Bonjour et bienvenue à cette revue de presse de fin de semaine ! Une pétition vous attend. Elle demande à Elisabeth Borne de « sauver » la protection de l’enfance qui va si mal. (N’hésitez pas à la signer) Nous parlons aussi de tous ces sans abris morts en 2022 : savez-vous que leur espérance de vie est en moyenne de 49 ans, soit plus de trente ans de moins que la population générale ? Un autre appel vous attend dans cette revue de presse. Celle des acteurs de la solidarité qui alertent sur le manque de moyens de la lutte contre la pauvreté qui s’aggrave avec le hashtag #SolidaritéEnDanger, là aussi les moyens manquent. Enfin, une étude américaine nous est signalée par le Huffington Post. Elle s’interroge sur la santé mentale des enfants. Elle se dégrade depuis qu’ils ont perdu leur autonomie… C’est une hypothèse qui mérite d’être étudiée. Enfin, je n’oublierai pas les multiples liens à cliquer pour rester informé sur ce qui se passe autour de nous dans le champ du social. Installez-vous confortablement et Bonne lecture !
Sauver la protection de l’enfance pendant qu’il est encore temps.
Le constat est alarmant : le dispositif de protection de l’enfance est en grande souffrance. Les départements rencontrent des difficultés pour tenir leurs engagements, les associations gestionnaires sont en insécurité financière, et les professionnels du secteur sont en sous-effectifs, mal reconnus et mal payés. De nombreuses mesures, même ordonnées par des juges, ne sont pas exécutées ou le sont avec des délais qui s’allongent. C’est pourquoi Jean-Pierre Rosenczveig, magistrat honoraire et président d’ESPOIR, ainsi que Maxime Zennou, directeur général de SOS-Jeunesse ont initié cette pétition qui intéressera toues les acteurs de la protection de l’enfance et même au delà.
Les signataires de cette pétition appellent à une mobilisation de moyens exceptionnels pour sauver le secteur et protéger tous les enfants en danger. Ils estiment que des campagnes de communication, aussi utiles soient-elles, ne peuvent remplacer un véritable plan d’action. Face à cette situation, plusieurs départements, le Conseil national de la protection de l’enfance, le Conseil National de l’adoption, l’UNIOPSS, la CNAPE et l’Association française des magistrats de la jeunesse, entre autres, appellent à des États généraux.
L’objectif est de déboucher sur un « Plan Marshall ». Le terme « Plan Marshall » fait référence au programme d’aide économique des États-Unis à l’Europe après la Seconde Guerre mondiale. Dans ce contexte, il symbolise la nécessité d’engager un effort massif et coordonné pour résoudre les problèmes de la protection de l’enfance dans notre pays. Les initiateurs de la pétition invitent les pouvoirs publics d’État et territoriaux à se réunir d’urgence avec le secteur associatif habilité pour tirer le bilan des constats actuels, dégager les moyens nécessaires à court terme et adopter un plan d’action ambitieux. Car pour le moment rien n’avance réellement. Bien évidemment, je vous invite à signer cette pétition.
(Signer sur le site mesopinions.com)
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2022, nouvelle année meurtrière pour les sans-abri
Cet article de Libération, rédigé par Margo Bierry, met en lumière la situation alarmante des sans-abri en France, en se basant sur le 11e rapport du collectif les Morts de la rue (CMDR). En 2022, le CMDR a enregistré 710 décès de personnes sans domicile, un chiffre qui est bien en dessous de la réalité. Le collectif estime le nombre réel de décès à près de 3.200. Les victimes sont majoritairement des hommes (87%). Leur espérance de vie est en moyenne de 49 ans, soit plus de trente ans de moins que la population générale.
La journaliste détaille également les conditions de vie difficiles des sans-abri, notamment d’accès aux soins et de prise en charge médicale. Guillemette Soucachet, coordinatrice de « Pas de santé sans toit », souligne unmanque de transfert d’informations entre les différentes structures et les lacunes au niveau des connaissances et de la formation pour la prise en charge des personnes précaires. Elle met en avant le fait que la santé des sans-abri passe souvent au second plan face à d’autres priorités, comme l’accès à la nourriture.
Enfin, l’article alerte sur la situation particulièrement tendue pour les sans-abri à l’approche des Jeux Olympiques de 2024 à Paris. Les expulsions de squats, les interdictions de distributions alimentaires et les ruptures de contrats sociaux des hôtels sont autant de facteurs qui déstabilisent les personnes sans-abri et brisent le suivi social. Le CMDR et Médecins du monde appellent à une prise de conscience et à des actions concrètes pour améliorer la situation des sans-abri en France. (Lire l’article de Libération)
Manque de moyens et pauvreté qui s’aggrave : l’alerte des acteurs de la solidarité
Claire Ané du journal Le Monde nous parle dans son article de la campagne baptisée « #SolidaritéEnDanger ». Elle a été lancée pour alerter sur la situation critique des acteurs de la solidarité. La journaliste a interrogé Alain Raoul, président de Nexem, le principal syndicat d’employeurs associatifs du social et du médico-social. Celui-ci exprime son inquiétude face à l’absence de réponses concrètes des pouvoirs publics malgré les alertes répétées. Elle rappelle aussi que plusieurs manifestations ont récemment été organisées, notamment contre la baisse du financement de l’expérimentation « Territoires zéro chômeur de longue durée ». La Fédération des acteurs de la solidarité, quant à elle, a mobilisé ses 800 associations pour dénoncer une « braderie du social ».
Les professionnels du secteur social sont confrontés à une crise profonde, exacerbée par l’augmentation du nombre de personnes en difficulté. Mathieu Klein, maire socialiste de Nancy et président du Haut Conseil du travail social, souligne que ces professionnels, bien que jouant un rôle essentiel, restent invisibles, tout comme les publics qu’ils accompagnent. Magali Rousset, cheffe d’un service d’aide aux sans-abri, témoigne de l’explosion des besoins, avec un afflux de personnes de divers horizons sollicitant de l’aide, y compris des familles, des travailleurs et des retraités.
La situation économique et sociale s’est détériorée, avec un taux de privation matérielle et sociale atteignant 14% en 2022, le plus élevé depuis 2013. Les associations d’aide alimentaire font face à une demande sans précédent, et le nombre d’enfants sans-abri est alarmant. Parallèlement, les associations du secteur social et médico-social, qui jouent un rôle crucial dans l’accompagnement des personnes vulnérables, voient leurs ressources diminuer. Les professionnels du secteur sont de plus en plus sollicités, souvent pour des salaires inférieurs à la moyenne, et doivent faire face à des défis administratifs croissants. Bref comme pour la protection de l’enfance, le manque de moyens est criant. (lire l’article du Monde -abonnés)
Bonus
Santé mentale des enfants : le manque d’autonomie pendant les sessions de jeux extérieurs en question
Une étude américaine récente suggère que le manque d’autonomie accordé aux enfants lors de leurs jeux en plein air pourrait être lié à une détérioration de leur santé mentale. Cette étude établit une corrélation entre le déclin du bien-être des enfants depuis les années 1960 et la perte d’autonomie dans les jeux extérieurs.
Les raisons de cette situation sont multiples. Il y a la crainte des parents face aux risques liés à la sécurité des enfants. Il y a aussi le fait qu’ils sont de plus en plus « collés » chez eux devant des écrans. Plusieurs experts soulignent l’importance du jeu autonome pour le développement mental et social des jeunes. Ils appellent à une prise de conscience et à des mesures pour encourager l’autonomie des enfants dans leurs activités ludiques. Ils restent trop souvent sous surveillance et en quelque sorte collés aux jupes (et pantalons) de leurs parents. (lire l’article du Huffington Post)
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Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser