Revue de presse : la FAS se désole / Le nombre de SDF a doublé en 10 ans / ASE : Lily 15 ans s’est donné la mort.

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Bonjour et bienvenue à cette revue de presse. Aujourd’hui, nous plongeons à nouveau dans les profondeurs de la précarité. J’en ai retenu les critiques acerbes de Pascal Brice président de la Fédération des acteurs de la Solidarité. Il dénonce un discours politique déconnecté des réalités du mal-logement et de la pauvreté. Nous découvrirons également le cri d’alarme mesuré de Christophe Robert, directeur de la Fondation Abbé Pierre. Il nous rappelle le doublement du nombre de SDF en dix ans, un symptôme très inquiétant d’une crise du logement qui ne cesse de s’aggraver. Le cœur lourd, que dire du  destin tragique de Lily, 15 ans ? Nous pouvons la considérer comme un symbole des lacunes de notre système de protection de l’enfance, où la loi et les moyens ne permmettent pas de répondre besoins des plus fragiles. Enfin, quelques mots sur la sous-représentation des filles dans les filières mathématiques, révélant les barrières sociales et culturelles qui persistent malgré un potentiel égalitaire évident. Chaque article de cette revue de presse est un appel à la réflexion, à l’empathie mais aussi à l’action. Cher(e)s collègues, ne lachez rien !  Bonne lecture.

Discours de Gabriel Attal : « C’est comme si des millions de personnes en situation de précarité n’existaient pas », se désole la FAS

Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la Solidarité (FAS), a exprimé sur France Info sa consternation face à un discours du premier ministre qui semble ignorer l’existence de millions de personnes en situation de précarité. Pour lui, ces propos véhiculent l’idée que ces personnes seraient responsables de la crise des classes moyennes et resteraient dans la pauvreté par choix, ne souhaitant pas travailler. Cette interprétation de ce que dit le Premier ministre soulève une inquiétude quant à la reconnaissance et à la prise en charge des réalités de la pauvreté en France. « C’est comme si les millions de personnes en situation de pauvreté et de précarité avaient été laissées dans une espèce de trou noir » nous dit Pascal Brice.

La réaction de la FAS à travers les propos de son président nous révèle le fossé qui existe entre les perceptions politiques et les expériences vécues par les personnes en situation de précarité. L’organisation appelle à une approche plus nuancée et empathique, qui prend en compte les multiples facteurs contribuant à la pauvreté et à l’exclusion sociale. La critique porte également sur la nécessité d’adopter des politiques publiques qui reconnaissent et adressent les besoins spécifiques de cette population, souvent marginalisée dans le débat public.

« Pascal Brice assure avoir de nombreuses « propositions très précises » à faire au gouvernement  pour débureaucratiser, déverrouiller le travail social. Il évoque notamment les 1,5 million de travailleurs sociaux, payés tous au Smic ou à peine au-dessus. D’ailleurs, le président de la Fédération des acteurs de la Solidarité se demande si ces travailleurs font partie des Français dont a parlé la veille Gabriel Attal, en assurant vouloir soutenir les classes moyennes », indique notamment France Info (lire l’article et écouter l’interview)

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Mal-logement : « Le nombre de personnes SDF a doublé en dix ans », alerte le directeur général de la Fondation Abbé Pierre

Christophe Robert, directeur général de la Fondation Abbé Pierre, a exprimé lui aussi de vives inquiétudes concernant la crise du logement lors de son intervention sur le plateau du 12/13 de France 2, vendredi dernier. Soulignant l’augmentation inquiétante du nombre de personnes sans domicile fixe, qui a doublé en dix ans, il pointe du doigt l’insuffisance des solutions d’hébergement d’urgence face à une demande croissante. Des familles entières, y compris des femmes seules avec enfants, se retrouvent sans réponse face à la saturation des hébergements, malgré les appels répétés au 115.

L’augmentation du coût du logement est identifiée comme une cause majeure de cette crise. Christophe Robert attribue cette situation à deux facteurs principaux : la réduction du budget alloué aux HLM décidée par le gouvernement en 2018 et la hausse des taux d’intérêt ainsi que des coûts de construction. Cette crise du logement affecte désormais un spectre plus large de la population, y compris les « classes moyennes inférieures », qui peinent également à trouver un logement abordable.

La proposition de Gabriel Attal de modifier la loi SRU, en intégrant les logements intermédiaires dans le quota de 25% de logements sociaux requis par ville, est fermement rejetée par Christophe Robert. Il explique que cette mesure comme une menace directe à l’efficacité de la loi SRU, essentielle pour garantir une offre suffisante de logements sociaux. Cette proposition va provoquer une détérioration supplémentaire de la situation du logement social en France. « c’est une erreur monumentale » dit-il. Il est bien gentil. C’est un choix qui favorise les communes qui justement ne respectent pas la loi SRU. (lire et écouter en détail l’interview de France 2)

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Lily, 15 ans, morte dans un hôtel du Puy-de-Dôme : la protection de l’enfance en détresse

C’est pour tout dire désespérant. Lily, une adolescente de 15 ans placée par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) a été retrouvée pendue dans un hôtel près de Clermont-Ferrand.  » Elle n’aurait pas dû s’y trouver si la loi votée en 2022 avait été appliquée » expliquent les journalistes Arthur Cesbron et Malik Kebour. Ce drame pose une nouvelle fois les carences liées à leur manque de moyens du système de protection de l’enfance. Ce tragique événement, rapporté par le journal La Montagne, souligne non seulement l’échec à protéger une jeune fille vulnérable, mais aussi les limites structurelles de la prise en compte des situations de fragilité de ces jeunes désespérés.

Lily avait été placée très jeune et avait traversé de multiples épreuves, y compris des violences et des tentatives de suicide. Son placement dans un hôtel, loin d’être une solution adaptée à sa situation, est le reflet d’une réalité : le recours à des hébergements d’urgence inappropriés faute de mieux. Comme l’indique l’article, « Elle était dans une errance dangereuse pour elle-même. » Cette décision, prise par le Département, illustre le dilemme auquel sont confrontés les professionnels de l’ASE face à des cas complexes et à un manque de structures adaptées.

La loi Taquet, adoptée en 2022, visait à interdire les placements d’enfants en hôtel, reconnaissant implicitement l’inadéquation de tels hébergements pour les mineurs en détresse. Cependant, l’absence de décret d’application et la persistance de cette pratique jusqu’à une date aussi récente que le drame de Lily témoignent d’un système à bout de souffle. « L’hôtel est une voie de garage parce qu’on n’a pas de place ailleurs », déplore Pierre-Alain Sarthou, cité dans l’article, soulignant l’incapacité du système à offrir un accueil de qualité aux jeunes en besoin.

La situation de Lily révèle aussi un problème plus large de reconnaissance et de financement du secteur de la protection de l’enfance. Les professionnels, malgré leur engagement, se heurtent à des obstacles insurmontables sans le soutien nécessaire. Comme le souligne un éducateur dans l’article, « On pourrait en sauver davantage, mais il faut des moyens. Des budgets, des structures, une reconnaissance de notre métier. »

Ce drame interpelle donc sur la nécessité urgente de réformer en profondeur la protection de l’enfance en France, en commençant par l’application stricte des lois existantes, l’augmentation des financements et la création de structures adaptées aux besoins des enfants et adolescents en détresse. La mort de Lily n’est pas seulement une tragédie personnelle ; elle est le symptôme d’un système défaillant qui requiert une attention et des actions immédiates pour éviter que de tels drames se reproduisent. (lire l’article complet sur le site de La Montagne)

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  • Pourquoi si peu de filles en mathématiques ? | The Conversation. Cet article tente de comprendre  les raisons de la sous-représentation des filles dans les filières mathématiques, malgré leur potentiel égal à celui des garçons. Il montre les obstacles sociaux et culturels qui contribuent à cette disparité, notamment les stéréotypes de genre, l’influence de la socialisation familiale, et le manque de modèles féminins dans le domaine. Les auteurs, Clémence Perronnet, Claire Marc, et Olga Paris-Romaskevitch, démontrent que les compétences en mathématiques ne sont pas innées mais se développent à travers l’expérience et l’entraînement, et que l’intelligence n’est pas une question de biologie, mais de pratique. Elles soulignent également l’importance de combattre les idées reçues sur les capacités naturelles des filles et des garçons pour favoriser une plus grande égalité dans ce domaine. Il y a du pain sur la planche à ce sujet.

Et encore…

 


Photo : Capture d’écran France Info

Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser

 

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