Bonjour et bienvenue à cette revue de presse ! Au menu : La fausse bonne idée d’Elisabeth Borne pour la mixité sociale vue par la Fondation Abbé Pierre. Nous verrons ensuite l’évolution des minimas sociaux avec un super graphique interactif très instructif proposé par le Média Social. Et puis notez ce rendez-vous qui vous est donné le 10 novembre prochain par le Groupe de Recherche et d’Études en Histoire du Service Social. Sans oublier les multiples liens de l’actualité sociale récente de la semaine passée. Installez-vous confortablement. Bonne lecture !
Mixité sociale et logement : « On est face à une fausse bonne idée qui pourrait avoir des conséquences lourdes », réagit la Fondation Abbé Pierre après les annonces d’Elisabeth Borne
Cet article de France Info fait référence à la récente annonce de la Première ministre Elisabeth Borne concernant la mixité sociale et le logement. Suite à sa décision, les préfets ont désormais pour consigne de ne pas attribuer de logements sociaux dans les quartiers prioritaires aux ménages bénéficiant du Droit au logement opposable (Dalo). Cette annonce a suscité une vive réaction de la Fondation Abbé Pierre, qui y voit une « fausse bonne idée » aux « conséquences lourdes ».
Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, souligne que cette mesure est contre-productive. Elle va à l’encontre de l’objectif de mixité sociale en empêchant les personnes les plus précaires d’accéder aux logements les moins chers. Il rappelle que plus de 93.000 ménages « Dalo » sont en attente d’un relogement, majoritairement en Île-de-France. « C’est double-peine : vous êtes mal logés, on reconnaît le fait que vous avez des difficultés, mais les logements les moins chers, vous ne pourrez pas y avoir droit », regrette-t-il.
Il est mis en lumière l’absence de solutions alternatives proposées par le gouvernement pour ces familles. Il rappelle que des mesures similaires avaient déjà été envisagées en 2015 par Manuel Valls, mais avaient finalement été abandonnées au profit d’une loi favorisant l’égalité et la citoyenneté. Cette loi imposait des quotas de relogement de ménages prioritaires en dehors des quartiers prioritaires, avec un objectif de 25% d’attributions de logements sociaux aux ménages les plus modestes.
Enfin, l’article critique les communes qui ne respectent pas la loi SRU, qui impose aux communes de plus de 50 000 habitants de disposer de 20% de logements sociaux. Selon la Fondation Abbé Pierre, c’est là que l’État devrait intervenir pour imposer la construction de logements sociaux manquants, plutôt que de pénaliser les familles les plus en difficulté. (lire l’article de France Info) (Découvrez toutes les actions de lutte de la Fondation Abbé Pierre contre le Mal-logement)
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Le « pouvoir d’achat » des minima sociaux
C’est un superbe graphique interactif qu’ont réalisé là Olivier Bonnin et Jérémy Martin du Journal le Média Social. Ils se sont appuyés tous les deux sur une étude de la DREES qui traite de l’évolution du pouvoir d’achat des minima sociaux en France sur une période de trente ans, en tenant compte de l’inflation. Il met en lumière des disparités conséquentes entre différentes allocations.
Du côté positif l’article souligne que le minimum vieillesse pour personne seule et l’allocation aux adultes handicapés (AAH) ont vu leurs montants augmenter de manière significative. Pour ces deux prestations, les allocataires qui n’ont pas d’autres ressources bénéficient aujourd’hui de plus de 125 euros pour 100 euros perçus en 1990, une fois l’inflation prise en compte. Ces augmentations sont le résultat de deux plans de revalorisation mis en œuvre à partir de 2007 et après 2018.
Mais signe des temps, l’article pointe du doigt l’absence totale de revalorisation de l’allocation pour demandeur d’asile (ADA) depuis sa création en 2015. Les étrangers susceptibles de percevoir ce droit sont de moins en moins aidés. On assiste à une baisse assez spectaculaire de ce minimum social, passant de 100 euros en 2016 à seulement 86 euros en 2023 (aujourd’hui 6,80 euros/jour pour le montant de base pouvant être augmenté d’un supplément sous certaines conditions). L’allocation veuvage et l’allocation de solidarité spécifique (ASS) n’ont guère été mieux traitées. Là aussi la chute est assez sévère
En ce qui concerne les autres minima sociaux, comme le RSA et le minimum d’invalidité, l’article note que leurs pouvoirs d’achat ont connu des augmentations variables. Cependant, une tendance inquiétante est observée : en 2023, le pouvoir d’achat de tous les minima sociaux a reculé par rapport aux années précédentes. Et là il n’y a pas de quoi se réjouir. (Découvrir l’infographie interactive sur le Média Social)
Le service social et l’enfance pendant l’entre deux guerres
Le GREHSS (Groupe de Recherche et d’Études en Histoire du Service Social) organise une Journée d’études le 10 novembre prochain, centrée sur le thème « Service social et enfance durant l’entre-deux-guerres ». Cette journée promet d’être un espace de réflexion et d’échange autour de l’engagement des services sociaux pendant cette période historique complexe. Plusieurs intervenants experts dans le domaine partageront leurs connaissances et analyses, contribuant ainsi à une meilleure compréhension de l’impact et du rôle du service social dans la protection de l’enfance à cette époque. Cette Journée d’études représente une opportunité unique pour les professionnels, les étudiants et toute personne intéressée par l’histoire du service social de mieux comprendre le présent à la lumière du passé.
Parmi les intervenants qui animeront cette journée, on compte Lola Zappi, Laurent Thévenet, Patrick Lechaux, Isabelle Vaha, sans oublier le sociologue et historien Henri Pascal président du GREHSS et auteur d’une histoire du travail social en France. Lola Zappi, Maîtresse de Conférences à Paris-I, abordera le sujet de l’assistance éducative à l’épreuve du terrain. Laurent Thévenet, historien de la SNCF, parlera des enfants de cheminots comme illustration d’une prise en charge globale. Patrick Lechaux, Chercheur en Sciences de l’Éducation et de la Formation à Paris-8, traitera de l’émergence d’une figure éducatrice(teur) comme professionnel(le) du service social de l’Entre-deux-guerres. Enfin, Isabelle Vaha, Cadre pédagogique et Docteure en Sciences de l’Éducation, se concentrera sur la protection de l’enfance en ce début de 1940, notamment dans le contexte de l’Occupation.
L’événement se déroulera à l’IRTS Île-de-France de Montrouge. Bien que la participation soit gratuite, l’inscription est obligatoire en raison du nombre limité de places. Les fiches d’inscription doivent être envoyées à l’adresse électronique suivante : greh.servicesocial@orange.fr (télécharger ici la fiche d’inscription ici) (découvrir le site du GREHSS)
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Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser.