Ana Radulescu, présidente de la Fédération Internationale du Travail Social (Région Europe) vient de déclarer que les services sociaux ne doivent pas fermer face à la crise liée au coronavirus. Bien évidemment les travailleurs sociaux doivent pouvoir être protégés en utilisant des masques adaptés lors de leurs contacts avec la population. Mais il est, selon elle, nécessaire de rester en lien avec les personnes les plus fragiles car elles sont les moins susceptibles de se protéger.
Une partie importante de la population vulnérable risque de se retrouver sans soutien et sans les services qui lui sont absolument nécessaires si les lieux d’accueil et d’hébergement ferment. « En temps de crise, les travailleurs sociaux et les services sociaux ne peuvent pas et ne se retireront pas de leur engagement à fournir un soutien » écrit-elle.
Au contraire, une disponibilité auprès des personnes reste une priorité. Si des actions peuvent être sans problème suspendues, « en temps de crise, comme celle-ci, les centres de jour, les centres de réadaptation ou les services d’aide sociale de la communauté doivent fonctionner sur la base d’un plan de sécurité qui vise à changer radicalement la manière dont le soutien est fourni, mais sans son annulation pour la population vulnérable ».
Changer radicalement la façon d’aider
La première aide consiste à bien informer la population fragile susceptible d’être influencée par les fausses informations. Celles ci sont de plusieurs niveaux
- l’usage des réseaux sociaux peut inviter à acheter des remèdes inefficaces, voire des masques inadaptés à des coûts prohibitifs
- On peut aussi leur faire croire que les États et Gouvernement manipulent les foules. Certains peuvent penser que les messages de prévention ne servent à rien et sont un leurre.
- D’autres enfin ont peu accès aux média et l’information de prévention ne leur parvient pas.
- Les informations diffusées tous les jours en boucle peuvent aussi avoir de forts effets anxiogènes pour les personnes les plus fragiles psychologiquement. Cela leur provoque un stress supplémentaire qui s’ajoute à ceux qu’ils ont déjà.
Face à la désinformation ou en l’absence d’information, il s’agit de rappeler des évidences en suivant les recommandations nationales liées aux pratiques quotidiennes.
« De plus, à ce stade, il est nécessaire de considérer différentes vulnérabilités« . En effet si à priori nous sommes tous vulnérables, certains le sont plus que d’autres en raison de leur handicap, leur âge, ou même de leur parcours de vie.
Différentes formes d’égoïsmes peuvent aussi se développer en temps de crise, notamment avec la peur de l’autre, celui qui pourrait éventuellement être porteur du virus même si ce n’est pas le cas. Autre difficulté, certaines personnes sont dans le déni et considèrent qu’elles ne risquent rien ou pas grand chose. Elle ne prennent alors aucune mesure de prévention. Il s’agit là aussi de leur rappeler le principe de précaution qui permet d’agir raisonnablement quand on est dans le doute.
Le deuxième axe de travail consiste à rassurer la personne en lui indiquant que l’on peut chercher avec elle des solutions si un problème particulier se pose. Face à une crise sanitaire, il existe un nombre important d’effets inattendus ou imprévus. Il s’agira alors d’être à l’écoute et de déterminer ce qui est essentiel de ce qui est secondaire voire inutile.
La présidente de l’IFSW Europe rappelle que « Les périodes de crise nécessitent des mesures spécifiques et c’est le moment où nous devons réagir différemment et rapidement au niveau de la communication, du soutien et de l’assistance.
« La protection et l’assistance des personnes vulnérables, mais aussi la protection des travailleurs sociaux / personnel spécialisé / personnel soignant sont des priorités. Les risques peuvent être gérés avec calme et prudence, mais il y a aussi un besoin de flexibilité, de ressources pour respecter les règles de sécurité et de responsabilité au niveau local.
Agir concrètement
Ainsi certaines visites à domicile peuvent être évitées. Un entretien au téléphone peut parfois suffire. Cela permet aussi de mesurer les risques et si un déplacement doit être programmé. Certaines réunions doivent être annulées. Rappelons enfin que l’État peut demander non seulement aux services de santé d’intervenir mais il peut aussi réquisitionner l’ensemble des services publics. Les services sociaux en font partie.
Nous ne sommes pas démunis face aux situations de crise. Nos collègues des CCAS ont par exemple une expérience de ce type d’intervention suite aux mesures d’urgence qu’il leur avaient fallu prendre lors des premières canicules. Je pense aussi à l’action remarquable qui avait été menée par les services sociaux du Département de Haute Garonne lors de l’explosion de l’usine AZF.
Écouter, expliquer, conseiller, mais aussi accompagner sont des compétences spécifiques pour lesquelles les travailleurs sociaux ont été formés. Leur soutien auprès des plus fragiles reste essentiel. Il s’agit aussi de ne pas l’oublier
Quelques liens pour être bien informé :
- Informations Coronavirus du Gouvernement
- Recommandations liée à l’Éducation Nationale
- Coronavirus et personnes fragiles : comment se protéger ?
- Les points de situation quotidiens de la Direction générale de la santé en vidéo
- Les messages d’alerte DGS Urgent dédiés aux professionnels de santé diffusés par la Direction générale de la santé
- Les recommandations aux voyageurs
- Les points de situation de santé publique France
- Coronavirus : des déclarations d’arrêt de travail simplifiées pour les salariés parents
- Ministère de travail : questions / réponses
N’hésitez pas à faire circuler cette information
photo : peapod labs Washing hands Certains droits réservés
7 réponses
Il est dit dans certains établissement type foyer d’hébergement il est déconseillé de porter des masques alors que le foyer tous les résidents sont confinés le prétexte évoqué et que les résidents auront peur de voir le personnel avec des masques ce que je trouve complètement absurde sachant que le personnel a des accompagnement de proximité et qu’ils peuvent très bien comprendre la situation convient qui s’entendent bien à la télé ce qui se passe en ce moment la gravité de la situation que faire
S est honteux comme discours….nous en ESAT on a pas les moyens de se protéger ni assurer notre sécurité ni celle des personnes….est on continue à s’exposer et prendre le risque d exposé les personnes vulnérable….pas besoins de nous faire la morale sur les règles a respecter…..merci ons connait ?In faut venir travailler avec la boule au ventre alors que s est personnes serais si bien chez eux et nous aussi…..Excusez moi mais vous êtes complètement déconnecté du terrain…..pas de mesures de confinement pour eux comme pour nous donc ons peut continuer à se contaminer trenqu simplement s est pas grave se son juste des travailleurs sociaux et des handicapé ???
Bonjour, si vous lisez bien je précise dès la 3ème ligne que « bien évidemment les travailleurs sociaux doivent pouvoir être protégés en utilisant des masques adaptés lors de leurs contacts avec la population ». Ceci dit je vous invite à lire L’article que j’ai publié ce jour ou j’indique en fin d’article : « Ces informations n’aborde pas ou peu la nécessité de protéger du virus les professionnels de la protection de l’enfance en leur fournissant du matériel adéquat. Il semble que cela ne soit pas le cas dans de nombreux établissements. A défaut de moyens de protection certains envisagent de faire appel au « Droit de retrait » comme le demandent les chauffeurs de la RATP ». Et je mets en lien les éléments concernant le droit de retrait.
C est pas interdit de parler des salariés. Je me vois pas capable de protéger les autres et les aider si moi même je suis pas protégée. Le silence de l etat est insupportable. On pense à tout le monde et nous qui pensent à nous. Au secours je manque de vrais responsables qui s occupent de notre santé.
Merci d’avoir également apporté votre commentaire ! Pourquoi aucune mesure n’est prise, la grande majorité des salarié des autres secteurs sont appelés à télé-travailler de façon obligatoire !
Nous on nous envoie au charbon, et le gouvernement se mure dans le silence à notre sujet !
Pourquoi ? Avons-nous si peut d’importance ??!
J’ai vraiment peur, peur pour ma famille.
Je vis exactement la même situations….eg je me demande si je vais pas exercer mon droit de retrait si le gouvernement ne fait rien sela devient de plus en plus compliqué….et on ne peut plus mettre sa sente en danger comme cela ni celle du public qu on accueille …
Rien n’est mis en place pour protéger les salariés et les personnes vulnérables dans les institutions. Pas de masques, pas de gels désinfectants pour les mains, pas de confinement…. Aucune décision n’est prise !
Comment fait-on face à des populations qui ne sont pas en capacité d’entendre et de comprendre l’importance des gestes barrières, une population en grande difficultés face aux mesures d’hygiène nécessaires, qui met ainsi en danger tout le monde dans l’institution !
Pourquoi Aucune mesure n’est prise, pourquoi aucun retours à domicile n’est organisé ?
À un moment donné, même si on est travailleurs sociaux on à le droit de vouloir se protéger et ne pas prendre de risques !