Bonjour et bienvenue à cette revue de presse. Aujourd’hui, nous plongeons au cœur de sujets brûlants qui façonnent notre société. De la question de l’immigration, où nous découvrons que notre pays est loin d’être un leader en matière d’accueil de nouveaux arrivants, à la décision controversée du Sénat de restreindre l’accès aux allocations familiales et aux APL pour certains étrangers, chaque article sélectionné vous propose un éclairage particulier. Nous abordons également la protection des enfants avec la nouvelle loi adoptée par l’Assemblée nationale, visant à retirer l’autorité parentale en cas de condamnations graves d’un des parents. Sans oublier les multiples liens… Installez-vous confortablement et préparez-vous à vous découvrir des récits qui ne manqueront pas de vous interpeller, de vous émouvoir, et peut-être même de changer votre regard sur le monde qui nous entoure. Bonne lecture !
La France reste un pays de faible immigration par rapport à la moyenne des pays développés
En comparaison avec les autres pays membres de l’OCDE, la France a connu une augmentation de ses flux migratoires bien moindre que certains de ses voisins. C’est ce que le CheckNews de Libération démontre, statistiques à l’appui. L’équipe de « vérificateurs » a contacté Jean-Christophe Dumont, directeur de la division des migrations internationales de l’OCDE. Que dit-il ?
Notre pays compte parmi les plus faibles taux d’entrée d’immigrés dits «permanents» en Europe. C’est-à-dire des personnes qui disposent d’un permis de séjour à durée indéterminée ou renouvelable. Le tableau de Libération est plutôt explicite
Ceux qui parlent d’invasion ou de « grand remplacement » feraient bien d’aller voir ce qui se passe dans les autres pays. Avec plus de 6 millions de nouveaux immigrés permanents (sans compter les réfugiés ukrainiens), la zone OCDE a en effet affiché des chiffres records en 2022» « Ça peut donner l’image d’une immigration hors de contrôle mais ce n’est pas le cas, car [ces statistiques concernent] des flux d’immigration régulés», en lien notamment avec la pénurie de main-d’œuvre, a nuancé auprès de CheckNews Jean-Christophe Dumont.
On apprend aussi que seul 12% de la population française est née à l’étranger. Attention toutefois à ce que disent les chiffres : les statistiques ne permettent pas de comptabiliser spécifiquement les entrées irrégulières sur le territoire. (lire l’article de Libération).
Le Sénat vote la fin des allocations familiales et des APL pour les étrangers en France depuis moins de 5 ans
Quelle preuve d’inhumanité ! Un étranger en situation régulière, salarié, payant des cotisations sociales, ne pourrait plus toucher d’allocations familiales avant cinq ans de résidence sur le territoire. La droite sénatoriale majoritaire au Sénat a voté une mesure qui discrimine les enfants et organisent leur pauvreté explique la sénatrice PS et ancienne ministre Laurence Rossignol. Elle n’a pas vraiment tort. Ludwig Gallet journaliste du Parisien revient en détail sur cette décision.
Cet amendement, défendu par la sénatrice LR du Val-d’Oise Jacqueline Eustache-Brinio, propose de conditionner l’accès aux prestations sociales des étrangers qu’ils soient ou non en situation régulière. On parle là des allocations familiales de l’Aide personnalisée au logement (APL) et de l’AAH. Il leur faudra pour les percevoir que les étrangers pointés du doigt aient une résidence stable et régulière en France d’au moins cinq ans. Cette mesure, perçue comme un moyen de limiter l’attrait de la France pour les immigrants, a été soutenue par le rapporteur de la commission des lois, et a reçu – les mots ont-ils encore du sens? – un « avis de sagesse » du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, signifiant qu’il ne s’y opposait pas.
Il est important de noter que ce vote du Sénat ne garantit pas l’adoption définitive de la mesure. Le texte doit encore passer devant l’Assemblée nationale, où les députés auront l’opportunité de modifier ou de rejeter ces amendements. La position finale du gouvernement, notamment celle de Gérald Darmanin, reste donc à déterminer. Cette situation soulève des questions sur l’équilibre entre la gestion de l’immigration et le respect des droits des personnes en situation régulière, ainsi que sur l’impact potentiel de telles mesures sur les familles et les enfants concernés. (lire l’article du Parisien)
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L’Assemblée unanime pour retirer l’autorité parentale après certaines condamnations
L’Assemblée nationale a adopté lundi dernier à l’unanimité une proposition de loi majeure visant à renforcer la protection des mineurs. Cette loi prévoit le retrait de l’autorité parentale ou de son exercice en cas de condamnation pour des crimes graves tels que l’agression incestueuse, les crimes sur l’enfant, ou sur l’autre parent. Cette mesure est une réponse directe à la nécessité de protéger les enfants dans des situations où l’un des parents représente un danger réel pour leur bien-être et leur sécurité. La secrétaire d’État à l’Enfance, Charlotte Caubel, a salué cette avancée, soulignant qu’elle offrirait une certaine sérénité à de nombreux enfants vivant dans la peur. Anaïs Bence pour le magazine « Parents » revient de façon claire en détail sur ce qui a été voté.
La proposition de loi, initiée par la députée PS Isabelle Santiago, repose sur le principe qu’un parent violent ou agresseur ne peut pas être considéré comme un bon parent. Toutefois, pour éviter que la loi ne soit jugée inconstitutionnelle, elle permet au juge de déroger au retrait de l’autorité parentale, à condition de motiver sa décision. Cette flexibilité judiciaire est essentielle pour garantir que chaque cas soit évalué individuellement, tout en préservant l’esprit de la loi qui vise à protéger les enfants des dangers potentiels posés par un parent agresseur.
En plus de ces mesures post-condamnation, la loi introduit des dispositions préventives. Ainsi, si un parent est poursuivi, mis en examen ou condamné (même de manière non définitive) pour un crime sur l’autre parent, une agression sexuelle incestueuse, ou un crime sur son enfant, l’exercice de son autorité parentale sera suspendu, ainsi que ses droits de visite et d’hébergement. Cependant, le parent conservera un droit d’information sur les décisions importantes concernant la vie de l’enfant. Cette approche vise à assurer la sécurité des enfants dès les premiers signes de danger. La proposition de loi, déjà adoptée puis remaniée par le Sénat, doit encore faire l’objet d’une nouvelle lecture par les sénateurs. Si des modifications sont apportées, l’Assemblée nationale devra l’examiner une troisième fois, soulignant l’importance d’un consensus législatif pour la protection des mineurs. (lire l’article de Parents)
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Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser.
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Une réponse
Oui la France est un pays à faible immigration, par rapport à certains de ses voisins européens, mais, comme partout en Europe, ces flux ont augmenté ces dernières années. D’autre part c’est surtout celui qui a plus fort pourcentage de descendants d’immigrés, majoritairement issus de notre ancien empire colonial, et dont l’intégration n’est pas satisfaisante pour beaucoup d’entre eux. Voir à ce sujet les travaux d’Olivier Galland et d’Hugues Lagrange.
Par ailleurs comparer des flux d’immigrés sans prendre en compte les pays d’origine n’a pas grand sens. Les maghrébins en France et les turcs en Allemagne ce n’est pas la même chose.
Si l’intégration marchait mieux nos compatriotes seraient moins réticents vis à vis de l’immigration.
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