Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Voyage en « absurdie » / Paye tes allocs ! / Un livret pour accueillir la grande précarité à l’école

Voyage en absurdie

Aujourd’hui, je vous reçois au bureau pour que «  l’on écrive votre Projet d’Accompagnement Individualisé (PAI)  » nous explique Laure Fernandez, conseillère en économie sociale familiale en SAVS (Service d’accompagnement à la vie sociale). Elle relate en détail dans Lien Social la procédure qu’elle doit appliquer. Il faut s’accrocher, surtout si on est une personne avec une légère déficience, un peu angoissée.

« Je vous préviens que cela va être long, car j’ai 161 questions à vous poser » explique Laure Fernandez. « J’avoue que je suis mal à l’aise », écrit-elle, « parce qu’il va falloir que l’on réponde à chacune par : « jamais », « parfois », « toujours » et que l’on fasse des commentaires, quand c’est nécessaire ».  » je me dis qu’heureusement que je vous connais, sinon vous pourriez mal le prendre. À la fin de chacune des 16 pages, pour les 5 domaines, nous devons noter l’avis du travailleur social et la demande de la personne ».

L’auteure de cet article très éclairant entre dans le détail et là c’est assez absurde comme le précise le titre de son propos. On touche le fond. « Après les trois heures passées ensemble, je vous explique que tous les détails de votre vie que nous venons de décortiquer, vont être repris en réunion devant toute l’équipe ». Il s’avère qu’uniquement les deux cases à la fin de chaque page vont être reportées dans un tableau Excel.

« Ce tableau Excel, je le présente à mon équipe et à présent, après avoir passé trois heures avec vous, il faut qu’avec son aide, nous fassions un résumé pour chaque domaine qui concerne votre vie. Puis il faudra encore le réduire à six lignes maximums. Maintenant, nous devons décider pour vous de trois objectifs d’accompagnement au plus. Tout cela prendra entre une et deux heures.

« Bien sûr, on n’oublie pas que la loi nous demande votre consentement et votre participation. A ce moment-là, vous êtes reçue par le chef de service et moi-même. Il vous lit alors les six lignes qui résument les trois heures passées ensemble et vous demande si vous êtes d’accord avec les objectifs fixés ».

Le futur du travail social ? Et certains s’étonnent de la perte d’attractivité de nos métiers ? (lire la tribune publiée par Lien Social)

 


Paye tes allocs !

L’Association nationale des assistants de service social (Anas) porte plainte contre le site « mes-allocs.fr ».  Elle estime illégales les pratiques financières du site qui demande aux internautes de payer pour bénéficier d’un service d’aide à l’accès aux droits puisque selon le promoteur du site l’une des raisons de sa création est que les services sociaux sont débordés. Ce site se présente dans un premier temps comme un simulateur de droits et propose aux internautes d’estimer leur éligibilité à certaines prestations en espèces à l’instar du site gouvernemental gratuit https://www.mesdroitssociaux.gouv.fr/

Jusque là tout va bien, mais la prestation va au-delà à la condition de payer un abonnement. « Dans un second temps, le site propose à l’utilisateur que ses « experts » réalisent le remplissage et l’envoi de formulaires d’accès à ces mêmes prestations en contrepartie de frais d’inscription et d’un abonnement de 29,90 euros par trimestre ».

Par un travail de collecte, d’analyse et de recherche, l’association, « a établi le caractère illégal de l’activité de ce site internet. Elle a par conséquent déposé plainte auprès de la procureure de la République d’Évry. Les principales institutions de sécurité sociale ont également été alertées » précise l’ANAS qui rappelle que les prestations sociales de solidarité nationale sont incessibles et insaisissables et ne peuvent faire l’objet de commerce.

Dans un courrier adressé à Olivier Véran, l’ANAS expose les textes de lois qui interdisent cette pratique. Par exemple, selon l’article L554-2 du Code de Sécurité Sociale : « Sera puni d’une amende de 4 500 euros tout intermédiaire convaincu d’avoir offert ou fait offrir ses services moyennant émoluments convenus d’avance, à un allocataire en vue de lui faire obtenir des prestations qui peuvent lui être dues. »

(lire le communiqué de l’ANAS)

 


Un livret pour bien accueillir les enfants en grande précarité à l’école

6.873 enfants ukrainiens ont été accueillis dans des écoles françaises au 31 mars dernier. Ces enfants, comme ceux venus d’autres pays vivent dans une grande précarité malgré les accueils par les municipalités. dans un court article pour Localtis, attire l’attention sur un livret récemment publié par l’Andev (l’Association nationale des cadres et directeurs de l’éducation des villes et des collectivités territoriales)

Le livret s’appelle « Atout’scol ». Particulièrement bien rédigé et clair, il présente « quelques clefs pour scolariser les enfants en situation de grande précarité ». « Pragmatique et accessible », cet outil vise à accompagner les acteurs de l’éducation afin de leur permettre d’accueillir dans les meilleures conditions possibles ces enfants qui cherchent à poursuivre leur scolarité dans des conditions normales. (lire l’article de Localtis)

 

Un autre livret pour les enfants aussi (à mettre entre les mains des parents et des travailleurs sociaux) : « Quand on te fait du mal »  outil de prévention et d’information de l’association sur les violences et leurs conséquences pour les plus petits adapté et illustré par Claude Ponti

 


lire aussi

 

Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser.

 

Photo créé par wayhomestudio – fr.freepik.com

Partager

Articles liés :

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.