Bonjour et bienvenue à cette revue de presse, où nous abordons des sujets sociaux d’actualité. Nous débutons avec un regard sur les élections européennes et la perception du Rassemblement National en matière de lutte contre la précarité, un sujet qui suscite étonnement et interrogation. Nous prenons connaissance ensuite dans les revendications des AESH, ces actrices clés de l’éducation nationale pour l’inclusion des enfants handicapés. Elles sont confrontées à des changements qui pourraient bouleverser leur rôle et leurs conditions de travail. Enfin, vous retiendrez cette tribune dans « Le Monde », soulignant l’importance cruciale des métiers du social dans notre société. Ajoutez à cela de multiples liens à visiter. Les sujets sont variés, mais tous liés par le fil rouge de la solidarité et de la justice sociale. Bonne lecture !
Les Français et les élections européennes au regard de la lutte contre la précarité
Je ne sais s’il faut s’étendre sur cette information issue d’un sondage réalisé par l’IFOP. On y apprend que le Rassemblement National est perçu par les personnes interrogées comme le parti le plus compétent pour résoudre le problème de la précarité avec 24% de citations. Les bras m’en tombent !
Au sujet de cette même question, la deuxième place revient à la liste de la majorité présidentielle conduite par Stéphane Séjourné (12%), suivie de près par le Parti Socialiste dirigé par Raphaël Glucksmann (11%). LFI et « Reconquête » sont ensuite à égalité (7%) sur cette capacité d’agir contre la précarité. Finalement, ce sondage montre surtout un écart croissant entre le Rassemblement National et la majorité présidentielle en ce qui concerne les intentions de vote pour les élections européennes, ainsi qu’une perception favorable du parti d’extrême droite sur la lutte contre la précarité parmi l’électorat.
Pourtant, à ma connaissance, ce parti n’a jamais rien proposé pour améliorer les bas salaires ni le droit du travail. Cette enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1090 personnes inscrites sur les listes électorales, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, mais il a été « autoadministré ». Pour autant, la question était clairement posée : « Et parmi les listes suivantes qui se présenteront lors des élections européennes, laquelle vous paraît la plus capable de trouver des solutions au problème de la précarité ? ». Vu les réponses, le populisme a de beaux jours devant lui ! (lire le communiqué de l’IFOP) (télécharger les résultats)
Pourquoi le travail des accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) pourrait changer ?
La journaliste Cheyenne Tyrakowski tente de répondre à cette question dans les colonnes du Courrier de l’Ouest. Le gouvernement envisage de regrouper les métiers d’assistant d’éducation (AED) et d’accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) en un seul post en créant un métier d’accompagnant à la réussite éducative (ARE). Une partie des missions effectuées par la maison du handicap dans les établissements scolaires pourrait alors être supprimée. Le syndicat SNUIpp FSU s’oppose fermement à cette décision, la jugeant inacceptable. Les AESH, représentant plus de 10% des personnels dans les écoles en France, se mobilisent. Le gouvernement prévoit un « acte 2 de l’école inclusive » qui pourrait aggraver leur situation, ce qui renforce leur détermination à faire grève.
Elles seront dans l’action le 1er février en raison de la dégradation de leurs conditions de travail et du sentiment de mépris dont elles s’estiment victimes. Malgré leur rôle essentiel dans la politique d’inclusion des enfants handicapés, les AESH sont parmi les personnels de l’éducation nationale les plus précaires, avec un salaire qui les maintient sous le seuil de pauvreté. Leurs revendications sont souvent ignorées par les institutions, et leurs droits sont parfois niés.
Les conséquences de cette fusion pourraient avoir un impact important sur les établissements scolaires et le quotidien des enseignants et des élèves en situation de handicap. Les AESH réclament aussi une augmentation de salaire sans contrepartie, de meilleures conditions de travail, et la reconnaissance de leur importance au sein des écoles. Elles demandent également le versement rétroactif d’une prime annoncée et des formations qualifiantes. Enfin, elles protestent aussi face aux problèmes liés au passage en CDI, aux retards de versement des indemnités journalières en cas d’arrêt de travail, et aux retraits sur salaire sans versement préalable des indemnités journalières de la sécurité sociale. (lire l’article du Courrier de l’Ouest) (lire le communiqué du SNUIpp FSU)
« Le travail social au sens large peut être un puissant vecteur de transformation durable de notre société »
Dans une tribune publiée dans « Le Monde », plusieurs personnalités, dont Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, et Mathieu Klein, maire de Nancy et président du Haut Conseil du Travail Social, alertent sur la crise d’attractivité des métiers du social. Ils soulignent l’importance de ces professions dans le tissu social et républicain du pays, notamment face aux défis démographiques et écologiques actuels. Ces métiers, incarnés majoritairement par des femmes, jouent un rôle essentiel dans l’accompagnement des moments de vulnérabilité de chacun, contribuant ainsi à la solidarité nationale.
Vous le savez, notre secteur fait face à une crise sans précédent, marquée par des difficultés de recrutement et un désintérêt croissant. Cette situation inquiétante se manifeste dans divers domaines tels que les établissements pour personnes âgées, les crèches, ou encore la protection de l’enfance, où le manque de personnel entraîne des conséquences directes sur la qualité des soins et de services. Les auteurs de la tribune évoquent le besoin urgent de revaloriser ces métiers, tant sur le plan matériel que symbolique, pour attirer les talents nécessaires et garantir la pérennité des politiques sociales.
Au-delà de la revalorisation salariale, les signataires appellent à redonner aux professionnels du social des marges d’autonomie et de confiance, leur permettant ainsi de pleinement s’investir dans l’accompagnement des personnes. Ils envisagent le travail social comme un levier de transformation durable de la société, notamment dans la transition écologique et l’égalité des genres. L’engagement des pouvoirs publics est jugé indispensable pour insuffler un nouvel élan à ces métiers et reconnaître leur valeur au sein de la société.
(Tribune signée par Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité ; Jean-Luc Gleyze, président du conseil départemental de la Gironde ; Daniel Goldberg, président de l’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux ; Marcel Jaeger, président de l’Union nationale des acteurs de formation et de recherche en intervention sociale ; Mathieu Klein, maire de Nancy et président de la métropole du Grand Nancy ; Marylise Léon, secrétaire générale de la Confédération française démocratique du travail ; Alain Raoul, président de Nexem).
(lire la tribune publiée par le Monde).
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