L’une des 2 co-rédactrices de ce livre intitulé « profession assistante de service social » est Brigitte Bouquet, assistante sociale de formation initiale, professeure émérite de la chaire de travail social du CNAM et ancienne vice présidente du Conseil Supérieur de Travail Social. Elle nous apporte quelques précisions sur sa vision de la profession d’assistante sociale… Cet ouvrage a été co-rédigé avec Christine Garcette ancienne Présidente de l’Association Nationale des Assistants de Service social. Elle est aujourd’hui chargée de mission à la Direction de l’action sociale du Conseil départemental de Seine-Saint- Denis et exerce également en tant que formatrice…
Question : Brigitte Bouquet avec cette 6ème édition, vous avez fait le choix de modifier le titre du livre en y accolant le terme de « profession » alors qu’au ministère on parle plutôt des métiers du travail social. Pourquoi ce choix ?
B.B. : « la proposition de modifier le titre initial du livre vient de Christine Garcette et je la rejoins, car être assistante sociale relève plus d’une profession que d’un métier même si du point de vue de la sociologie ce n’est qu’une semi-profession du fait qu’il manque un marqueur,celui de l’exercice du travail « en libéral ». Hormis ce point toutes les autres caractéristiques sont présentes : un diplôme d’état, un code de déontologie même si ce code n’est pas institué dans une loi, une association professionnelle, des méthodologies d’intervention spécifiques et surtout la production d’un savoir autonome lié à l’exercice même du travail. Il y a de la réflexion, de la recherche et de la formation toutes spécifiques ce qui à notre sens fait « profession ». C’est surtout cette dimension que nous avons souhaité souligner
Qu’est ce qui a changé dans cette édition ? Sur quels chapitres avez vous le plus travaillé ?
B.B. : « Tout le chapitre sur la formation a été revu, notamment les cadres de référence et les processus d’acquisition des compétences qui comme vous le savez sont déclinées par domaines de compétences. Nous avons aussi travaillé sur la question des problèmes sociaux. En fait, ils ne changent pas tant que ça , mais ils se sont aggravés. C’est du moins le constat que nous avons pu en faire. Oui, tous les indicateurs montrent que la situation des personnes les plus fragiles s’aggravent en France. Alors évidemment cela rend l’exercice du travail social plus difficile et délicat. Aussi Nous avons redit le Sens et les finalités du travail social
Avez vous rencontré des difficultés pour cette 6ème édition en tant qu’auteur ?
B.B. : Nous avons tenté de ne pas trop nous appesantir sur les difficultés de la profession. Certes elles existent et sont prégnantes, mais il faut savoir que ce livre est aussi acheté par de nombreux jeunes qui souhaitent connaître la profession un peu plus avant de s’engager dans la formation. Nous ne voulons pas leur montrer que les aspects négatifs ou être dans le registre de la plainte. Il s’agit de dire la vérité sans désespérer le lecteur face à l’immensité de la tâche ou plutôt des tâches auxquelles les professionnelles font face tous les jours.
Et les points positifs ?
B.B. : Dois je rappeler combien l’exercice de la profession est passionnant et porté par du sens ? Il y a une réalité peu reconnue et pourtant bien présente : c’est cette ouverture aux autres, cette capacité d’écoute sans jugement. Il est certain que l’approche globale des personnes attire et intéresse les professionnels. Nous sommes dans le réel concret, aux cotés de la population la plus fragile. Quoi que chacun en dise. La philosophie du travail avec et pour les personnes, la richesse de la relation d’aide du « être avec » pour en faire quelque chose avec des outils professionnels, même si tout cela est exigeant, tout cela contribue à aimer ce travail et à donner envie de valoriser la profession.
précisions sur le livre : Profession assistante sociale – Bouquet-Garcette_6eEd_Maloine
Note : j’avais rédigé cet échange il y a 2 ans à l’occasion de la sortie de la 6ème édition de cet ouvrage et je trouve utile aujourd’hui de vous la proposer à l’heure où certain(e)s se pose des questions sur l’avenir de la profession, qui à mon avis comme pour les éducateurs et les conseillères, mérite vraiment d’être prises en considération.
Photo : couverture du livre
2 réponses
merci pour ce billet sur cet ouvrage : je précise que je suis chargée de mission à la Direction de l’action sociale du Conseil départemental de Seine- Saint- Denis et non en charge d’un service social. je complète également les propos de Brigitte Bouquet sur le titre du livre qui, dans le choix du mot « profession », voulait également insister sur le fait que exercer cette profession, c’est aussi affirmer des convictions. Enfin je dirais que la principale difficulté rencontrée par rapport aux éditions précédentes, était de continuellement se demander si ce que nous écrivions était spécifique au service social ou devenu commun à l’ensemble du travail social, d’où un gros travail de réécriture sur le fond comme sur la forme, avec le souci de mettre en mots pour mieux le communiquer, ce qui fait l’essentiel du métier d’assistant(e) de service social, Cela me parait toujours un objectif d’actualité !
Merci Christine pour ces précisions. J’ai modifié ton intitulé professionnel au sein du Département dans l’article. Sinon c’est effectivement intéressant de savoir que vous vous êtes posé la question sur ce qui distingue la pratique d’une assistante sociale de celle d’un travailleurs social sans spécifier sa profession. Il y a bien des fondamentaux qui demeurent. Ce blog t’est ouvert si tu souhaites apporter des précisions sur ce sujet… en te souhaitant de bonnes fêtes de fin d’année
Didier