Dans le cadre de ma participation au groupe de travail national sur la place des « usagers » des Etats Généraux du Travail Social, j’ai eu, comme d’autres participants, à étudier plusieurs documents qui sont des « remontées » des inter-régions. Le travail demandé est conséquent : plus de 65 textes différents dans la forme et le fond pour un seul et même sujet. Comment extraire de ces textes des propositions pertinentes et intéressantes à reprendre qui soit opérationnelles ? C’omment ne pas se limiter aux grandes idées exposées et constats établis pour aller vers une meilleure prise en compte des personnes aidées et des services qui leur sont proposées ou parfois (souvent ? ) imposées ?
J’ai retenu parmi ces documents un rapport d’activité d’une action sur le développement du pouvoir d’agir des personnes dans un quartier au nord de Lille qui me paraît vraiment remarquable. Elle s’inscrit dans le cadre d’une recherche action.
Cette action est à l’initiative d’ATD ¼ monde qui a mis en œuvre une pratique de médiation entre professionnels, territoire (environnement social et culturel) et personnes aidées. L’évaluation ci jointe montre des pratiques qui ont déjà existé ailleurs par le passé et qui étaient menées par des travailleurs sociaux. 4 points me semblent intéressants à retenir bien qu’il y en ait d’autres :
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1 Les conditions de la rencontre entre le travailleur social et la personne. Il s’agit d’ALLER VERS et ne plus attendre simplement qu’elle vienne vers nous car celles et ceux qui sont le plus en difficulté ne vont pas vers les institutions, surtout s’ils les perçoivent comme menaçantes : Un intervenant social doit pouvoir s’inscrire dans son territoire et celui des familles de façon naturelle. Très concrètement il s’agit de pouvoir rencontrer les personnes, les écouter et les reconnaître à travers des temps informels
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2 Il est très utile de participer à des actions collectives qui sont autant de « prétextes » pour favoriser un rapprochement entre personne , professionnels de différentes institutions (école, services sociaux, de quartier etc…) Bien sûr cela ne se fait pas n’importe comment et il y a des questions à se poser « avant d’y aller ». Cela permet de faire tomber les représentations tant sur les professionnels que sur les familles.
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3 Agir avec la personne et le travailleur social de façon à ce que l’on n’ait plus à poser la question sur les défaillances et manques du sujet mais les prendre en compte lorsque la difficulté arrive ou que la personne elle même aborde ce sujet
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4 Donner aussi la parole aux enfants : nous sommes généralement centrés sur celle des adultes, mais pas sur celle des enfants dans le champs autre que la protection d e l’enfance
Ces quelques éléments sont une ébauche de l’approche d’une pratique de développement social local du quotidien bien loin des systèmes institutionnels qui parfois enferment les travailleurs sociaux dans des procédures « déshumanisantes ». C’est peut être aussi cela qui en fait tout leur intérêt.
Photo issue du site ATD 1/4 Monde : Lille « il était une fois »