« Se hisser à la hauteur des tout-petits en protection de l’enfance »
Voici une très juste et belle réflexion exprimée par Anne Oui, coauteure du rapport de l’Observatoire national de la protection de l’enfance (ONPE) : « Penser petit, c’est se mettre à la hauteur des enfants placés pour observer et comprendre ce qu’ils ressentent. C’est essentiel, et c’est pourquoi nous avons mis en exergue une citation de Janus Korczak qui parle « de nous élever jusqu’à la hauteur de leurs sentiments. De nous élever, nous étirer, nous mettre sur la pointe des pieds, nous tendre. Pour ne pas les blesser ». Cela vaut tant pour les praticiens qui les prennent en charge que pour les politiques et les institutions. (lire l’article de Laetitia Darmon pour TSA) + (synthèse du rapport « penser petit » de l’ONPE)
Les assistantes sociales investissent les associations d’aide aux victimes
Le Guide Familial nous apprend que depuis peu, « les associations d’aide aux victimes, historiquement organisées autour de juristes et de psychologues, font plus de place aux travailleurs sociaux. L’objectif est de pouvoir offrir une prise en charge globale, face aux situations les plus complexes, provoquées par les agressions ou les catastrophes ». Il est vrai que certaines assistantes sociales ont acquis de grandes compétences à ce sujet. J’ai en mémoire tout le travail remarquable engagé par les collègues du Département de Haute Garonne après l’explosion d’AZF à Toulouse . Elles étaient intervenues non seulement sur les aspects concrets suite à la destruction des logements, mais aussi sur les aspects psychologiques et relationnels en apportant une écoute psycho-sociale attentionnée aux victimes. Elles-mêmes avaient d’ailleurs été bien secouées par le traumatisme subi par la population. L’article du Guide familial ne fait pas référence cet événement mais il me paraissait intéressant de vous le relater. L’article rappelle les multiples cadres de ce type d’intervention spécifique : « Ces organisations peuvent offrir leur soutien à toute personne victime d’une infraction, telle qu’un cambriolage, ou bien d’un fait violent – et en premier lieu de violences conjugales, l’un des principaux motifs d’intervention. Mais elles opèrent aussi après une catastrophe naturelle ou un acte terroriste, en étant alors missionnées par les pouvoirs publics. Les proches de victimes eux-mêmes touchés peuvent aussi être accompagnés » précise Sophie Le Gall auteure de cet article intéressant (lire l’article)
Sécurité sociale : un million d’assurés désaffiliés malgré eux
Alors là on touche le fond ou presque. Censé permettre un meilleur accès aux droits, un « bug » informatique a provoqué l’exclusion de centaines de milliers d’assurés sociaux qui l’étaient auparavant. « La mise en place de la protection universelle maladie, (PUMA) censée éviter les ruptures de couverture, s’est traduite par des désaffiliations massives : 320.000 dossiers sont encore en attente. L’article du Parisien Aujourd’hui en France nous apprend que sur les 43 millions d’assurés du régime général, deux millions de personnes devaient bénéficier de la mesure et changer de statut ». Une mutation « automatisée » qui a mal tourné. Mais ce qui me parait pire est le casse tête administratif qui accompagne la perte de droits. Le journaliste Daniel Rosenweg donne la parole à Ariane. « Cette Bretonne et ex-Parisienne, qui est loin d’être un cas isolé, raconte : « La Sécu m’a radiée sans me prévenir. Elle m’a ensuite demandé plein de justificatifs pour vérifier ma nationalité française et ma stabilité de résidence pour pouvoir rouvrir mes droits. J’ai tout envoyé mais, pour une raison ou une autre, ils ont tout rejeté, ou perdu, qui sait. Du coup, ils me redemandent des tonnes de justificatifs, à moi et à mon logeur ( son mari). On est en train de leur photocopier toutes nos feuilles d’impôts depuis dix ans, en espérant que ça fera assez stable, vu qu’ils ont refusé les factures récentes d’EDF et de téléphone qu’ils nous avaient pourtant demandées… ». La sécurité sociale avait toutefois régularisé à la fin décembre 2018 740.000 dossiers « désaffiliés » mais à quel prix ? (lire l’article du Parisien – Aujourd’hui en France)
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Revenu Universel d’Activité : début des travaux ce jeudi
Les travaux vont être officiellement lancés ce jeudi 14 mars, par Christelle Dubos, secrétaire d’état auprès de la ministre des solidarités et Fabrice Lenglart, le rapporteur de la future réforme. Une phase de diagnostics précédera le début des concertations, qui débuteront en avril : associations, bénéficiaires des minima sociaux, collectivités territoriales et Caisse nationale d’allocations familiales prendront part aux discussions. L’article du Figaro précise également que le principe du Revenu Universel d’Activité repose sur la fusion du plus grand nombre possible « prestations monétaires versées aux ménages modestes », selon la lettre de mission de Fabrice Lenglart. Il rappelle aussi la récente étude de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistique) qui indique que « en tenant compte des conjoints et des enfants à charge, environ 7 millions de personnes, soit 11 % de la population, sont couvertes par les minima sociaux ». Au fait, Combien de travailleurs sociaux faudra-t-il pour le futur service public d’insertion ayant pour mission d’accompagner les futurs allocataires qui seront bien plus nombreux que ceux qui touchent le RSA ? Ceux des Départements ? (lire l’article du Figaro)
revue de presse réalisée avec le concours de Michelle Verrier Flandre
Photo : Pixabay