Tout ou presque a débuté à Paris du 2 au 13 juillet 1928. C’était à l’occasion de la première conférence internationale du travail social. Plusieurs congressistes, d’Angleterre, de France, de Scandinavie, de Suisse et de Tchécoslovaquie se sont mis d’accord pour convoquer une réunion en vue de constituer une association internationale de travailleurs sociaux. Une belle idée évidemment puisqu’il s’agissait d’unir au delà les frontières les travailleurs sociaux de plusieurs pays. Les statuts provisoires de ce qui s’appelait le secrétariat permanent international des travailleurs sociaux ont été votés le 13 juillet 1932 lors de la deuxième conférence internationale du travail social qui s’est tenue à Francfort-sur-le-Main du 10 au 14 juillet de la même année. Il y avait là des représentants. de Belgique, Tchécoslovaquie, France, Allemagne, Grande-Bretagne, Suède, Suisse et États-Unis.
Les organisations de travailleurs sociaux de ces 8 pays étaient les membres fondateurs de L’International Permanent Secretary of Social workers (IPSSW). Les statuts provisoires étaient divisés en deux chapitres, l’un sur la composition et l’autre sur les objectifs de l’association. Il était prévu à l’époque que les associations professionnelles pouvaient adhérer mais que, pour les pays qui n’avaient pas d’associations professionnelles, il était possible de faire adhérer des groupements ou des associations qui traitaient des questions sociales comme des structures d’accueil d’enfants. Des directeurs d’usines, les assistants industriels, etc. étaient également admis. Les travailleurs sociaux pouvaient aussi être représentés par des personnalités individuelles. Une seule organisation de chaque pays pouvait devenir membre, à moins que des raisons particulières ne justifient l’admission de plusieurs organisations d’un même pays.
L’admission d’une organisation autre que celle appartenant aux fondateurs dépendait du consentement des pays fondateurs. Dans les pays dotés de minorités nationales ainsi que dans ceux qui ne possèdent pas d’organisation centrale, plusieurs groupes pouvaient devenir membres. L’admission de nouvelles organisations ne pouvait avoir lieu qu’après consultation des associations à l’origine du secrétariat permanent.
Un accord a été trouvé pour créer un nouvel organe, à condition que sept associations nationales en deviennent membres. Cela s’est décidé lors de la cinquième Conférence sociale internationale sur le travail social à Paris en 1950. (la quatrième s’était tenue à Atlantic City et à New York en 1948) .
Cet objectif a été atteint en 1956. La Fédération internationale des travailleurs sociaux a été créée cette année là à Munich. Un nouveau secrétariat a été établi à New York, partageait le même bureau que l’Association américaine des travailleurs sociaux. Tom Johannessen ancien secrétaire général de l’IFSW explique qu’il n’a pas trouvé d’archives sur les activités de l’IPSSW dans la période d’avant guerre, mais précise-t-il, On peut lire dans la correspondance (en anglais, français, allemand et partiellement en tchèque) que, outre l’activité d’organiser la conférence, l’IPSSW cherchait activement à nouer des contacts avec des organisations de travailleurs sociaux dans différents pays du monde afin d’élargir sa composition. Ses membres participaient à des visites d’étude et tentait de porter assistance et informations aux travailleurs sociaux qui souhaitaient travailler à l’étranger. La correspondance montre qu’il y avait aussi des échanges sur ce qu’est et ce qui n’est pas le travail social professionnel. A noter aussi parmi d’autres éléments, une étude transnationale sur le travail social des femmes officiers de police.
Tom Johannesen, secrétaire général, IFSW Oslo, Norvège, le 16 juillet 1999 / Beim, Suisse, le 20 novembre 2000
Note : J’ai retrouvé dans des archives un texte rédigé en anglais de Tom Johannessen ancien secrétaire général de la Fédération Internationale du Travail Social. Nous avions échangé à l’époque où j’étais président de l’ANAS. Un homme chaleureux, passionné et passionnant.
Photo : Diapo du film « mauvaise graine » de Billy Wilder et et et Alexandre Esway sorti en 1934 avec Danielle Darrieux star française de l’époque. photo issue des archives de Francomac cinéphile averti (merci à lui!)
Note : j’avais initialement publié cette note le 16 octobre 2018