Questions clés en Angleterre sur le trafic d'enfants, les abus sexuels sur mineurs et la radicalisation

Quels rapports diriez-vous ? Un groupe d’experts anglo-saxon a examiné comment les travailleurs sociaux et d’autres praticiens peuvent lutter contre l’exploitation des enfants. Voici quelques uns de  leurs  réflexions et conseils… Aurions nous ces mêmes points de vue en France ?

La semaine dernière, six personnes ont été reconnus coupables d’exploitation sexuelle d’enfants à Rotherham, dans le South Yorkshire. C’est la dernière preuve en date de cette réalité de l’exploitation sexuelle qui, ces dernières années, est devenu un enjeu majeur pour les services de protection de l’enfance dans le Royaume-Uni. De Bristol à Oxfordshire, des révélations sur les mauvais traitements ont aussi soulevé la question de ce que les services peuvent faire pour prévenir et lutter contre ces pratiques. 

Carly Adams : « En dépit de l’attention accrue politique et médiatique, il est constaté que les jeunes victimes d’exploitation sexuelle  reçoivent toujours des réponses très disparates. Alors que les praticiens sont inquiets et préoccupés par ces questions, les services sont principalement centrés sur le risque, en se concentrant sur des indicateurs plutôt que de se concentrer sur la jeune personne das sa globalité ».

Natalie Vieira, travaille dans le centre de conseils aux enfants, NSPCC : « Il est important pour les professionnels d’être attentifs aux indicateurs de risque et de reconnaître que l’exploitation des enfants (ou le risque d’exploitation des enfants) relève bien de la protection des mineurs. Nous voyons à travers notre expérience, qu’il peut devenir compliqué d’intervenir au titre de la protection de l’enfance lorsqu’il s’agit  d’enfants étrangers; les préoccupations peuvent parfois être éclipsés par leur statut d’immigration ».

Andy Elvin: « Les familles d’ accueil reçoivent une formation et un soutien permanent car les enfants  concernés sont particulièrement sujets aux risques de trafic et de radicalisation. En termes de radicalisation, nous le voyons à travers le parcours des frères et sœurs d’enfants qui ont été pris en charge par nos services ce  qui pose des défis supplémentaires ».

Neville Hall, assistant réalisateur, Cafcass : « En fin de compte lorsque personnes interviennent et que les organismes s’impliquent, il reste important que  l’enfant soit  considéré comme un enfant qui a besoin d’être protégé pas nécessairement comme une« victime » ce qui peut qui peut être pour lui « débilitant ».  Quand nous pouvons travailler avec les enfants , il apparaît que  la construction de leur confiance est essentielle. Si ce n’est pas le cas,  nous risquons d’alimenter  la méfiance avec une façon de penser et d’agir permettant  la radicalisation et pouvant être utilisé dans son processus. »

Sally Lewis: « Notre expérience démontre qu’il est nécessaire d’avoir des relations excellentes et une bonne compréhension entre les organismes dont le principal intérêt est l’aide à la victime  avec ceux qui recherchent l’identification des auteurs afin de les traduire en justice. Les deux sont si étroitement liés que la bonne coordination est essentielle ».

David Shemmings, co-directeur de l’Université du centre de Kent pour la protection de l’ enfance : « Une des choses que je crois les praticiens doivent faire est de ne pas mettre le doute ni blâmer les victimes. Je parlais à un collègue l’autre jour qui a été interrogé sur des allégations d’abus sexuels par des prêtres, qui a dit qu’il existait une réelle tendance dans la société à vouloir croire que les enfants pourraient avoir « accepté » d’être abusés pour diverses raisons (pour l’argent, la notoriété, la célébrité, etc). Certaines parties de la société semblent vraiment lutter avec l’idée que cela peut exister ».

les références des différents intervenants sont ici

L’article à l’origine de celui-ci est ici

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