Revue de presse : L’inhumanité s’installe… / Pour une « Sécurité sociale de l’alimentation » / Malade du surendettement

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Bonjour et bienvenue à cette Revue de presse. Dans l’édition de ce vendredi, j’ai rassemblé pour vous avec Michèle Flandre  les actualités qui nous paraissent les plus intéressantes de ces derniers jours. Installez-vous confortablement et plongez-vous dans ces résumés pour rester informé(e) !


Tunisie : le sort des migrants montre « l’inhumanité qui s’installe progressivement, y compris en France », dénonce la Fédération des acteurs de la solidarité

Invité de France Inter mercredi, Pascal Brice a réagi avec force et véhémence à la décision des autorités tunisiennes d’abandonner des centaines d’exilés d’Afrique subsaharienne dans une zone désertique à la frontière libyenne. Cela a  entraîné la mort de plusieurs d’entre eux par déshydratation. Avec des termes forts, il qualifie cette situation, en particulier à Sfax, de « intolérable et insupportable ». Il souligne l’importance de ne pas négliger ces questions, car elles concernent des êtres humains vivant dans la misère. C’est un appel salutaire dans le silence ambiant sur ce sujet.

Pascal Brice met en garde contre « cette inhumanité qui s’installe progressivement, y compris en France ». Même si la France est reconnue comme une terre d’accueil. Il déplore le silence et l’indifférence face à la mort de ces migrants. De plus, il regrette la stigmatisation et l’instrumentalisation de la présence des étrangers en raison des difficultés sociales et économiques.

Il critique également « l’instrumentalisation du président tunisien » Kaïs Saïed, qui avait précédemment dénoncé l’arrivée de « hordes de migrants clandestins » changeant la composition démographique du pays. Pour Pascal Brice, de tels propos trouvent un écho non seulement en Tunisie, mais aussi en France et en Europe. Il insiste sur la nécessité de ne pas banaliser ce type de comportement et de discours.

Le président de la Fédération des acteurs dela solidarité rappelle à juste titre que les mouvements migratoires ne sont pas une invasion. Il plaide pour une gestion organisée de la migration, tout en mettant en garde contre les drames humains en Méditerranée et les réactions négatives en Europe. Il exhorte l’Europe et la France à sortir de leur silence et à ne pas se voiler la face. (Ecoutez Pascal Brice sur France Inter)

 


La Seine-Saint-Denis lance son propre chèque alimentaire contre l’inflation

Stéphane Troussel, président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, s’est exprimé sur la question de l’inflation alimentaire, qu’il considère comme une « bombe sociale » pour les familles populaires. Dans le cadre d’un appel à projets du gouvernement intitulé « Mieux manger pour tous », le département a pris l’initiative de mettre en place un chèque alimentaire. Ce chèque, d’un montant de 50 euros par personne et par mois, sera destiné à environ un millier de personnes en situation de précarité, notamment certains étudiants, femmes enceintes et familles avec de jeunes enfants. Margaux Menu revient sur ce sujet dans le magazine Capital.

Le projet ne se limite pas à une aide financière. Stéphane Troussel souligne également l’importance de l’éducation alimentaire. Le département proposera des parcours de sensibilisation sur la nutrition, la qualité alimentaire et l’accompagnement culinaire. L’objectif est de guider les bénéficiaires du chèque dans leurs choix alimentaires et d’encourager une consommation responsable. Toutefois, le président du conseil départemental reconnaît que 50 euros ne peuvent pas résoudre tous les problèmes liés à l’inflation et appelle à une réflexion plus globale sur le pouvoir d’achat.

Il a également évoqué la nécessité d’une intervention de l’État pour soutenir les initiatives locales. Il suggère une revalorisation des salaires les plus modestes, des minima sociaux et des allocations familiales. De plus, il voit le chèque alimentaire durable comme une première étape vers la création d’une « Sécurité sociale de l’alimentation ». Une telle initiative permettrait de garantir un approvisionnement alimentaire équitable et durable pour tous. (lire l’article de Capital)

 


Surendettés à en être malades

Les dettes difficiles à rembourser sont une source majeure de souffrance et de malaise pour ceux qui les détiennent. Une étude innovante, menée par Caroline Henchoz et Tristan Coste de la Haute école de travail social et de la santé Lausanne, a exploré les implications de santé publique du surendettement. Ils ont découvert que les arriérés de paiement, en particulier les impôts et les primes d’assurance maladie, sont les dettes les plus nuisibles à la santé, affectant 13% des personnes. Ces dettes peuvent entraîner une augmentation de l’insatisfaction, de l’anxiété et de l’insomnie. Ce qui se passe à ce sujet en Suisse l’est aussi en France. C’est une évidence.

Les conséquences du surendettement ne sont pas seulement financières. Les personnes endettées peuvent adopter des comportements nuisibles à la santé, comme augmenter leur consommation d’alcool ou de tabac pour gérer l’anxiété. De plus, pour rembourser leurs dettes, certaines personnes peuvent réduire leur alimentation ou éviter les consultations médicales. Les relations sociales sont également touchées, avec des personnes  évitant de sortir pour ne pas dépenser. Les enfants et les partenaires de ces personnes endettées sont également affectés, avec des tensions au sein des familles et des couples. (lire l’article de Hémisphères revue Suisse de recherches)

 


Seine-et-Marne: des réfugiés se mobilisent contre la fermeture d’un centre d’hébergement d’urgence

Le centre d’hébergement d’urgence de Roissy-en-Brie, en Seine-et-Marne, qui accueillait une soixantaine de réfugiés, a fermé ses portes le 31 juillet. Suite à cette fermeture, les résidents ont été invités à quitter les lieux, et une trentaine d’entre eux l’ont déjà fait. Beaucoup de ces résidents étaient dans ce centre depuis deux ans, ayant cherché refuge après avoir été sans-abris. L’annonce de la fermeture a ravivé l’angoisse chez ces résidents, beaucoup craignant de retourner à la rue. Des propositions d’hébergement temporaire dans des hôtels ont été faites, mais après cela, ils seront redirigés vers le numéro d’urgence social, le 115.

La situation est d’autant plus frustrante pour ces réfugiés que beaucoup d’entre eux travaillent, même si c’est souvent dans des emplois non déclarés. L’association Droit au logement (DAL) dénonce cette situation comme une forme de maltraitance institutionnelle. Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de Droit au logement, souligne la nécessité d’arrêter de mettre les gens à la rue et appelle à l’application de la loi, notamment la loi de réquisition sur des immeubles vacants. En l’absence de solutions d’hébergement viables proposées par les autorités, les résidents ont décidé de continuer à occuper les lieux. (lire le reportage de BFMTV)

 


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Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Un grand merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser.

 

Photo : Pascal Brice capture d’écran de la vidéo de son interview  sur France Inter

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