« La prévention spécialisée songe à un ravalement de façade »
Le Média Social a assisté au colloque annuel de la Convention Nationale des Associations de Protection de l’Enfant (Cnape). Il s’est tenu cette semaine (26 et 27 novembre). Intitulé «Quand la prévention spécialisée est attaquée, doit-elle changer ses pratiques ?» Un titre évocateur sous forme de question qui révèle un certain malaise. Olivier Bonnin relaie dans son article les propos des intervenants : « La question est provocante mais renvoie à une réalité », précise Fabienne Quiriau, directrice générale de la fédération».
«La prévention spécialisée est attaquée, depuis des années, par des baisses de financements » ainsi que par «un manque de reconnaissance des responsables politiques» . Pour nombre d’élus, désormais, «les professionnels semblent substituables», qu’ils soient éducateurs spécialisés, médiateurs ou animateurs… Et la bascule de la «prév’» du giron départemental à celui des métropoles, rendu possible par la loi Notre de 2015, «contribue à la faire sortir du domaine de la protection de l’enfance» pour la glisser vers «la lutte contre la délinquance», s’inquiète aussi la Cnape, dans une présentation du colloque.
Attention aux renoncements progressifs a-t-on envie d’écrire quand on lit ces quelques lignes. Les éducateurs de rue doivent-ils aussi modifier leurs pratiques professionnelles ? «Si l’on veut être à l’écoute des jeunes, on est obligés de changer», explique Patrice Lorello, directeur de l’ADVSEA, dans le Vaucluse. Les usages de l’internet et des réseaux sociaux n’y sont pas pour rien… (lire l’article du média social qui rend compte du colloque)
Dans le Loiret, les assistants sociaux détectent les victimes qui s’ignorent
le journal La République du Centre s’est penché sur le travail des assistant(e)s de service social qi interviennent dans le cadre de la polyvalence de secteur.
« Ces hommes et femmes de l’ombre sauvent parfois des vies. Les assistantes et assistants sociaux du Département reçoivent, chaque jour, en entretien, des personnes dans le besoin. Derrière un problème de logement ou un problème financier, se cache, parfois, une toute autre réalité : une situation de violences conjugales ».
La journaliste Camille Zakar a su trouver les mots justes. Son article explique une pratique professionnelle souvent peu mise en lumière. Elle précise que « les professionnels sont formés afin de déceler les signaux faibles, comme « l’absence de papiers d’identité, de moyens de paiement » ou « l’interdiction de travailler ou de conduire ».
Une fois le lien de confiance établi et la parole libérée de la victime, les services sociaux, qui connaissent le réseau de partenaires, accompagnent et mettent à disposition plusieurs solutions, comme un logement temporaire ou un accompagnement pour porter plainte. (lire l’article de La République du Centre)
À Lyon, l’agonie du droit à l’hébergement d’urgence
La préfecture du Rhône a annoncé un changement radical du dispositif d’hébergement d’urgence. Désormais « la mise à l’abri » sera priorisée via des critères de « vulnérabilité » ultra restrictifs et pour une durée de deux mois. Des mesures qui remettent en cause, encore, le droit à l’hébergement.
Dès ces annonces, la Fédération des Acteurs de la Solidarité (FAS) et la Fondation Abbé Pierre ont relayé la colère, inédite, des responsables des structures, dans un communiqué de presse visant à souligner l’«évolution structurelle de l’orientation vers les places d’hébergement d’urgence» : «Selon ces critères restreints de vulnérabilités, une famille à la rue avec un enfant d’un an et 1 jour ne pourra pas accéder à une place d’hébergement ni ne pourra s’y maintenir ; une femme enceinte de 3 mois ne pourra pas accéder à une proposition d’hébergement, une personne seule, jeune ou âgée, en pleine santé, ne se verra pas attribuer de place d’hébergement. » Les professionnels de l’urgence sociale étaient en grève et ont manifesté hier pour tenter de faire reculer la préfecture.
« Les travailleurs sociaux ont écrit au Préfet » explique Yves Faucoup : «Parce que l’accès aux droits fonde nos professions, parce qu’il relève du bon sens d’appréhender qu’à 2 ans, on est en danger dans la rue, parce que nous ne pourrons pas être les rouages d’une machine à exclure, Monsieur le Préfet, nous vous demandons de revenir immédiatement sur ces annonces. […] Notre code de déontologie et le socle de nos professions nous interdisent d’appliquer vos directives.»
Des travailleurs sociaux interviewés sur France Inter hier ont renouvelé ce refus d’appliquer des directives contraires aux droits humains. Bravo à eux, ils honorent leurs professions.
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Montpellier : un adolescent de 13 ans s’en prend à une juge des enfants
« Alors que la juge des enfants lui expliquait les raisons de sa présence dans le palais de justice, l’adolescent lui a adressé un flots d’insultes, avant de se lever de sa chaise et de se rapprocher du bureau pour la frapper ». Le père du jeune, présent avec lui est aussitôt intervenu pour le neutraliser. Le mineur a ensuite été placé en garde à vue au commissariat central pour outrage à magistrat. (lire l’article d’actu.fr)
Photo : Laure Sourmais, Responsable du pôle protection de l’enfance à la CNAPE (compte twitter) : l’assemblée des participants du colloque de la CNAPE «Quand la prévention spécialisée est attaquée, doit-elle changer ses pratiques ?»
Revue de presse réalisée avec le concours de Michelle Verrier Flandre (Merci Michelle !)