Revue de Presse | ASE : la santé dégradée des enfants / la HAS et l’autonomie des jeunes / les suicides en augmentation

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Bonjour et bienvenue à cette revue de presse. Aujourd’hui, nous abordons des sujets très préoccupants, touchant directement la jeunesse. Il y a d’abord l’enquête plutôt inquiétante de France Info sur la santé dégradée des enfants de l’aide sociale à l’enfance, révélant des pratiques inacceptables et des conséquences désastreuses sur leur devenir. Puis, nous aborderons les nouvelles recommandations de la Haute Autorité de Santé visant à mieux accompagner les jeunes vers l’autonomie après l’ASE. Puis nous reviendrons sur un sujet particulièrement inquiétant avec cette recrudescence des pensées suicidaires et des tentatives de suicide chez les jeunes. Cette récente étude de Santé publique France, sonne comme un rappel de l’urgence à agir. Mais y a-t-il un pilote dans l’avion ? Et que reste-t-il de la prévention ? Enfin, vous pourrez cliquer sur les multiples liens qui vous sont proposés. Il vous proposent d’autres sujets d’actualité, tels que la réforme du RSA, des violations de données sensibles et l’alerte de la CNIL, ou encore les défis de l’école inclusive. Chaque article, chaque enquête, chaque témoignage, vise non seulement à informer, mais aussi à susciter une prise de conscience collective sur ces enjeux majeurs qui nous concernent tous.  Bonne lecture et bon courage !


Enquête France Info : la santé dégradée des enfants de l’aide sociale

Jusqu’où ira-t-on par manque de moyens ? Cette enquête menée par France Info révèle la situation très inquiétante de la santé des enfants pris en charge par l’aide sociale à l’enfance (ASE). Les révélations sont inacceptables : des adolescents sont sédatés pour maintenir l’ordre dans les services pédiatriques et des nouveau-nés  restent hospitalisés pendant des mois, faute de structures d’accueil disponibles. Ce panorama sombre de la prise en charge médicale des enfants de l’ASE soulève des questions essentielles sur les effets à long terme des violences et négligences subies durant l’enfance.

Céline Gréco, cheffe du service médecine de la douleur et palliative à l’hôpital Necker-Enfants malades à Paris, illustre avec précision les conséquences désastreuses des traumatismes infantiles sur la santé à long terme. Les enfants victimes de violence perdraient jusqu’à 20 ans d’espérance de vie, avec une propension accrue à développer diverses maladies graves. Cette situation est encore plus préoccupante pour les enfants de l’ASE, dont le rapport de l’observatoire national de la protection de l’enfance de 2022 souligne la moindre qualité de prise en charge médicale par rapport aux autres enfants

Les témoignages recueillis dans les hôpitaux, comme celui de Cécile Boscher, pédiatre à la maternité du CHU de Nantes, révèlent des cas de bébés restant hospitalisés pendant une durée excessive. Cela provoque des syndromes d’hospitalisme léger, avec des conséquences néfastes sur leur développement psychologique et affectif. Parallèlement, des adolescents de l’ASE se retrouvent enfermés dans des structures hospitalières inadaptées à leurs besoins, exacerbant leur détresse psychique. De même, l’utilisation controversée de médicaments psychotropes dans les foyers et les familles d’accueil interroge sur cette approche médicale privilégiée face aux troubles comportementaux des jeunes.

Au-delà de la santé mentale, l’enquête pointe également du doigt les lacunes dans les soins de santé primaires et préventifs des enfants de l’ASE. Les difficultés d’accès aux soins spécialisés dans les « déserts médicaux » et les obstacles bureaucratiques pour les consultations exacerbent les inégalités de santé chez ces enfants déjà vulnérables. Cette enquête de France Info révèle donc non seulement les failles du système de prise en charge des enfants de l’ASE mais aussi la nécessité de repenser en profondeur les politiques publiques pour garantir à ces enfants les soins et l’attention dont ils ont besoin pour se reconstruire et s’épanouir. Et ce n’est pas un plan nouveau sans moyens qui règlera le problème (lire l’enquête de France Info)

 


Vers l’autonomie : La HAS formalise l’accompagnement des jeunes sortant de l’Aide Sociale à l’Enfance

La Haute Autorité de Santé (HAS) a récemment mis à jour ses recommandations pour améliorer l’accompagnement des jeunes à la sortie des dispositifs de protection de l’enfance, avec un focus particulier sur la transition vers l’autonomie. Cette nouvelle publication s’inscrit dans la continuité d’écrits précédents pour garantir une prise en charge cohérente et efficace des adolescents et jeunes adultes concernés. Au cœur de ces recommandations, il est souligné l’importance d’une approche globale, qui ne se limite pas uniquement à l’aspect administratif de l’autonomisation, mais qui englobe également le soutien psychosocioéducatif. L’objectif est de permettre aux jeunes de construire progressivement leur projet de vie, en tenant compte de leurs spécificités et de leurs besoins.

L’un des principes clés avancés par la HAS est l’inscription de ces pratiques d’accompagnement au sein même du projet d’établissement ou de service. Ceci implique une évaluation régulière et pluridisciplinaire de la situation de chaque jeune. Il est mis en avant une « expérimentation concrète de situations d’autonomie et l’anticipation des besoins en vue d’une transition douce vers la vie adulte ».

La HAS met également en avant la nécessité d’une coordination efficace avec les partenaires et le réseau de soutien du jeune. Cette collaboration doit permettre de mobiliser les ressources nécessaires au moment opportun, en fonction des besoins identifiés. Il s’agit aussi de préparer le jeune à la majorité en lui présentant les aides auxquelles il peut prétendre. Parmi les vulnérabilités spécifiques prises en compte, il est indiqué la parentalité précoce, les situations de handicap, les troubles psychiques, le statut de pupille de la nation, et les mineurs non accompagnés. Chaque situation demande une adaptation des pratiques d’accompagnement pour  une sortie des dispositifs de  et personnalisée.

Enfin, la HAS n’oublie pas l’aspect humain de ce travail. Elle recommande de marquer la sortie du dispositif par un moment de convivialité, tout en rappelant au jeune ses droits, notamment le droit au retour jusqu’à ses 21 ans. Pour appuyer ses recommandations, la HAS propose plusieurs outils pratiques, tels que des logigrammes et des check-lists pour les professionnels, ainsi qu’une frise du temps et une boîte à outils pour les jeunes. (lire et télécharger la synthèse du document)

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Les pensées suicidaires et tentatives de suicide en France. Les jeunes très concernés

Dans une étude publiée le 4 février dernier par Santé publique France, les chercheurs Léon Christophe, du Roscoät Enguerrand et Beck François ont fait part des résultats préoccupants du Baromètre santé 2021 concernant la prévalence des pensées suicidaires et des tentatives de suicide. Cette recherche a été menée dans un contexte où notre pays se distingue déjà par un des taux de suicide les plus élevés parmi les pays européens. Elle souligne l’impact considérable qu’a eu la crise sanitaire du Covid-19 sur la santé mentale de la population.

L’étude a sondé un échantillon aléatoire de 24.514 personnes résidant en France métropolitaine et 6.519 dans les départements et régions d’outre-mer. Elle révèle que 4,2% de la population 18-85 ans ont eu des pensées suicidaires au cours des douze derniers mois. Plus alarmant encore, 6,8% ont déclaré avoir tenté de se suicider au cours de leur vie, et 0,5% au cours de l’année écoulée.

Le point important à retenir de cette enquête est l’augmentation significative des pensées suicidaires et des tentatives de suicide chez les jeunes adultes âgés de 18 à 24 ans. C’est une tendance qui s’est accélérée au cours de la dernière décennie. Cette détérioration de la santé mentale des jeunes, corroborée par les données d’hospitalisations et de passages aux urgences, appelle à une action immédiate. Les auteurs insistent sur la nécessité d’une meilleure compréhension des effets de la pandémie sur cette tranche d’âge, pour renforcer les politiques de prévention et les dispositifs de prise en charge, dans le cadre de la stratégie nationale de prévention du suicide. (lire l’article de Santé Publique France)

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