Revue de Presse | les professions sociales en croissance / ASE : agression à Toulouse / « L’école n’est plus un sanctuaire »

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Bienvenue à cette revue de presse ! Parlons d’abord des tendances dans les formations aux professions sociales avec cette légère baisse du nombre d’étudiants en 2022. Puis 2 « faits divers » (pas si divers que cela) attireront votre attention : l’agression d’une travailleuse sociale de l’ASE à Toulouse et l’expulsion d’un élève indien à Blois, ces évènements nous confronte à des questions de justice et d’éthique. Nous abordons aussi dans les liens qui vous sont proposés de sujets variés tels que les défis posés aux jeunes face au travail, les violences économiques dans les couples, ou encore les difficultés croissantes des étudiants qui vivent la précarité. Cette revue de presse tente de vous apporter un éclairage sur les réalités complexes de questions sociales invisibilisées. Installez-vous confortablement… Bonne lecture !

 


Les formations aux professions sociales en 2022 : très légère baisse du nombre d’inscrits et hausse du nombre de diplômés

la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (DREES) vient de publier un aperçu des formations aux professions sociales en 2022, en se basant sur une enquête annuelle menée auprès des écoles qui dispensent ces formations. Cette année, 58.000 étudiants sont inscrits dans l’une des 1.110 formations aux professions sociales, avec une prédominance féminine de 84%. Les principales filières incluent 14.600 étudiants en formation d’éducateur spécialisé, 10.400 en formation d’accompagnant éducatif et social, et 7.100 en formation d’assistant de service social. Il y aura donc à venir deux fois plus d’éducateurs que d’assistantes sociales sur le marché du travail.

Malgré une tendance à la baisse amorcée au début des années 2010, avec une légère hausse en 2021, le nombre d’inscrits a diminué de manière très modeste (-0,4%) entre 2021 et 2022. C’est principalement dû à une chute des inscriptions en première année (-2,9%). Cependant, certaines formations comme celle d’éducateur spécialisé ont enregistré une augmentation significative des inscriptions (+5,6%). En parallèle, la formation d’assistant de service social a connu une baisse de 5,4% en 2022 par rapport à l’année précédente. Cette diminution est une tendance à laquelle il est important de prêter attention, car elle peut avoir des implications sur la disponibilité future de ces professionnels.

Les proportions d’étudiants en formation initiale, en formation continue, et en alternance varient considérablement selon les filières. Ces parts varient fortement selon les formations. Ainsi, la part des étudiants en formation initiale est nettement plus élevée au sein des formations d’assistants de service social (75 % des inscrits) ou des conseillers en économie sociale et familiale (CESF) [75 %]. Il est rappelé que les candidats à certaines formations peuvent désormais postuler via Parcoursup, ce qui produit un taux élevé de candidatures qui ne sont pas toujours finalisées.

Le communiqué de la DREES fait état d’une augmentation du nombre de diplômés en 2022, enregistrant une hausse de 4,8% par rapport à 2021, ce qui semble aller à l’inverse de ce que l’on nomme la crise d’attractivités des métiers. Mais attention il faut alors regarder les évolutions métiers par métiers.  Cette augmentation concerne principalement les diplômes d’éducateur de jeunes enfants, d’éducateur spécialisé, et de conseiller en économie sociale et familiale. Il est aussi noté que le taux de réussite aux examens a légèrement baissé par rapport à l’année précédente, atteignant 89%. (lire pour plus de détails l’article de la DREES)

 


Pour se venger du placement d’un bébé, une mère et ses amis agressent violemment une responsable de l’aide sociale à l’enfance

Le journal La Dépêche  nous apprend par la voix de la journaliste Claire Lagadic qu’une agression s’est déroulé à Toulouse, à l’encontre de la responsable adjointe de la maison des solidarités du quartier de Bonnefoy. Elle a été la cible d’une agression brutale. Les faits sont survenus suite à la décision d’un juge d’une mesure de protection, sur recommandation des services de l’aide sociale à l’enfance. Cette décision de justice, visant à mettre l’enfant à l’abri, a provoqué une réaction violente de la part des parents.

L’agression s’est déroulée devant la maison des Solidarités. La victime, arrivant en voiture, a été immédiatement confrontée à la violence des assaillants. Ils ont utilisé un tournevis pour l’intimider et tenter de détériorer son véhicule. Un agent du conseil départemental tentant de calmer la situation a, lui aussi, été agressé. La scène, marquée par des menaces et des insultes, s’est déroulée sous les yeux de témoins, y compris des enfants. La principale victime a déposé plainte, et un soutien psychologique a été mis en place.

La mère de l’enfant a été interpellée et placée en garde à vue. Une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur cette affaire. Cet événement soulève des questions sur la sécurité des travailleurs sociaux et la gestion des réactions émotionnelles intenses liées aux décisions de justice liées à la protection de l’enfance. La réaction rapide du Conseil départemental et des forces de police est à noter. Il y a vraiment nécessité d’assurer la sécurité des professionnels lorsqu’ils sont impliqués dans de telles décisions. (lire l’article de la Dépêche)

 


« L’école n’est plus un sanctuaire » : l’expulsion en plein cours d’un élève de nationalité indienne fait réagir

Mardi dernier, des gendarmes sont intervenus dans dans un collège de Blois pour récupérer un jeune élève indien, dans le cadre d’une mesure d’obligation de quitter le territoire français (OQTF). Cette action, qui a eu lieu en plein cours, a suscité une vive réaction de la part des associations et syndicats, notamment la CGT Éducation.

Selon les informations rapportées par la journaliste en apprentissage Camille Verkest , les gendarmes, accompagnés du père de l’adolescent, n’ont pas précisé le motif de leur intervention au principal adjoint du collège. La famille de l’élève, récemment arrivée en France avec un visa touristique, avait demandé une carte de séjour mais ne remplissait pas les critères nécessaires. Après avoir été convoquée à la gendarmerie, la famille n’a pas contesté et a été conduite à l’aéroport pour être expulsée. La préfecture du Loir-et-Cher a affirmé que tout s’était déroulé sans heurt, mais cette affirmation contraste fortement avec les réactions d’indignation et de révolte exprimées par les témoins et les membres de la communauté éducative.

Cette situation soulève des questions éthiques et morales sur la manière dont les mesures d’expulsion sont mises en œuvre, en particulier lorsqu’elles concernent des enfants en milieu scolaire. Benjamin Vetele, adjoint à l’éducation à la mairie de Blois, a exprimé ses inquiétudes quant à l’application sans discernement de telles mesures, dans un contexte marqué par le projet de loi « immigration » portée par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Ce projet de loi, qui sera examiné en commission des lois à l’Assemblée nationale, fait craindre une augmentation de situations similaires, suscitant une profonde inquiétude parmi les défenseurs des droits des enfants et des migrants. (lire l’article de France 3 Val de Loire)

 


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