L’Association Nationale des Assistants de Service social (ANAS) et la Fédération des Acteurs de la Solidarité (FAS) ont organisé ensemble des ateliers vidéo sous forme de mini conférences diffusées en ligne sur Youtube.
« L’idée générale est de se poser ensemble la question de ce que nous retenons de cette période de confinement en matière d’intervention sociale ». Il s’agit aussi de mettre en lumière celles et ceux qui sont intervenus sur le terrain de l’accompagnement social car même si certains sont intervenu de chez eux via le téléphone et la visioconférence, le travail d’écoute et d’aide n’a pas cessé.
Une première session a abordé la question de l’accompagnement des personnes usagères des drogues.
Une seconde session s’est tenue sur le sujet de l’accompagnement des familles et de la parentalité. En effet, de nombreuses initiatives de soutien et d’accompagnement ont vu le jour durant cette période pour proposer malgré des conditions d’intervention particulière une écoute, un soutien, un accompagnement selon des modalités dont il peut être intéressant de se demander ce que nous en retiendrons à l’avenir.
Emmanuel Olivier Directeur d’un centre d’hébergement d’urgence de l’armée du salut estime que la première difficulté a été de construire des modalités nouvelles d’intervention qu’il a fallu construire avec les familles et notamment les parents. Le respect des gestes barrières, la façon de s’organiser a conduit à apporter plus d’autonomie et de responsabilités aux enfants et aux parents.
Le second axe a porté sur la nécessité d’apaiser les risques de tensions entre les professionnels et les usagers. Nous étions sur la même notion de risque cela a interrogé le rapport de chacun face à la maladie mais aussi la mort qui est présente dans les esprits.
L’établissement où travaille Nathalie Lepinay Beguec, Directrice de la crèche «Mes Tissages» a été fermé. On aurait pu en rester là et dire aux usagers « on se retrouve après le confinement » mais on n’a eu un autre raisonnement précise-t-elle. « On a gardé comme idée de maintenir le lien avec les parents et les actions de parentalité malgré les contraintes de l’éloignement et de la distanciation ».
Il nous a fallu trouver les bons outils précise Nathalie. Il fallait pouvoir observer sans se voir ! ce qui n’est pas évident. Mais c’est une autre dimension qui a pris le dessus ; c’est celle du partage.
Violaine Trabarel, Assistante de service social en polyvalence de secteur estime que l’une des difficultés rencontrées a porté sur la gestion du temps. Il a fallu mettre un curseur sur le rythme des appels aux familles. Nous avions aussi la gestion des informations préoccupantes, difficiles à évaluer par téléphone ! Il en est de même pour la gestion des situations de violences conjugales
Violaine a aussi constaté dans son accompagnement de réfugiés que le confinement a en quelque sorte « réveillé » des traumatismes passés. Il était difficile pour elle de rassurer les personnes concernées tout simplement parce qu’elle n’avait pas la perception de ce que ces traumatismes pouvaient engendrer, n’ayant connu ce genre de situation par le passé.
Il était difficile de ne pas pouvoir échanger avec les collègues, la psychologue ou même l’encadrement pour mieux évaluer et comprendre ce qui pouvait se nouer lors des échanges à distance.
un résumé par l’image du premier tour de table
Autre conséquence et non des moindres : certains établissements ont vu jusqu’à 50% du personnel en arrêt de travail. Cela a conduit ceux qui sont restés à accomplir des tâches nouvelles et à développer une certaine polyvalence explique Emmanuel Olivier.
Il a fallu mettre en place la distribution alimentaire dans les chambres. Tout le monde s’est aussi mis au ménage. Tout cela a contribué à créer un rapport différent avec l’ensemble des familles. Emmaüs Connect a mis a disposition des familles des outils leur permettant de se connecter. Il a été mis en place des « cercles de parole et d’écoute » aussi bien pour les professionnels que pour les personnes accompagnées avec des thématiques. WhatsApp a été utilisé mais aussi les outils Framasoft sur la rédaction à plusieurs. L’association a aussi beaucoup travaillé sur la scolarité et le risque lié au retard scolaire avec un travail avec les établissements scolaires.
Du côté de la crèche « Mes Tissages » les liens ont perduré avec l’aval des familles en respectant leurs demandes. Les échanges ont été individualisés. Nous voulions éviter d’être intrusifs. On est passé du SMS au téléphone. C’étaient les familles qui décidaient à quels moments les appels pouvaient avoir lieu. Ainsi une femme a choisi d’être appelée au moment où elle prépare ses repas. L’éducatrice proposant des comptines à l’enfant pendant que sa mère était à faire la cuisine et donc moins disponible pour son enfant. Il y a eu aussi des appels vchoisis au moment du bain avec des demandes particulières. Cela a été du travail « sur mesure »
Beaucoup d’autres points ont été abordés lrs de cet échange et pour ma part j’en reste là. Si vous souhaitez aller plus loin, il vous suffit de regarder cette vidéo en ligne….
La 3ème partie des échanges a été plus fournie et je vous laisse découvrir son résumé par l’image, sachant qu’il est préférable d’écouter et de suivre la vidéo (notamment la 2ème moitié)
En tout cas, merci aux intervenants, à l’ANAS ainsi qu’à la FAS pour ces échanges qui permettent de mieux appréhender le travail qui a été engagé pendant la période de confinement.
Photo : Maëlle LENA, Chargée de mission enfance-famille et réfugiés-migrants à la Fédération des acteurs de la solidarité qui a introduit la discussion et les échanges entre professionnels