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Le rapport 2023 de la CNCDH : des chiffres inquiétants sur la montée du racisme et des discriminations

La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a publié fin juin son 34ᵉ rapport annuel sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie. Ce document dresse un état des lieux  de la situation en France, en s’appuyant sur des données variées provenant du ministère de l’Intérieur, du ministère de la Justice. Il intègre aussi des enquêtes et analyses de chercheurs et d’acteurs institutionnels et associatifs. Les résultats ne sont pas reluisants ni à la hauteur de ce qu’il devraient être.

Une impunité problématique

Les chiffres sont sans équivoque : selon les enquêtes de l’INSEE, un million de personnes estiment avoir subi une atteinte raciste en 2022, mais 96% d’entre elles ne portent pas plainte. (!)

Le ministère de la Justice révèle que 55% des affaires à caractère raciste sont classées sans suite. C’est un taux bien supérieur à celui des autres contentieux. Cette situation contribue à nourrir un sentiment d’impunité chez les auteurs. Cela provoque aussi une défiance croissante des minorités victimes de ces agressions envers les institutions. C’est sans doute aussi pour cela que les victimes préfèrent ne pas porter plainte. Il est demandé en conséquence au gouvernement de faire de la lutte contre l’impunité une priorité absolue.

Des discriminations dans les entreprises

Le rapport se penche plus particulièrement sur les discriminations existantes dans le monde du travail. La CNCDH souligne que ces discriminations, basées sur l’origine réelle ou supposée, restent largement répandues, quel que soit le secteur d’activité. Elle appelle à une mise en œuvre renforcée du Plan national d’action 2023-2027, en ciblant particulièrement les secteurs dans lesquels les discriminations sont les plus massives.

Le secteur de l’emploi et du recrutement est l’un des plus touchés par les discriminations. Les pratiques discriminatoires peuvent se manifester dès le processus de recrutement, avec des candidats écartés en raison de leur nom, de leur origine ethnique, ou de leur lieu de résidence. Les études montrent que les personnes issues de minorités ont souvent moins de chances d’être convoquées pour un entretien d’embauche, même lorsqu’elles possèdent des qualifications équivalentes à celles des autres candidats. Tout cela est documenté.

Plus surprenant vient ensuite le secteur de la construction. Il est cité comme un domaine où les discriminations sont fréquentes. Les travailleurs issus de l’immigration ou appartenant à des minorités ethniques y sont souvent confrontés à des conditions de travail précaires, à des salaires inférieurs et à une moindre reconnaissance de leurs compétences. Les discriminations peuvent également se manifester par des affectations à des tâches moins valorisantes ou plus dangereuses.

Dans le secteur des services, notamment l’hôtellerie, la restauration et le commerce de détail, les discriminations sont aussi courantes. Les employés de couleur issus de minorités peuvent être victimes de stéréotypes négatifs. Cela  peut affecter leur progression de carrière et leur accès à des postes à responsabilité. Les clients eux-mêmes peuvent parfois exprimer des préjugés, ce qui complique encore la situation pour les employés concernés. Certains clients ne se gênent pas pour asséner des propos pouvant être condamnés par la loi.

Le secteur de la tech, bien que fréquemment perçu comme progressiste, n’échappe pas au problème. Certaines minorités mais aussi les femmes sont sous-représentées dans les postes techniques et de direction. Là aussi, il existe des biais inconscients dans les processus de recrutement et de promotion qui contribuent à maintenir ces inégalités.

Enfin, sachez que le secteur public n’est pas exempt de discriminations. Bien que des efforts aient été faits pour promouvoir la diversité et l’inclusion, il apparait que des inégalités persistent dans l’accès à certains postes et dans les promotions. Ces discriminations peuvent être subtiles, mais elles persistent. Elles sont susceptibles d’affecter la carrière et le moral des agents publics.

Face à cette réalité, la CNCDH insiste sur l’importance de la sensibilisation et de la formation des employeurs et des salariés. Elle recommande la mise en place de programmes de formation obligatoires au sujet des discriminations et de la diversité au sein des entreprises. Ces formations ont pour objectif de déconstruire les stéréotypes et à promouvoir une culture d’inclusion.

Une tolérance en recul et une hausse des actes racistes identifiés

L’indice de tolérance nommé ILT a reculé pour la deuxième année consécutive, passant de 65 à 62 sur 100 entre novembre 2022 et novembre 2023. Ce recul concerne toutes les minorités, avec une baisse notable pour les personnes de religion juive.

Parallèlement, les actes racistes ont augmenté de 32%, avec une explosion des actes antisémites de 284%. C’est énorme. On peut craindre à ce sujet que les chiffres soient  à la hausse encore en 2024 année des élections. (On ne le saura réellement que l’année prochaine). En tout cas, ces chiffres sont particulièrement préoccupants dans un contexte marqué par des événements tels que l’attaque terroriste du 7 octobre, les débats sur la loi Asile et Immigration, et les émeutes suivant la mort de Nahel.

Une mobilisation gouvernementale insuffisante

C’est un problème sérieux : Jean-Marie Burguburu, président de la CNCDH, déplore le manque de réactivité du gouvernement face à la montée des actes antisémites et racistes. Il critique le retard dans la mise en œuvre du Plan national de lutte contre le racisme et les discriminations, adopté début 2023.

Ce n’est qu’en mars 2024 que le Comité de suivi du Plan s’est réuni. Il n’a rien fait pendant un peu moins d’un an et n’a pas fourni d’état d’avancement des mesures malgré les demandes de la CNCDH.  De manière inédite, le gouvernement n’a pas respecté la loi de 1990 en ne remettant pas officiellement le rapport annuel au Premier ministre. Là aussi, il y a de quoi sérieusement s’interroger.

Sources

Disponibles en ligne :

 


 

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Une réponse

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