Saturation du 115, plusieurs milliers de jeunes et de familles vont-ils passer l’été à la rue ? C’est la question que pose la Fédération des Acteurs de la Solidarité (ex FNARS). Le « baromètre 115 » qui vient d’être publié indique que sur les 84 468 demandes d’hébergement effectuées durant cette période dans les 41 départements observés, seules 37% ont donné lieu à un hébergement. Les résultats montrent une « situation explosive dans de nombreuses zones, avec une hausse des demandes d’hébergement particulièrement marquée à Paris (+9%), en Gironde (+52%) et dans les Bouches-du-Rhône (+29%) par rapport à l’été dernier. Dans ce département, la situation est très inquiétante avec plusieurs centaines de personnes expulsées de campements et bidonvilles à Marseille, pour lesquelles aucune solution de relogement n’a été trouvée à ce jour, malgré des milliers de logements vacants ».
Cette inquiétude est aussi justifiée par les expulsions qui n’épargnent plus les personnes âgées. Un article du journal Le Monde présente plusieurs expulsions locatives traumatisantes qui, selon le journal, illustrent l’absence d’une prévention efficace. La trêve hivernale est loin, les enfants ne vont plus à l’école… Les pouvoirs publics en profitent pour exécuter les jugements d’expulsion… Selon la Fondation Abbé-Pierre, l’année 2016 a battu un triste record, 15 222 expulsions locatives avec le concours de la force publique contre 10 132 en 2013, soit un bond de 50 % en trois ans. Il s’agit avant tout d’économiser les deniers publics car, faute d’exécuter une décision de justice, L’État doit indemniser les propriétaires lésés. Mais le raisonnement est à courte vue… Évidemment.
Sur ce même sujet Sud radio rappelle qu’avec des températures de 30° la nuit et 40° le jour dans le sud-est, vivre dans la rue est aussi un enfer en été. Or le baromètre du 115 précise que la moitié des sans-abris ne sont pas pris en charge pendant cette période et, paradoxalement, c’est en été que le problème devient le plus critique. Tout cela provoque la colère et l’indignation de Florent Guéguen, président de la Fédération des acteurs de la solidarité, était l’invité mercredi du « Grand Matin Été Sud Radio ».
La manche en été, c’est galère. L’été, les rues de la ville se vident peu à peu de leurs habitants pour laisser la place aux touristes. Pour les SDF et les personnes qui font la manche, c’est le moment le plus compliqué de l’année. L’Est Républicain a interrogé 3 personnes sans domicile fixe : Audrey, Fabrice et Antoine. Une certitude : « L’été sera long, pour ces hommes et ces femmes en galère ».« Mais on tient le coup, surtout grâce à nos habitués, qui, s’ils ne nous donnent pas toujours de l’argent, prennent au moins le temps de prendre de nos nouvelles », sourit Audrey…
Photo : o.h.p « Bruxelles-SDF » le 21 juillet 2013 Some rights reserved