Rixes en Essonne : des bandes connectées, « dans leur réalité », à la recherche du « buzz de la violence »
Le journal Sud Ouest publie un article de l’AFP qui donne la parole à un maire, un lycéen, une éducatrice et un policier. Tous expliquent la difficulté de comprendre les causes des bagarres en bandes qui ont provoqué la mort de deux adolescents de 14 ans survenus en moins de 24 heures
Les rixes sont lancées sans raison objective, sans trafic de drogue, c’est juste culturel, explique Damien Colas, maire de Boussy-Saint-Antoine. Karl, 15ans présent sur les lieux explique que « c’était comme un spectacle ». « Ils sont très violents mais il y a un décalage entre ce qu’ils font, ce qu’ils disent et ce qu’ils ressentent » précise Corinne Chaigne, éducatrice de l’association de prévention Val d’Yerres-Val de Seine.
« Ils ont un monde à eux, difficile à appréhender, une société du buzz. Avant, ils voulaient devenir footballeurs dans les quartiers, maintenant ils veulent être influenceurs » ajoute-t-elle. « Quand on arrive, c’est trop tard, car ils n’ont pas d’autres références que leur quartier. Ils se créent une identité dans un rapport de force » explique enfin ce policier qui connait bien les quartiers (lire l’article de l’AFP publié par Sud-Ouest)
La crise ravive le malaise des travailleurs sociaux
Voilà un article intéressant et documenté publié par la Gazette des communes. Il fait partie d’un dossier qui traite du travail social en temps de pandémie. La crise sanitaire n’a fait que révéler une situation connue de longue date… expliquent Emeline Le Naour et Isabelle Raynaud. Manque de moyens humain, faibles revenus accompagné de la précarisation des métiers et enfin ce manque de reconnaissance. Cela fait beaucoup.
« Il n’y a plus de budget pour répondre aux besoins de la population qui se fragilise un peu plus. La pauvreté va exploser et personne ne semble prendre la mesure de cette lame de fond », alerte Yasmina Sellou, représentante de la CGT Santé et action sociale ». …/… La perte de sens et la dégradation générale des conditions de travail sont antérieures à l’épidémie. Loin d’en être le détonateur, la crise sanitaire a exacerbé les dysfonctionnements du secteur déjà connus.
«J’ai le sentiment qu’on nous en demande toujours plus avec moins de moyens» explique Marion Gabillas, assistante sociale en institut médicoéducatif, et «La reconnaissance ne passe pas que par l’argent, mais aussi par la confiance » précise Sylvère Cala, éducateur spécialisé, membre du collectif Avenir éducs (lire l’article de la Gazette des communes)
Psychiatrie et Précarité « Le care ne répond plus »
Le « journal abrasif » explique que désormais ceux qui accueillent les SDF et les précaires, sont eux-mêmes précarisés professionnellement. C’est aussi le cas pour ceux qui les accompagnent et qui les soignent. Dominique Friard dans un article documenté nous parle des évolutions qu’il a pu constater. il se rappelle des années 90, avec des équipes, mobilisées par quelques personnalités charismatiques. Tous ont cherché à proposer des pistes de réflexion, des soins et des dispositifs pour accueillir dignement une population qui ne cessait d’augmenter parallèlement à la destruction des emplois. Mais depuis tout cela s’est dégradé.
« Que sont devenues ces équipes mobiles, ces maraudes pendant les confinements ? » demande-t-il. « Qui a pris soin des personnes à la rue ? Le care est précaire. Garance Faure, infirmière en psychiatrie dans deux centres de consultations psychologiques pour adolescents, note dans un ouvrage récent, consacré aux soins pendant la crise sanitaire, que lors de cette période personne ne s’est vraiment soucié de la psychiatrie et des personnes qu’elle suit : « Et cela dure depuis très longtemps. C’est invisible et nous sommes invisibilisés. On l’a vu dans la fermeture des lieux, notamment ambulatoires. Cela peut disparaître du jour au lendemain. » (10) Oui, Le care est précaire, conclut-il un peu désabusé (lire l’article de Dominique Friard sur le journal abrasif)
SOS école Rabelais : 26 800 signatures de soutien
Je vous ai récemment fait part de la situation de 3 écoles qui dépendent du lycée Rabelais à Paris qui sont concernées par un projet de fermeture pure et simple dès la rentrée prochaine des formations assistantes sociales, infirmières et puéricultrices.
Le Collectif des 3 écoles du Lycée Rabelais a publié un communiqué pour faire le point sur la situation, les démarches engagées et la mobilisation des soutiens. Il y a un vœu du Conseil d’arrondissement du 18ème arrdt de Paris. Il y a aussi un courrier adressé à la présidente de la Région Valérie Pecresse par les élus du Groupe Ensemble l’Île-de-France,
« Pour résumer rapidement l’Académie de Paris dit : ces formations sont de qualité, mais je choisis de ne plus les financer. La Région IDF répond : Oui on a besoin de ces formations et nous payerons… dans 2 ou 3 ans…. que l’on ait le temps de s’organiser ». « Parler de 2 ou 3 ans pour faire aboutir une convention de fonctionnement entre État et Région n’est-ce pas sous-estimer la compétence des femmes et des hommes fonctionnaires qui œuvrent au quotidien au service des administrations nationales et régionales ? Cette situation reste inacceptable bien évidemment (lire le communiqué de presse du collectif des 3 écoles) (signer la pétition)
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photo : Nari Sin « Knuckle V.I.O.L.E.N.C.E Prise le 18 juillet 2010 Certains droits réservés
La sélection des articles a été réalisée avec l’aide de Michelle Verrier Flandre. Merci à elle