L’assemblée plénière du CSTS s’est réuni jeudi dernier à Paris en présence de la députée du Pas de Calais Brigitte Bourguignon qui a été récemment missionnée par le premier ministre pour étudier les condition d’une nouvelle réforme des formations en travail social. Son rapport doit contribuer à valoriser la travail social mais aussi à en réorganiser les missions et priorités. Voici quelques éléments de cette séance qui a donné lieu à des échanges faisant suite à la présentation des 5 rapports nationaux élaborés dans le cadres des états généraux du Travail social.
Je vous transmets est ce que j’en ai perçu à partir des quelques notes que j’ai recueilli. Ce n’est en aucun cas un compte rendu officiel.
Vous retiendrez en premier lieu la un rappel du drame survenu à Nantes avec la disparition de notre collègue éducateur. Michel Thierry Vice Président du CSTS avec des mots simples et directs a rappelé combien les travailleurs sociaux sont confrontés à la violence et aux risques dans leur quotidien professionnel. Une dimension à prendre en compte. Il a aussi souligné l’intense émotion soulevée à l’occasion de cette disparition qui nous renvoient tous à la difficulté des tâches et missions confiées aux travailleurs sociaux. Son évocation n’a pas donné lieu à débat.
Est venu ensuite une déclaration liminaire du syndicat CGT qui avait été auditionné le matin même par la député Brigitte Bourguignon. Ne disposant pas de notes précises sur cette prise de parole, je ne peux reprendre le détail de cette déclaration très offensive à l’encontre du gouvernement et très critique sur cette mission dont les conclusions seraient selon le syndicat déjà écrites ou du moins programmées « le gouvernement a déjà fait ses choix » a notamment déclaré Evelyne Rossignol. La représentante CGT du CSTS a également développé la question de la réorganisation des niveaux professionnel qui « tirent vers le bas les travailleurs sociaux ». ( les professionnels de « niveaux IV et V assurant des missions de niveau III et ceux de niveaux III celles des niveaux II…).
Cela a fait réagir la Députée du Pas de Calais qui s’est déclarée surprise et choquée de tels propos qui ne reflètent pas selon elle la réalité. « Rien n’est écrit à l’avance ». « Il y a des mots qui blessent et on ne peut déduire des choses qui sont fausses » a-t-elle notamment précisé. Mais la mission parlementaire consiste bien à « proposer les grandes lignes d’une refonte du travail social » . Sa mission consiste aussi à « écouter les personnes et les structures qui ont été insuffisamment entendues » lors des Etats Généraux.
Il semble toutefois bien acquis que la copie devra être revue en ce qui concerne le projet de ré-ingénierie des formations par niveau. En effet Jean Baptiste Plarier, président de la Commission Consultative Paritaire (CPC) qui avait la délicate tâche de présenter le rapport a bien convenu qu’il propose des modifications assez fondamentales pour l’avenir des professions mais attention, seulement sous forme de questions a-t-il précisé. « Le rapport ne dit pas aujourd’hui ce que demain sera fait » a-t-il aussi indiqué.
Or 4 des 5 syndicats représentatifs de la CPC ont voté contre le rapport. Seule la CFTC qu’il représente ayant voté pour. Bien évidemment ce ne sont pas les syndicats qui « font la loi » Pour autant il semble bien que le gouvernement ne veuille pas imposer une réforme sans l’accord des principaux syndicats représentatifs du secteur professionnel. Mais le travail de réorganisation continue avec une approche par niveau : les métiers dits de niveau V sont actuellement à l’étude en terme de réorganisation des fonctions et des formations.
Ceci dit, le rapport est là, Il est important que vous en preniez connaissance en le téléchargeant ici car comme son nom ne l’indique pas, il expose vraiment le projet d’une nouvelle architecture des diplômes en travail social. Toute la partie des propositions est centré sur la formation initiale et les transformations jugées nécessaires avec :
- Un diplôme par niveau
- Un socle commun d’enseignements transversaux ;
- Des spécialisations pouvant donner lieu à mentions.
Je n’irais pas plus loin sur cette question qui bien évidemment interroge les professionnels. Je me propose aussi de revenir plus tard sur les autres rapports (il y en avait 5 en tout) qui, s’ils ne font pas polémique, sont intéressants à analyser car ils posent des questions de fond qui interrogent aussi nos pratiques et les perspectives d’avenir de nos métiers…
Enfin je rappellerais comme François Roche animateur de la commission éthique l’a fait, que le CSTS est tout autant légitime pour donner son avis et faire lui même des propositions sur l’avenir des professions en restant en cohérence avec ce qui a déjà été écrit sur ce sujet par cette institution dont la compétence s’étend à l’ensemble des questions concernant le travail social. C’est peut être ce qui sera proposé à l’occasion de la future assemblée plénière qui sera programmée en juin prochain. Autre sujet très rapidement abordé par manque de temps, un projet de note ou plutôt d’avis sur le travail social communautaire faisant suite à une rencontre dont je vous avais parlé ici
Photo : Brigitte Bourguignon, Caroline Baschmidt, et Michel Thierry lors de l’assemblée plénière du CSTS