Des enfants sont à la rue ? Oui ce sont ceux qui sont « sans-papiers ». Des mobilisations nous donnent à voir ce qui se passe dans une France où l’intolérance et le rejet de l’étranger semblent se développer. Voici quelques exemples :
- Depuis 3 semaines, elle dort dans la rue avec ses enfants : Demandeuse d’asile, Angèle dort dans les parkings et les parcs avec ses deux enfants. Angèle est Congolaise. Elle parle très bien le français. Sa petite fille de 10 ans aussi. Son petit garçon de deux ans est né en France.
- Lyon « On a vu des enfants arriver trempés en cours. Ils ont littéralement dormi sous un pont à Perrache. On a alerté tous les services compétents, du 115 à la municipalité mais rien ne bouge. »Trois semaines après la rentrée, l’école Gilbert Dru de la Guillotière (Lyon 7ème) fait déjà parler d’elle. Pour demander l’hébergement de dix enfants SDF, un rassemblement était organisé mercredi 28 septembre.
- Montreuil : expulsés, des enfants dorment dans la rue : Comme le précise Amnesty International, « Depuis plus de 40 jours, 26 enfants dorment dans la rue avec leurs parents sur des matelas à même le bitume. Entre le 28 juillet et le 7 septembre, ces familles ont été délogées une trentaine de fois des différents endroits où elles s’étaient posées ».
- «A Albi, patrimoine de l’humanité, des demandeurs d’asile dont des enfants sont à la rue». La Dépêche du Midi a relaté cette situation début septembre et l’on peut espérer que la situation se soit améliorée. « Depuis près de quinze jours, deux familles de Roms albanais, au total 12 personnes dont huit enfants, dorment dehors dans la cité épiscopale ».
Les idées reçues sur les « sans-abris »
- « Un sans-abri sur dix est diplômé de l’enseignement supérieur« . Nous précise un article du Monde. Selon une étude de l’Insee et de l’Institut national d’études démographiques (INED) publiée mercredi 28 septembre portant sur la population étudiée en 2012. Diplômés ou non, qu’ils aient ou non suivi des études, un quart des SDF ont, au moment de l’enquête, un emploi. « Ce n’est pas négligeable et cela corrige sensiblement la figure classique du SDF très éloigné de l’employabilité », commentent les deux chercheurs. Et parmi les diplômés, 41 % ont régulièrement travaillé.
- « N’importe qui qui peut un jour se retrouver à la rue » Vrai ou faux ? Et bien c’est faux nous rapporte ATD 1/4 monde : C’est un fantasme entretenu par les médias et par notre crainte face à l’avenir. Pourtant, les deux tiers des Français jugent possible qu’eux-mêmes ou un de leurs proches se retrouvent un jour sans domicile fixe. il faut souvent plus d’un ou deux accidents dans la vie (rupture familiale, licenciement…) pour se retrouver durablement à la rue. Ce risque est en réalité faible pour celui ou celle qui peut compter sur un réseau social et un métier. La grande majorité des personnes sans abri a connu un cumul de précarités dans la durée et un isolement social important.
Ces situations et d’autres encore donnent des idées pour développer les solidarités : « Besoin d’un toi » : un nouveau Airbnb… mais pour les sans abris… « L’idée ? Permettre à n’importe quel particulier de s’inscrire sur l’application pour proposer ce qu’il veut aux sans abri : ça peut être un toît, bien sûr, mais aussi un café, un repas, un coup de main administratif, un cours de guitare ou n’importe quoi d’autre… En somme, « Besoin d’un toi » est une solution simple et rapide visant à mettre en relation ceux qui ont besoin d’aide… avec ceux qui ont de l’aide à offrir. Mais personne ne sait qui va s’inscrire pour proposer quoi…
Bien sûr, cela ne peut remplacer la solidarité que doit l’Etat aux plus exclus et notamment les demandeurs d’asile. Ces demandeurs très mal vus de la droite et de l’extrème-droite sont aujourd’hui les « damnés de la terre ». Ne les oublions pas.
Photo : LALLA – ALI SANS PAPIERS manifestation pour les sans papiers – 31 mars 2007 Certains droits réservés