La question se pose aujourd’hui. Vous ne pouvez plus participer à une réunion sans que vos interlocuteurs consultent leurs messageries ou SMS. Si vous donnez des cours vous avez le sentiment que les étudiants vous écoutent d’une seule oreille, leur regard fixé alternativement sur vous et sur leurs smartphone. C’est à se demander comment nous faisions avant l’irruption des outils numériques dans nos vies. C’est encore pire du côté des enfants qui sont des proies faciles car littéralement fascinés par les écrans et ce qu’ils y découvrent. Mais pourquoi ?
« La révolution digitale que nous vivons aujourd’hui peut être comparée à deux autres moments cruciaux dans l’histoire de l’humanité : l’invention de l’écriture, il y a 6000 ans et l’invention de l’imprimerie typographique par Gutenberg. Platon considérait l’écriture comme une menace pour la mémoire humaine, tandis que les moines s’inquiétaient de voir disparaître leur fonction de copistes. Nous savons aujourd’hui que les craintes des contemporains de ces inventions étaient fondées » nous précise le site the conversation
Addiction à l’écran, comme à une drogue
L’utilisation des smartphones chez les adolescents est parfois comparée à l’addiction aux drogues. Bon nombre d’enquêtes, partout dans le monde, tendent à montrer que toute une génération a grandi constamment connectée, vérifiant son portable jusqu’à 75 fois par jour. Ces « digital natives » comme on les nomme, seraient, d’après une récente étude italienne, moins autonomes et moins heureux que leurs prédécesseurs. Ils vivent de nouvelles formes d’anxiété sociale dénommées FOMO (« Fear Of Missing Out » ou « peur de manquer un événement ou une nouvelle importante ») ou « vamping » (une pratique qui consiste à échanger des textos jusque tard dans la nuit.
Comment se soigner de l’addiction aux écrans ?
Avec ses collègues de l’Université de Rochester, Thuy-vy Nguyen a découvert que la solitude pouvait mener à réduire son niveau de stress et à se détendre. Dans le cadre de cette expérience, les chercheurs définissent la solitude ainsi : « être seul pendant un certain temps, sans accès à aucun appareil connecté, sans interactions avec les autres, sans stimuli externes, sans activité particulière. » Dans les quatre études menées par ces équipes, l’expérience de solitude durait 15 minutes et les sujets devaient s’asseoir seuls, ne pratiquant aucune activité.
Mais ce qui est encore mieux est ce que l’on appelle la lecture immersive. « Les chercheurs ont en effet réussi à prouver récemment que la lecture de fiction avait des effets positifs sur la cognition sociale, les compétences sociales et l’empathie. Le psychologue Raymond Mar et ses collègues ont ainsi découvert que plus les gens lisaient de fiction – quels que soient les genres choisis – plus leur score était élevé quand ils étaient soumis à des tests destinés à mesurer une forme d’empathie. »
Grâce à ses effets sur l’empathie, la lecture pourrait bien contrebalancer les effets dévastateurs de l’addiction aux écrans qui sévit aujourd’hui. Les expériences autour de l’attrait du livre papier ont démontré, que ceux qui lisent sur un support papier sont plus impliqués dans leur lecture, tandis que ceux qui utilisent des outils numériques ont tendance à lire de façon plus superficielle. La lecture est plus concentré, l’imagination fonctionne à plein ce qui n’est pas le cas lorsque vous êtes face à un écran qu’il soit télévisuel ou autre d’ailleurs.
Vous l’avez compris lire des livres, et notamment des romans et des fictions stimule notre imaginaire. Cela nous donne à réfléchir par nous mêmes. C’est encore mieux pour les plus jeunes dont le cerveau est en plus grande effervescence.Certains jouets sont des réponses utiles à l’addiction. Le Lumi, le Storikid ou encore « la conteuse merveilleuse » sont des petits appareils qui racontent des histoires. Il permettent l’interaction sans écran. Ce sont de formidables outils qui permettent à l’enfant de développer son imagination.
Mais comment donner ou retrouver le gout de la lecture de livres « papier » aux ados notamment ? D’abord en s’intéressant à eux et en repérant ce qui les stimulent, ce qui les fait réagir ou parfois les passionne. Puis leur offrir un livre sur un de leurs sujets de prédilection même si ce sujet n’est pas votre tasse de thé (si vous voyez ce que je veux dire). Bon ce n’est pas pour autant facile. Mais l’on sait aujourd’hui que ceux qui lisent des livres sont plus tranquilles. Lorsqu’il y prennent du plaisir c’est gagné! Ils pourront alors progressivement et plus facilement se détacher de leur écran qui les lobotomise.
Il n’y a pas que la lecture direz-vous, vous avez raison ! la musique, le sport le bricolage, le jardinage, la danse, voilà autant d’activités qui aident à garder l’esprit clair tout en restant éloigné des écrans qui nous envahissent et nous rendent dépendants.
Rien ne remplace le lien et la relation directe de personne à personne. Les enfants ont besoin d’adultes qui les écoutent et les conseillent. Ils demandent aussi à être respectés. Mais ils n’ont pas à tout décider… Nous avons tous des gouts différents, cultivons les et faisons les partager en dehors de écrans et tout ira mieux.
photo : bruce mars pexels.com
sans oublier…
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