« L’Obs » de cette semaine a interrogé 50 français qui ont « dévoilé » le montant de leur rémunération. Et, sortez vos mouchoirs, selon cette enquête, Roxane assistante sociale (1370 €), gagne moins que Michael, manutentionnaire, (1400 €), moins que Gabrielle vendeuse en prêt à porter (1500 €) beaucoup moins que Zacharie assistant manager dans un fast-food (1700 €) ou encore Paul qui pourtant est cheminot à la retraite (1720 €). Roxanne gagne moins que Nicolas gestionnaire conseil de la CAF. (1660€). Surprise également Anne, journaliste gagne 660 euros par mois alors qu’elle a 2 employeurs et « fait le bandeau » de BFMTV de nuit chaque week-end. « Les écarts de salaire sont énormes dans notre profession » précise-t-elle. Oui effectivement. (Les montants indiqués correspondent au salaire net moyen, primes treizième mois et intéressement inclus).
Certes cette enquête n’a pas de valeur scientifique, mais elle nous démontre les inégalités de salaires au regard des responsabilités de ces différents métiers. Pouvons -vous être étonnée que l’on parle d’une désaffection de la profession ? Moins de candidats dans les centres de formation ? Evidemment ! Tant d’engagement pour si peu de reconnaissance, ça calme toutes les bonnes volontés. Et cerise sur le gâteau, il faut passer des concours très sélectifs pour accéder à certains postes guère mieux rémunérés. C’est affligeant pour ne pas dire plus.
Voici ce que nous dit Roxanne dans ce reportage :
« La phrase que j’entends le plus souvent, est : tu t’occupes de toxicos pour 1370 euros par mois ? T’es mère Teresa ?»
« Aux yeux de beaucoup, je suis la bonne fille, un peu niaise, un peu victime, qui accepte tout et n’importe quoi. Ça m’agace ! Je n’ai pas choisi ce métier pour l’argent, il faut dire que les brochures Onisep annonçaient un salaire plus élevé.. On ne parle pas de réussite quand on parle d’argent. Ne pas gagner beaucoup t’oblige à faire des choix et donc à réfléchir sur qui tu es. Tu as une consommation plus saine Or la société n’est plus faite ainsi : nous sommes conditionnés à tout obtenir tout de suite. L’info, nos livraisons, Uber… Du coup, le fait de devoir économiser est perçu comme une souffrance, alors qu’il est agréable de savoir d’où vient l’argent et ce qu’il représente. Je ne serais pas contre le fait que tout le monde soit payé au même salaire horaire. Pourquoi est-ce que l’éboueur qui se lève à 4 heures du matin gagnerait moins que le type qui a dessiné le dernier flacon de parfum Dior ? Mes amis me disent :
« Oui, mais ceux qui ont fait des études doivent être payés plus… ». Je ne comprends pas cette opinion : faire des études est une chance ».
L’analyse de cette enquête que vous trouverez chez votre marchand de journaux, commence très fort : « Entre Roxanne 27 ans assistante sociale qui gagne 1370 euros et Thomas 38 ans chef d’entreprise à 6500 euros, tous deux cités dans l’enquète, quels points communs ? Ils adorent leur boulot, l’ont choisi, sont convaincus d’être utile à la société et de… ne pas être assez payés !
et vous, combien gagnez-vous et que pensez-vous de cela ?