Revue de presse | Les chômeurs dans le viseur / Rien de va plus au Québec / Travailleurs (et) pauvres, quels choix ?

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Bonjour et bienvenue à cette revue de presse ! Aujourd’hui, nous allons explorer des sujets d’actualité liés au monde du travail et à la protection sociale. Des réformes controversées aux difficultés rencontrées par les travailleurs sociaux, en passant par la question épineuse des travailleurs pauvres, cette sélection d’articles saura sans aucun doute susciter votre intérêt. Installez-vous confortablement et… Bonne lecture !

 


Assurance-chômage : Pourquoi Gabriel Attal tape si facilement (encore et encore) sur les chômeurs ?

Le Premier ministre Gabriel Attal a dévoilé mercredi ses pistes pour une nouvelle réforme de l’assurance chômage. Une de ses propositions vise à réduire la durée d’indemnisation de 18 à 12 mois. Cette nouvelle remise en cause supplémentaire des droits des demandeurs d’emploi fait réagir très fortement le journaliste de 20 Minutes. On ne peut pas dire qu’il a tort.

Si le chef du gouvernement argumente que « le travail doit mieux payer que l’inactivité », des économistes et sociologues dénoncent un coup de semonce injustifié contre une population vulnérable. « Les chômeurs ont cotisé, ils ont des droits », rappelle le sociologue Patrick Bruneteaux. En réalité, la réforme de 2019 avait déjà éliminé les rares cas où rester chômeur était plus avantageux financièrement que travailler, selon l’économiste Thomas Coutrot. Ce dernier voit dans le projet d’Attal une nouvelle « logique de coercition » pour pousser les demandeurs d’emploi à accepter n’importe quel travail.

Au-delà du manque de considération pour les chômeurs, l’exécutif enverrait également un message politique aux classes populaires tentées par l’extrême droite. En s’attaquant aux allocations plutôt qu’aux bas salaires, il flatterait l’électorat RN jaloux des supposés « assistés ».

Enfin, cibler les chômeurs est un choix facile. Ils sont déjà fragilisés psychologiquement et peinent à s’organiser et à se mobiliser collectivement pour défendre leurs intérêts. Une proie idéale pour un gouvernement adepte des réformes libérales au détriment des plus précaires. (lire l’article de 20 Minutes)


Travailleurs (et) pauvres : un choix politique ?

Être travailleur pauvre n’est pas un oxymore. Cela désigne les personnes qui travaillent contre rémunération, mais dont les ressources annuelles sont inférieures au seuil de pauvreté, fixé à 60% du niveau de vie médian. Dans un monde où le minimum social est faible et où existent des emplois précaires à temps partiel, il y aura inévitablement des travailleurs pauvres.

L’auteur de cet article, Guillaume Allègre, économiste à Sciences Po aborde ce sujet au regard des solutions envisagées par le gouvernement. Il souligne le paradoxe du discours politique actuel qui préconise de lutter contre la pauvreté par le travail tout en déplorant l’existence de travailleurs pauvres. Il examine deux solutions théoriques extrêmes pour éradiquer la pauvreté laborieuse, avant de les écarter à cause de leurs effets pervers. Il préconise plutôt de s’attaquer à la pauvreté en général, car moins il y aura de pauvres, moins il y aura de travailleurs pauvres.

Guillaume Allègre remet en cause la logique actuelle d’incitations financières pour pousser les allocataires à prendre un emploi. Il considère qu’il est plus efficace de leur permettre d’investir dans leur employabilité via un revenu décent. L’écart entre le RSA et le SMIC pourrait être réduit selon lui. Lutter contre la pauvreté implique aussi un service public de qualité pour tous et une réduction du temps de travail en acceptant une légère perte d’efficacité économique. C’est un choix politique de société, que nous semblons réticents à faire collectivement. (lire l’article de The Conversation)

 


Des travailleuses sociales songent à quitter leur profession, selon un sondage

Rien ne va plus au Canada et plus précisément au Québec, province touchée par une grande désaffection des travailleurs sociaux. C’est sans doute pire qu’en France si l’on en croit un sondage réalisé  pour l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec. Il révèle qu’environ 2400 travailleuses sociales, soit 16% des membres, envisagent sérieusement de quitter leur profession d’ici deux ans.

Les principales raisons évoquées sont la lourdeur administrative et la charge de travail élevée. Près de 40% des répondantes citent les tâches administratives comme source de stress au travail, tandis que 19% déplorent une charge de travail trop lourde. Pour l’Ordre, « un seul formulaire peut accaparer jusqu’à trois heures de travail avec un seul usager », réduisant le temps consacré pour les autres. Alors que le travail social est bien plus reconnu dans le pays qu’en France, avec des méthodes souvent innovantes, l’usure professionnelle et la perte de sens sont bien là.

D’autres facteurs sont mentionnés, comme le manque de ressources (15%) et une reconnaissance insuffisante (14%). Pierre-Paul Malenfant, président de l’Ordre, évoque « une détresse profonde chez ces professionnelles » et craint les impacts sur la qualité des services si elles venaient à quitter en grand nombre. (lire l’article du Devoir)

 


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Photo : capture d’écran de Gabriel Attal sur TF1 le 26 mars Source : TF1 Info

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