Mes premiers pas d’éducateur
Hannah, Laure, Halima et Adrien veulent devenir éducateur. « Dans une société de plus en plus fracturée, ils veulent venir en aide aux exclus, à ceux qui souffrent ou dont personne ne veut s’occuper. Ils s’apprêtent à se lancer dans le grand bain. Étudiants à l’Institut Régional du Travail Social de Paris, ils alternent stage et cours. Cette formation les pousse à établir sans cesse des ponts entre la théorie et la pratique, à confronter leurs idéaux, leurs rêves à la réalité du terrain. Car bien accompagner « celui qui en a besoin » est un processus long et à l’issue incertaine et qui passe nécessairement par la découverte de soi ».
Ketty Rios Palma, réalisatrice, vous propose de découvrir leur parcours à travers un film de 58 minutes qui sera diffusé le 15 novembre prochain sur France 2. Seul souci, c’est à une heure tardive, mais il sera en streaming les jours suivants sur le site de France Télévision.
Pourquoi un tel film ? Dans sa présentation d’intention Ketty Rios Palma explique que lors du premier confinement, elle a repensé aux 5 jeunes placés dans un foyer qu’elle venait de filmer pour son précédent documentaire «Incas(s)ables». Elle a réalisé qu’à cet instant leur seule ouverture sur le monde était leurs éducateurs. « Pourtant, parmi les métiers de « première ligne » qu’on évoquait à l’époque, on ne parlait jamais des travailleurs sociaux. Cette invisibilité lui a donné envie de penser un film sur les éducateurs et uniquement sur eux. Elle sait dit-elle combien leur travail est indispensable. Merci à elle ! (lire l’annonce de présentation du film)
Aides à domicile : des conditions de travail qui exposent aux risques psychosociaux
Isolement, forte charge émotionnelle dans le travail, horaires atypiques et temps de repos réduits… Une étude de la Dares pointe les risques psychosociaux des métiers de l’aide à domicile qui comptent près de 95% de femmes. Comment expliquer la désaffection de ce métier ? Les raisons apparaissent nettement dans cette étude. 5 facteurs sont clairement énoncés
- Un temps de travail très morcelé : Les emplois du temps sont très fragmentés et les temps de repos réduits, alliant morcellement de l’activité professionnelle, horaires atypiques et temps partiel. 76 % des aides à domicile sont à temps partiel
- Une difficile conciliation avec la vie personnelle : 50 % des salariées de l’aide à domicile indiquent que leurs proches leur disent qu’elles ne sont pas assez disponible à cause de leur travail »
- Une forte charge émotionnelle : Les tensions et conflits avec les usagers sont moins fréquents pour les aides à domicile que pour les autres salariées, mais la charge émotionnelle est plus importante. Elles déclarent davantage « cacher [leurs] émotions » ou être en « contact avec une personne en situation de détresse »
- Un degré d’isolement important : Elles sont exposées à un important isolement professionnel et déclarent davantage « ne pas pouvoir discuter avec leurs collègues pour faire correctement leur travail ».
- Des situations de « conflits de valeur » : Ce sont des conflits psychiques liés au décalage, voire la contradiction, entre ce qui est exigé au travail et les valeurs professionnelles, sociales ou personnelles. Ils sont importants chez les aides à domicile : elles ont plus que les autres salariées fait des choses qui heurtaient leur conscience professionnelle ou leurs valeurs personnelles, au moins une fois au cours des 12 derniers mois
- Un manque de reconnaissance financière : 76% d’entre elles estiment que leur salaire n’est pas satisfaisant au vu de leurs efforts et 75% trouvent être injustement traitées dans leur travail même si 71 % disent recevoir l’estime et le respect qu’elles méritent
Finalement, ces professionnelles font face à une insécurité de leur situation de travail. « Les salariées de l’aide à domicile sont un peu plus nombreuses à penser que leur sécurité d’emploi est menacée et ont davantage interrompu ou refusé une tâche au cours des 12 derniers mois pour préserver leur santé ou leur sécurité ».
Elles sont particulièrement concernées par des situations dangereuses, physiquement et psychologiquement exigeantes, les conduisant à refuser ou interrompre une tâche dans un contexte où elles sont peu encadrées et
peu soutenues par un collectif de travail : c’est le cas de 22 % d’entre elles en 2017 (13 % pour les autres salariées).
Bref faut-il encore s’étonner que les services d’aide à domicile peinent à les recruter ?
“Les travailleurs sociaux ne sont pas les helpdesks des autres services”
C’est le terme qu’utilisent les travailleurs sociaux belges (Wallonie) car ils ne veulent pas voir leurs missions dévoyées afin d’aider des services qui mettent en œuvre la dématérialisation. Ils se retrouvent à devoir gérer les demandes en ligne de leurs usagers et ne font plus le travail de prévention qu’ils devraient faire.
Ces travailleurs sociaux sont donc de plus en plus sollicités pour faire des démarches en ligne comme l’inscription aux bourses d’études ou l’obtention de certificats divers. Parfois, ils mettent plus d’une heure pour avoir un service pour une demande importante. Bref, ils dénoncent cette dématérialisation à marvche forcée et réclament une pause et plus de moyens (lire l’article de Bx1 Média de Bruxelles)
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Photo : présentation du film « mes premiers pas d’éducateur » sur France–2
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Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser