Il n’y a pas d’endroits sûrs dans ce pays ! écrit-elle. Des roquettes, des explosions, des attaques aériennes, ainsi que des chars et des troupes russes sont partout. Ma sœur vit dans l’ouest de l’Ukraine, à mille km de la frontière russe, mais relativement proche (quelques centaines de km) de la Biélorussie. Ils ont des alertes tout le temps, et sont dans un « abri antibombes » (un sous-sol de 5 étages). Ma maison Kiev subit de graves attaques. Nous prions pour que nos soldats restent forts et nous défendent des envahisseurs russes.
Tetyana Semigina est particulièrement choquée de la récente prise de position de La Fédération Internationale du Travail Social : « C’est une déclaration honteuse ! » écrit-elle. « Mon pays a été envahi par les troupes russes. Bombardements massifs, attaques, explosions et chars dans différentes régions de l’Ukraine. Tout cela est mis en œuvre par la Russie et vous parlez [dans ce communiqué] d’une sorte d’ « agression en Ukraine », de différends frontaliers, etc. comme le ferait un outil de propagande russe. Je n’ai pu trouver dans cette étrange déclaration aucun mot de condamnation pour les agresseurs, aucun mot de soutien au peuple ukrainien » déplore-t-elle.
D’heure en heure elle nous informe de ce qu’elle vit et voit autour d’elle à travers son compte Facebook. Elle relaie aussi les messages de personnalités ukrainiennes tel
Mychailo Wynnyckyj, professeur agrégé du département de sociologie et de la Kyiv-Mohyla, directeur de l’école du doctorat de sociologie. Il explique que l’on dit beaucoup sur la capacité de Poutine à « prendre » Kiev, mais même si le gouvernement ukrainien tombe, cette guerre ne prendra pas fin. Des actes d’héroïsme comme l’abnégation de 13 militaires sur l’île de Zmiyinniy (massacrés par le vaisseau naval Moskva) vont devenir monnaie courante. La Russie ne peut pas gagner cette guerre dit-il. Même si un gouvernement fantoche est installé, les Ukrainiens continueront à se battre.
Oksana Boyko est une formatrice de l’école de travail social de Kiev (à ne pas confondre avec son homonyme journaliste de la chaine russe RT). Collègue de Tetyana Semigina explique que les témoignages de soutiens sont importants même s’ils ne suffisent pas : « Au cours des derniers jours, nous recevons beaucoup de messages, de courriels, d’appels du monde entier, de vous tous avec soutien, amour, attention, volonté d’aider. « Nous apprécions tous vraiment toute votre attention et votre soutien maintenant, en ces temps difficiles où l’Ukraine se dresse contre l’invasion russe à grande échelle. Nous sommes reconnaissants de tout votre soutien et de savoir que vous #StandWithUkraine
« Veuillez informer vos gouvernements, collègues, amis, tout le monde – autant que vous le pouvez et aussi large que possible – du fait qu’en ce moment il y a une véritable guerre de grande envergure – l’invasion russe à grande échelle se déroule en Ukraine maintenant, au sein même de l’Europe, au XXIe siècle. Et aucun pays ne sera protégé si nous n’arrêtons pas Poutine en Ukraine tout de suite ».
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« Il faut protéger le ciel au-dessus de l’Ukraine par le système de l’OTAN » dit-elle. « nous avons besoin de l’Otan pour imposer une zone d’interdiction de vol » écrit-elle. Elle en appelle à l’opinion publique afin qu’elle fasse pression sur leurs élus pour demander aux gouvernements d’arrêter l’invasion en prenant les moyens de protéger l’espace aérien du pays (
#noflyzoneoverukraine ) et « en coupant la Russie du système d’échanges économique SWIFT ».