la dimension psycho-sociologique, qui traduit les affinités interpersonnelles et le sentiment d’appartenance qu’on éprouve à l’égard de la communauté* la dimension culturelle, qui fait référence aux modes de vie qu’on partage ainsi qu’aux valeurs etcroyances qui sont propres à cet ensemble de personnes,* la dimension institutionnelle, soit le réseau d’organismes publics ou privés par lesquels la population participe à la vie sociale et trouve réponse à ses besoins de base.
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La communauté d’identité : elle désigne un regroupement de personnes pour qui le partage de certaines caractéristiques sociales et/ou culturelles qui les distingue et les singularise dans la société. Cette reconnaissance par la société peut devenir l’objet premier et central d’un mouvement de revendication.
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La communauté d’intérêts : elle désigne des groupes de personnes ayant des conditions socio-économiques communes, parce qu’elles partagent des problèmes financiers ou matériels, des conditions de travail ou de vie. La communauté d’intérêts peut aussi se constituer sur le plan des droits, des idées et des valeurs, a travers une problématique sociale pour laquelle on défend une cause. Elle correspond alors à la notion traditionnelle de groupe de pression..