Bonjour et bienvenue à cette revue de presse. Dans cette édition de ce vendredi, j’ai rassemblé pour vous avec Michèle Flandre les actualités qui nous paraissent les plus intéressantes de ces derniers jours. Installez-vous confortablement et plongez-vous dans ces résumés pour rester informé(e). et bon week-end à toutes et à tous !
La CNAPE réagit aux propos du Président de la République sur l’aide sociale à l’enfance.
La principale fédération des associations de protection de l’enfance a réagi aux récents propos du Président de la République sur l’aide sociale à l’enfance. Lors de son interview du 24 juillet dernier, Emmanuel Macron avait évoqué une « écrasante majorité » des jeunes déférés vivant en « famille monoparentale » ou « à l’aide sociale à l’enfance ». La CNAPE dénonce un discours stigmatisant qui assigne les enfants bénéficiant d’une mesure de protection de l’enfance à une trajectoire de violence.
Le communiqué de la CNAPE commence par rappeler que les propos du Président de la République sont fondés sur des corrélations statistiques, mais qu’ils ne permettent pas de tirer des conclusions sur les causes des violences urbaines. L’association souligne ensuite que le discours présidentiel est empreint du stigmate que la société a toujours fait porter aux « enfants de l’Assistance publique », aux « enfants de la DDASS », puis aux « enfants de l’ASE ». La CNAPE rappelle que ces préjugés privent les enfants de leur chance de connaître un développement épanouissant et de réussir leur passage à la vie d’adulte.
L’association appelle ensuite le Président de la République à s’engager à réinvestir dans la protection de l’enfance. La CNAPE rappelle que la France est le seul pays d’Europe à ne pas avoir respecté les engagements pris dans la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant. L’association demande en conséquence à Emmanuel Macron de mettre en place des mesures urgentes pour renforcer la protection de l’enfance, notamment en augmentant le nombre de professionnels du secteur et en améliorant leurs conditions de travail.
Enfin, l’association appelle le Président de la République à reconnaître le travail des professionnels du secteur. Elle souligne que ces professionnels luttent sans relâche pour aider les enfants en difficulté, mais qu’ils sont souvent sous-évalués, mal rémunérés et que leur travail est peu reconnu. La CNAPE demande à Emmanuel Macron de leur apporter un soutien réel et de leur permettre de faire leur travail dans de bonnes conditions. (lire le communiqué de la CNAPE)
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Centre-Bretagne : l’Aide Sociale à l’Enfance, un « système à bout de souffle »
Le sujet est récurrent. Voici à titre d’exemple ce qui se passe dans les Côtes-d’Armor : Le 21 juin dernier, les travailleurs sociaux du Centre départemental de l’Enfance et de la Famille de ce département avaient déjà manifesté leur mécontentement face à un système d’aide à l’enfance « à bout de souffle ». Ils exprimaient un «sentiment d’insécurité» pour les 450 enfants et jeunes qu’ils accompagnent, et une tension accrue parmi les professionnels. Cette situation est exacerbée pendant l’été, période où les services médico-sociaux sont souvent fermés et les signalements d’enfants en danger augmentent.
L’aide sociale à l’enfance est fortement impactée par la situation socio-économique des parents. Malgré un faible taux de chômage à Loudéac, la précarité de l’emploi est une réalité, avec 20% des travailleurs à temps plein en intérim. De plus, le manque de moyens pour l’accueil et la prise en charge des enfants est un problème majeur, malgré une augmentation de 30% du budget du département entre 2022 et 2023. Le manque de familles d’accueil est également un problème central.
Les professionnels du secteur appellent à une meilleure coordination entre le social et le médical, soulignant que les enfants placés ont souvent besoin d’un accompagnement pédopsychiatrique. Malgré des efforts du département, les conditions actuelles de soutien sont jugées insatisfaisantes. Face à l’augmentation de 41% des violences intrafamiliales depuis la crise du Covid, il est urgent de trouver des solutions pour améliorer le secteur de l’aide sociale à l’enfance. (lire l’article du Courrier Indépendant)
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Emploi : pourquoi les politiques publiques à destination des quartiers prioritaires n’ont-elles pas fonctionné ?
Dans un article récent publié sur The Conversation, l’auteur Ousama Bouiss, doctorant en stratégie et théorie des organisations, à l’université de Montpellier, se penche sur la question de l’efficacité des politiques publiques en matière d’emploi dans les quartiers prioritaires. Selon l’Insee, en 2022, le taux de pauvreté dans ces quartiers était de 42,6%, et le taux de chômage dépassait les 19,6% pour les hommes et 16,5% pour les femmes. Malgré les nombreuses mesures mises en place pour favoriser l’emploi, comme les « emplois francs », le plan « 1 jeune, 1 solution » ou encore « les Cités de l’emploi », la Cour des comptes a conclu que ces dispositifs n’ont pas réussi à réduire les écarts entre les quartiers prioritaires et le reste de la population.
Des dispositifs inadéquats et un investissement mal ciblé
Sans surprise, l’article souligne que les dispositifs actuels ne prennent pas suffisamment en compte les spécificités des quartiers prioritaires et de leurs habitants. Les causes de la précarité économique sont multiples, mais la pauvreté et le décrochage scolaire semblent être les plus déterminantes. Pourtant, les mesures en faveur de l’emploi se concentrent principalement sur l’accompagnement vers un retour à l’emploi, l’aide pour faciliter le recrutement et la coordination des programmes, sans s’attaquer aux causes premières du problème. La source du problème lié au décrochage scolaire reste faiblement prise en compte et conduit à investir dans des mesures qui se concentrent davantage sur les conséquences finales que sur les causes premières. De plus, l’investissement en faveur des quartiers prioritaires est mal ciblé, profitant souvent aux habitants les moins en difficulté.
Une nécessité de changer de paradigme
L’organisation du déploiement des dispositifs est également problématique. La multiplicité des dispositifs et leur répartition entre différentes institutions rendent leur compréhension et leur accès difficile pour les entreprises comme pour les usagers. De plus, le fonctionnement en « silo » entre les ministères du Travail et de la Ville est inefficace et conduit à la mise en œuvre d’actions concurrentes. Pour que ces politiques deviennent efficaces, il est nécessaire de s’adapter à la situation des personnes accompagnées dans toutes ses dimensions (sociale, éducative, professionnelle, etc.) plutôt que de leur demander sans cesse de s’adapter aux dispositifs. Enfin, l’organisation doit être revue, notamment au niveau national où le décloisonnement administratif est indispensable. (lire l’article de The Conversation)
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Entre nous : j’ai vraiment l’impression de me répéter en rédigeant cette revue de presse. Je pourrais carrément faire des copier-coller de certains résumés tant la situation ne change pas dans le champ de la protection de l’enfance. Les alertes se multiplient ; les professionnels manifestent encore et toujours et l’on a l’impression que rien ne change vraiment. Jusqu’où cela va-t-il aller ? Ne nous étonnons pas de la perte d’attractivité des métiers et des difficultés de recrutement. C’est à se demander si nos institutions n’ont finalement pas que ce qu’elles méritent !
Une réponse
Bien évidemment rien ne change et je dirais même : tout empire
J’ ai le souvenir bien précis des derniers mots d’ Emmanuel macron à la fin du débat du 2ème tour des élections présidentielles où il a dit que sa priorité était : la protection de l’enfance