Bonjour et bienvenue à cette revue de presse. Aujourd’hui, nous plongeons dans des histoires révélatrices des réalités sociales et économiques de notre société. De Valérie, l’assistante sociale luttant contre les dettes fiscales imposées par son ex-mari violent, à Myriam, victime de violences économiques dans son foyer, ces témoignages révèlent des aspects souvent cachés de la violence conjugale. Nous découvrons aussi les vécus de jeunes migrants à travers les yeux d’Ismaël et Wisdom, deux mineurs non accompagnés dont les récits offrent un aperçu rare et précieux de leurs expériences. Enfin, notre revue de presse s’élargit à des sujets plus divers que l’impact de la nouvelle loi sur l’immigration, les difficultés croissantes des banques alimentaires face à l’inflation, ou encore les questions de santé mentale des travailleurs. Chaque article met en lumière les enjeux auxquels de nombreux travailleurs sociaux doivent faire face. Le travail ne manque pas ! Bonne lecture !
« Mon rêve ? Ne plus devoir d’argent. » Le calvaire de Valérie obligée par solidarité fiscale de payer les dettes de son ex mari.
Ce témoignage de Valérie, assistante sociale contrainte de rembourser d’importantes dettes fiscales de son ex-mari violent et incarcéré, met en lumière les lacunes du système de solidarité fiscale en France et l’impact psychologique et financier sur les personnes innocentes. Il nous montre que nul n’est à l’abri de ce type de violence qui parfois tourne au cauchemar. Valérie est mère de deux enfants. Elle est forcée de rembourser les dettes fiscales de son ex-mari violent, totalisant initialement 120.000 euros, réduites à 76 000 euros après plusieurs saisies sur son salaire.
Son ex-mari est en prison pour escroqueries dans le secteur du bâtiment et ne verse pas la pension alimentaire due. Or la loi, via l’article 1691.bis du code général des impôts, tient les femmes séparées responsables des dettes fiscales de leurs ex-conjoints, même si elles ne sont pas à l’origine de ces dettes et n’en ont pas profité.
Bien évidemment, Valérie vit un stress constant et une détresse financière sévère, explique la journaliste Catherine Léhé de France 3 Occitanie. Elle a même envisagé le suicide face à l’insoutenabilité de sa situation. Pour rembourser les dettes, l’administration fiscale met la pression. Elle exige d’elle la vente de sa part de la maison de sa mère, de sa voiture et la cession de son salaire pendant trois ans. Elle a reçu le soutien du Collectif des femmes divorcées victimes de la solidarité fiscale et a obtenu un moratoire de deux ans pour régler ses affaires avec l’administration fiscale.
L’assistante sociale travaille avec un avocat pour obtenir une décharge de solidarité fiscale, une demande en cours d’examen par le ministère des Finances. Il est aussi précisé dans l’article de France 3. Des amendements législatifs sont en cours de proposition pour « automatiser » les décharges de solidarité fiscale sous certaines conditions, visant à alléger les charges des personnes innocentes dans des situations similaires à celle de Valérie. (lire l’article de France 3 Occitanie)
« Il m’empêchait de travailler, usurpait mon identité pour contracter des prêts » : Myriam raconte l’enfer des violences économiques
Ce témoignage de Myriam, victime de violences conjugales, révèle une sombre réalité et une situation complexe. Ses propos sont recueillis par Farida Nouar de France Info. Cette histoire nous montre une forme de violence moins visible, mais tout aussi destructrice : la violence économique. Un sondage de l’IFOP révèle à ce sujet que quatre femmes sur dix ont vécu une forme de violence économique conjugale, illustrant l’étendue du phénomène.
Voilà son histoire : L’emprise du mari de Myriam a débuté subtilement, se manifestant par des contrôles sur ses pensées et sa manière de s’habiller, avant de s’intensifier en isolement social et en interdiction de travailler. Myriam, diplômée en commerce, se retrouve alors privée de son indépendance économique, une situation aggravée par des violences physiques et psychologiques envers elle et ses enfants. Myriam décrit comment son mari a abusé de son salaire de chômage et a dissimulé une partie de ses revenus, tout en contractant des prêts en usurpant son identité.
Après 13 ans de mariage, elle demande le divorce, mais les abus économiques continuent. Son ex-mari refuse de payer la pension alimentaire et lui vole son véhicule, la laissant dans une précarité extrême. Elle se retrouve à dépendre des Restos du Cœur pour nourrir ses enfants. Les actions de son ex-mari, y compris les appels de condamnations et les fausses dénonciations, amplifient la dégradation de sa situation financière déjà précaire. Cela va jusqu’à entraver sa capacité à retrouver un emploi, la laissant vivre dans la peur et la maladie.
La situation de Myriam met en lumière les lacunes du système judiciaire face aux violences économiques. Bien que la France ait ratifié la convention d’Istanbul en 2014, reconnaissant l’existence de ces violences, il n’existe toujours pas de texte législatif spécifique pour les traiter. Maître Michelle Dayan, présidente de l’association Lawyers For Women, souligne que plutôt que de créer une nouvelle infraction, il serait plus efficace d’appliquer correctement les lois existantes. Elle critique notamment le système d’intermédiation familiale qui, selon elle, déresponsabilise les hommes ne payant pas la pension alimentaire. Cette situation reflète une forme de violence économique et de délinquance souvent négligée par la justice. (lire l’article de France Info)
Paroles de jeunes migrants
À une époque où l’on parle souvent de donner la parole aux personnes accompagnées, il est un public qui s’exprime rarement : les mineurs non accompagnés. Ces jeunes en provenance du sud, pris en charge (ou pas) par l’aide sociale à l’enfance n’ont pas habituellement l’occasion de faire entendre le récit de leur parcours migratoire.
Cédric Morere, travailleur social en maison d’enfants à caractère social, a recueilli les témoignages d’Ismaël et Wisdom. C’est très intéressant. Il les publie dans la revue Jeune et Mineurs en Mobilité n°7. Tout son travail a consisté à dépasser la relation d’autorité et de domination que vivent ces jeunes confrontés aux sollicitations de la police qui les contrôle et des évaluateurs chargés d’établir leur minorité. C’est en tissant des liens de confiance que leur parole a pu être recueillie. (accéder au numéro Jeunes mineurs en mobilité)
- lire le témoignage d’Ismaël : une migration non calculée
- Lire « parole de jeunes » : Wisdom : aidé ou kidnapppé ?
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