Qu’est-ce qui fait d’un enfant un harceleur ?
Les enfants sont capables d’être très cruels. Le magazine Slate fait référence aux travaux de Dorothy Espelage, professeure à l’université de Caroline du Nord à BBC Future. La définition du harcèlement scolaire a évolué ces dernières années dit-elle. Il est défini comme une forme d’agression entre individus qui ont différents niveaux de pouvoir. Cette question du pouvoir est cruciale. La chercheuse estime que contrairement à ce que l’on pense, un environnement familial violent ne rend pas forcément un enfant agressif. Pour elle, un nouveau profil d’enfant bourreau a été établi: celui d’un être malicieux, avec de fortes habiletés sociales, du charisme, un enfant qui peut même être aimé par ses professeurs. «Les harceleurs socialement dominant veulent être des chefs, et pour y arriver, ils rejettent certains enfants de la hiérarchie».
Allons nous les retrouver plus tard dans les hiérarchies des entreprises ??? (lire l’article de Slate)
Un projet de loi prévoit une amende de 500 euros pour les sans abris
L’association Droit Au Logement (DAL) explique avoir trouvé une « mesure bien planquée » dans le projet de loi «relatif à l’engagement dans la vie locale et la proximité de la vie publique». Son article 15 prévoit « d’infliger une amende de 500€ aux sans-abris qui s’installent sur la voie publique ou le domaine public ». Cela concernerait par exemple les personnes qui sont sous une tente ou un abris de fortune, sur le trottoir, dans un square, ou même dans la forêt, ou qui stockent leurs biens dans un recoin ou les transportent dans un caddie explique le DAL qui joint à son communiqué le texte exact de la disposition. article 15 : « …/… peuvent donner lieu à une amende administrative d’un montant maximum de 500€ les manquements à un arrêté du maire présentant un risque pour la sécurité des personnes et ayant un caractère répétitif ou continu :
1°…
2° Ou ayant pour effet de bloquer ou d’entraver la voie ou le domaine public, en y installant ou en y laissant sans nécessité tout matériel ou objet, ou …/…
3° Ou ayant pour effet, au moyen d’un bien mobilier, d’occuper la voie ou le domaine public sans droit ni titre lorsque celui-ci est requis, ou de façon non conforme au titre délivré sur le fondement de l’article L.2122-1 du code général de la propriété des personnes publiques, et lorsque l’occupation constitue un usage privatif de ce domaine public, excédant le droit appartenant à tous.
Cet article comme le reste de la loi doit être discuté très prochainement au Sénat. Inutile de vous préciser qu’il « enflamme » les réseaux sociaux…
A Chartres, le sacerdoce des juges pour enfants
lors qu’une réforme de la justice des mineurs est à l’étude, « Le Monde » a constaté, au tribunal pour enfants de Chartres, le manque de moyens auquel sont confrontés les juges, qui pénalise les mesures de protection ou de sanction. Le journaliste Jean Baptiste Jacquin a suivi le travail de Marie Limousin qui intervient sur la juridiction de Chartres. « L’assistance éducative, autrement dit le volet civil de l’activité du juge des enfants, représente 80 % du travail de Marie Limousin. Les 470 mesures civiles en cours mobilisent l’essentiel de ses journées commencées à 8 h 15 et généralement terminées vers 19 h 30 – « parce que je ne prends plus de pause déjeuner », précise-t-elle. Mais la jeune magistrate s’active également sur le front pénal. Le secteur dont elle s’occupe, celui de Dreux, est considéré comme le plus dur du département en matière de délinquance. Dans son tableau Excel figurent ainsi 159 affaires en attente de jugement au tribunal pour enfants ou en chambre du conseil (audience à juge unique) »…. Un puits sans fond. (lire l’article du Monde)
et aussi sur ce même sujet…
« Il faut sortir de cette vision politico-policière de la délinquance des mineurs »
Le Club prévention sécurité de la Gazette des Communes donne la parole à Laurent Mucchielli ce sociologue bien connu qui anime un blog très instructif. Il s’élève contre les réformes gouvernementales sur la Justice des mineurs et sur la prévention de la délinquance. Laurent Mucchielli conteste les chiffres officiels et livre sa propre analyse des adolescents pris en charge par la PJJ. Il ne mâche pas ses mots : « les nouveaux projets de réformes me semblent inutiles, pour deux raisons. La première est qu’il existe déjà en droit la possibilité pour un juge des enfants de prononcer des « mesures éducatives » à n’importe quel âge, des « sanctions éducatives » à partir de l’âge de 10 ans et des « peines » (y compris la peine de prison) à partir de l’âge de 13 ans. Que veut-on de plus ? La deuxième raison est que le principal problème qui se pose concrètement aux magistrats de l’enfance n’est pas d’ordre juridique. Ce sont les moyens qui manquent, pour la prise en charge pénale mais aussi sociale et médico-psychologique des enfants et des adolescents en grande difficulté. Le droit est en fait un cache-misère. (lire l’article de la Gazette)
Photo : pixabay
Cette revue de presse a été réalisée avec le concours de Michelle Verrier Flandre