Précarité énergétique : la nouvelle urgence
La deuxième édition de la Journée contre la précarité énergétique, s’est tenue la semaine dernière. Elle revêtait une importance particulière dans le contexte de grave crise énergétique, qui vient se greffer à l’urgence climatique actuelle. La journaliste Rouja Lazarova rend compte pour la Gazette des Communes de ce colloque sur les enjeux de précarité particulière et partagée par de nombreux Français. Cette rencontre était coorganisée par la Fondation Abbé Pierre et 23 autres organisations.
Olivier Klein, le ministre du Logement, a plutôt bien posé les enjeux face à ce qui se passe : « La précarité énergétique est une précarité qui ne se voit pas. Mais elle a des conséquences multiples », dit-il. Des conséquences économiques, pour des ménages qui doivent faire le choix insupportable entre manger et se chauffer, des conséquences sur leur santé physique et mentale, des conséquences sociales, avec l’isolement dans lequel ils s’enferment, des conséquences environnementales ».
Christophe Robert directeur de la Fondation Abbé Pierre, n’a pas mâché ses mots et c’est compréhensible face à la situation. Il a rappelé qu’en 2021, « 22% des Français ont dit avoir souffert du froid chez eux pendant au moins 24 heures. Ce pourcentage était de 14% en 2020 ». Aujourd’hui, ce sont environ 12 millions de ménages qui subissent cette précarité énergétique. Les participants ont réclamé à cette occasion des mesures plus ciblées : tripler le montant du chèque énergie pour atteindre 750 euros, augmenter les APL de 10%, (ce qui permettrait de revenir à des niveaux d’avant les coupes majeures, tout en intégrant l’inflation) etc.
Ne manquez pas ce compte rendu complet et détaillé. Au passage, il indique l’absence totale de représentants des collectivités territoriales à cette rencontre nationale. Ils seront partiellement excusés par la concomitance avec le Congrès des maires (lire l’article de la Gazette – Club Santé Social)
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Protection de l’enfance : « Face à la prolifération législative, les travailleurs sociaux évoquent une perte de sens de leur mission »
Il n’est pas courant que le magazine féministe Causette, que j’apprécie pour son franc-parler, aborde la question de la protection de l’enfance sous l’angle du point de vue des travailleurs sociaux. Causette donne la parole à Elsa Costa-Attal, avocate au Barreau de Paris. Elle exerce depuis 2017 principalement en droit des personnes, de la famille et des mineur·es et enseigne également ces matières dans différentes facultés de droit. Que nous dit-elle ?
D’abord, elle s’interroge : « Comment expliquer la multiplication de ces mises en danger [des enfants suite à plusieurs affaires médiatisées] ? . « Cela peut sembler d’autant plus paradoxal que depuis 2007, ce ne sont pas moins de trois lois différentes qui ont été promulguées visant à réformer la protection de l’enfance » rappelle-t-elle. De cette prolifération législative ressort une complexité d’utilisation pour les travailleurs sociaux » .
« Ils évoquent une perte de sens de leur mission et déplorent une absence de réflexion nationale et locale quant à l’application de ces textes sur le terrain ». Pour y remédier, l’avocate rappelle la volonté politique d’un meilleur pilotage de la protection de l’enfance avec l’affirmation d’une « compétence partagée » entre l’État et les départements. Il y a aussi l’instauration d’un nouveau Groupement d’intérêt public « France enfance protégée ». (Vous avez remarqué la multiplication de sigles France ceci ou France cela qui n’apporte pas de moyens supplémentaires, mais qui « ripoline » les structures ?). Il a également été annoncé le renforcement des contrôles des établissements et des services. Pas sûr que cela suffise. Car c’est bien la question des moyens qui demeure un impensé. (lire l’article de Causette)
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Maternelle : l’autonomie des enfants, nouvelle priorité éducative ?
Ne manquez pas cet excellent article publié par Ghislain Leroy sur le site en ligne The Conversation. Maître de conférences en sciences de l’éducation, ce chercheur au laboratoire CREAD, Université Rennes 2, nous explique pourquoi « l’autonomie » de l’enfant est devenue un leitmotiv de la société actuelle. Les institutions éducatives la recherchent, tout comme les parents. Et le monde du marketing n’est pas en reste, précise-t-il, exemples à l’appui.
Une logique « productiviste » est mise en œuvre dès l’entrée en maternelle (2-3 ans). Les maîtresses n’ont pour ainsi dire plus le temps d’apprendre à l’enfant à devenir élève, mais ont besoin qu’il le soit déjà pour mener à bien les multiples activités scolaires attendues, avec un rythme dense. 3 types d’autonomie sont demandés aux enfants
- l’autonomie dans les apprentissages scolaires : savoir se concentrer, réaliser seul une tâche jusqu’au bout, décoder les informations nécessaires pour la bonne réalisation de l’activité, etc.
- l’autonomie affective. L’enfant doit vite jouer son rôle d’élève. Cela suppose un certain état émotionnel : capacité à ne pas jouer avec les camarades lors des moments d’activité par exemple…
- l’autonomie dans la gestion de ses propres soins corporels. Les maîtresses de maternelle se pensent, plus encore que jadis : elles sont également plus diplômées, ce qui n’est pas sans lien) comme des enseignantes. Dès lors, elles considèrent que ce n’est pas de leur ressort de s’occuper de la dimension corporelle et hygiénique de l’enfant. Les enfants s’avèrent ainsi bien moins accompagnés, notamment aux toilettes qu’il y a une cinquantaine d’années.
On se rend compte rapidement que l’autonomie pourrait porter en creux la vision d’un individu n’ayant presque plus besoin des autres. Cette forme d’individualisme, aussi portée par une « inspiration montessorienne », aboutit à limiter les moments collectifs en classe, par exemple, en supprimant les coins « regroupement » à l’école maternelle, symboles d’un apprentissage en commun (entre enfants, et entre enfants et adulte). Dès lors, on saisit que la notion d’autonomie peut être le cache-sexe d’une logique de déresponsabilisation de la prise en charge des moins bien dotés.
La recherche d’autonomie de l’enfant pourrait être liée à la diffusion de valeurs néo-libérales nous dit l’auteur. cela se traduit par la dissolution des solidarités, la valorisation des « potentiels » supposés de chacun, et le délaissement des moins bien dotés, dans une société où la contestation est de moins en moins possible. Les enfants sont soumis à un diktat : celui du respect dès le plus jeune âge, du respect de l’ordre social. Que ce soit à l’école ou dans la famille, l’enfant autonome est un enfant qui fait seul, et précocement, ce que l’on attend de lui, sans que l’adulte ait besoin de le lui rappeler. Il est donc aussi profondément obéissant. En ce sens, est-il encore un enfant ? Ne manquez pas cet article plutôt bien documenté. il donne à réfléchir (lire l’article de The Conversation)
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Bonus.
Ecoutez voir ce qui s’est passé au Conseil Départemental de Seine et Marne :
Le 7 novembre dernier, le Conseil départemental de Seine-et-Marne était visé par une cyberattaque dont il a bien du mal à se relever. Le département a réussi à éviter le pire, mais le retour à la normale va prendre plusieurs mois. (lire l’article de France Info)
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