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RSA : une pauvreté monétaire / La suppression des allocations familiales ne règle rien / ODAS : l’arbre qui cache la foret

 « Les trois quarts des bénéficiaires du RSA sont pauvres monétairement »

Les auteurs d’une étude de la DREES, Elika Athari, Martin Chevalier, et Lucile Richet-Mastain se concentrent sur le niveau de vie des bénéficiaires de revenus minima garantis, comme le RSA. En 2018, la moitié des personnes vivant dans un ménage avec un minimum social avaient un niveau de vie inférieur à 940 euros par mois, contre 1 770 euros pour l’ensemble de la population en France métropolitaine. Sans les transferts sociaux, leur niveau de vie médian serait de 330 euros par mois, soit 610 euros de moins. Les personnes vivant dans un ménage qui touche le RSA ont le niveau de vie médian le plus faible parmi celles qui vivent dans un ménage percevant des minima sociaux, soit 860 euros par mois. Elles sont plus pauvres que les autres qui ne touchent pas beaucoup plus.

Les minima sociaux représentent 35 % du revenu disponible de ces ménages soit 550 euros par mois en moyenne. Les allocations logement et les prestations familiales constituent également une part importante du revenu disponible de ces ménages.

En résumé, l’article met en évidence le rôle crucial des transferts sociaux dans la réduction de la pauvreté et le soutien des ménages à faible revenu. C’est aussi pourquoi la suppression du RSA aux allocataires « récalcitrants » ne fera qu’ajouter de la pauvreté à la pauvreté. En effet, malgré les aides, une grande proportion de bénéficiaires du RSA vit toujours en dessous du seuil de pauvreté. (lire l’article de la DRESS)

 


Suppression des allocations familiales : qu’a donné le précédent de l’absentéisme scolaire ? »

Cette publication de Public Sénat, rédigée par Louis Mollier-Sabet examine la proposition de la droite de suspendre certaines aides sociales pour les familles de mineurs délinquants. Cette forme de mesure avait été appliquée entre 2010 et 2013 à la suite d’une loi à l’initiative d’Éric Ciotti. Elle proposait de suspendre les allocations familiales pour lutter contre l’absentéisme scolaire. Cependant, la loi avait été abrogée en 2013 par la gauche revenue au pouvoir, en raison de son inefficacité et de l’absence d’une évaluation appropriée de son impact.

L’article souligne que pendant la période d’application de la loi, entre février 2011 et mars 2012, le mécanisme de suspension n’a touché que 472 familles. De plus, les données de la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) montrent que l’absentéisme a en fait augmenté durant la période de mise en œuvre de la loi. Par exemple, au collège, l’absentéisme est passé de 2,3% à 2,6%, et au lycée professionnel, le taux d’absentéisme est passé de 14,2% à 14,8%.

En résumé, l’article de Louis Mollier-Sabet met en évidence l’inefficacité de la suspension des allocations familiales comme outil pour lutter contre l’absentéisme scolaire. L’article suggère que d’autres solutions plus efficaces doivent être explorées pour lutter contre cet absentéisme qui touche les familles modestes ou très désocialisées. (Lire l’article de Public Sénat)

 


ODAS : l’arbre qui cache la forêt.

l’Observatoire national de l’action sociale décentralisée (ODAS), a récemment publié son étude annuelle intitulé « Enquête 2023 – Dépenses sociales et médico-sociales des Départements ». Les auteurs de ce travail au long cours sont Bernard Bas, Valérie Kremski-Frey, Paule Laidebeur, Daniel Macé, et Claudine Padieu, sous la direction de
Claudine Padieu et Didier Lesueur.

Dans un premier temps, l’étude documentée met en lumière une augmentation significative des dépenses sociales et médico-sociales des départements en France. Cette hausse est principalement due à l’augmentation des dépenses liées à l’aide sociale à l’enfance (ASE), à la protection maternelle et infantile (PMI), ainsi qu’aux personnes âgées et aux personnes handicapées. L’augmentation des dépenses est également attribuée à l’impact de la pandémie de COVID-19, qui a exacerbé les besoins sociaux et médico-sociaux dans tout le pays. Il y a aussi la prime Ségur qui n’a pas été entièrement compensée.

Il est aussi souligné que, paradoxalement, malgré cette augmentation des dépenses, les départements ont réussi à maintenir un niveau de service élevé. Cela a été possible grâce à « une gestion efficace et à des efforts considérables » pour optimiser les ressources humaines disponibles (ce qui peut interroger). Cependant, l’étude note aussi que cette situation pourrait ne pas être durable à long terme, compte tenu de la pression croissante sur les services sociaux et médico-sociaux.

En effet cette étude met en évidence le rôle crucial des départements dans « la fourniture » de services sociaux et médico-sociaux. Les départements sont en première ligne pour répondre aux besoins des personnes les plus vulnérables de la société, et leur travail est essentiel pour garantir le bien-être et la santé de ces individus. L’étude appelle à une reconnaissance et un soutien accrus pour le travail des départements dans ce domaine. Ce sujet est particulièrement d’actualité.

Enfin, l’étude souligne les implications de ces résultats. Elle met en garde contre les risques associés à une pression financière continue  et appelle à une réflexion sur les moyens de garantir un financement durable pour les services sociaux et médico-sociaux. Il est suggéré que des réformes pourraient être nécessaires pour améliorer l’efficacité et l’efficience des services. Mais ce type de suggestion peut laisser craindre des pratiques discutables.

L’étude de l’ODAS,  constate une augmentation significative des dépenses sociales et médico-sociales des Départements. Cela n’est pas vraiment une découverte. Elle est attribuée en grande partie à l’impact de la pandémie de COVID-19 et à l’augmentation des dépenses liées à l’ASE, la PMI, les personnes âgées et les personnes handicapées. Malgré cette pression financière, les départements ont réussi à maintenir un niveau de service plutôt élevé, bien que cette situation ne soit pas durable à long terme. (télécharger et lire la lettre de l’ODAS)

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« Les professionnels de la protection de l’enfance en Sarthe manifestent après la mort d’un garçon de 3 ans »

Mais où va-t-on ? Cette manifestation, organisée par des professionnels de la protection de l’enfance en Sarthe, fait suite à la mort tragique d’un petit garçon de 3 ans. Ce dernier, qui était en attente de placement, est décédé après être tombé du troisième étage de son immeuble. Les manifestants, composés d’agents et d’éducateurs, ont dénoncé le manque de moyens et ont exprimé leur crainte de voir se produire de nouveaux drames si rien n’est fait, nous explique le journaliste Julien Jean.

Selon les représentants syndicaux, 80 enfants sont actuellement en attente de placement en Sarthe. Ils soulignent que ces enfants ne sont pas simplement en difficulté, mais sont en danger. Malgré les décisions judiciaires de placement, les délais peuvent être longs, certains enfants étant en attente depuis un an. Le département, en charge de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), a créé 133 places d’accueil depuis 2020. Cependant, la demande est croissante, avec 1 625 mineurs confiés à l’aide sociale à l’enfance en début d’année, contre 1 360 en 2017.

Cet article met en lumière la situation préoccupante de la protection de l’enfance dans ce département. Les professionnels du secteur, soutenus par les syndicats, appellent à une prise de conscience et à une action urgente pour prévenir d’autres tragédies. Ils soulignent le besoin d’une augmentation significative des ressources et des places d’accueil pour répondre à la demande croissante. (lire l’article de ici France bleu – France 3)

 


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Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Un grand merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser.

Photo créée par cookie_studio – fr.freepik.com

 

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