Connaissez-vous Nadine « accompagnante sociale » ? C’est un robot fabriqué à l’université technologique de Singapour, il y a déjà 5 ans, Nadine est un humanoïde aux traits de sa créatrice, le professeur Nadia Thalmann. La Démonstration qui suit a de quoi poser un certain nombre de questions. Depuis tout cela s’est amélioré. Les progrès en matière de robotique associée à l’intelligence artificielle vont très vite. Nadine, en ces temps de pénurie de recrutement de travailleurs sociaux pourrait faire rêver des directeurs d’établissement. Imaginez : jamais malade, toujours disponible, pas besoin de congés ni de salaire (mais elle coute cher à l’achat évidemment) Nadine est-elle un bon investissement ?
Nadine a été conçue et pensée pour s’adapter au vieillissement de la population. Ce robot pourrait en effet faire office d’aide à domicile pour les personnes âgées, par exemple. C’est le Huffington Post (Hortense de Montalivet) qui en avait fait la présentation au public français.
Ce Robot dont les gestes sont saccadés, mais qui interagit va rapidement évoluer.
Son ancêtre Pepper avait lui aussi été conçu pour aider les personnes en établissement. Conçu en 2014, il a été utilisé en 2017 par service de soins et d’écoute du Southend dans le comté d’Essex. Mais sa production s’est finalement arrêtée en 2021, faute de ventes suffisantes. Pour autant, il fonctionne dans de multiples domaines. Il guide les patients dans différents départements hospitaliers en Belgique, accueille les clients des banques au Canada et vend des machines à café au Japon. Mais au Royaume-Uni, Southend-on-Sea a été la première autorité locale à acheter un Pepper pour travailler dans ses services sociaux.
Pepper n’est pas le premier robot à avoir été utilisé dans le domaine social. Paro, un robot « phoque thérapeutique », a été utilisé par le service de santé britannique pour aider des patients atteints de démence. Il est aussi utilisé en France notamment dans l’EHPAD de Beauvoisin (CHU de Nîmes). Il permet d’améliorer le bien-être et la qualité de vie des résidents, hors traitements médicamenteux. Vous pouvez découvrir leurs réactions dans ce reportage :
Au Japon, un robot appelé Robear est capable de hisser des gens hors du lit et dans une chaise, sans manipulation humaine. Cependant, l’éthique concernant l’utilisation de la technologie automatisée pour le soutien émotionnel ou les soins personnels fait toujours débat.
C’est désormais Améca qui a pris le relai. Ce robot exprime des sentiments à travers les expressions de son visage, mais aussi sa parole. Il est décrit comme « le robot de forme humaine le plus avancé au monde, représentant la pointe de la technologie de la robotique humaine ». « La raison pour laquelle ce robot ressemble à une personne est qu’il est conçu pour interagir avec les gens », explique Will Jackson, fondateur d' »Engineered Arts ». Les expressions du visage de ce robot humanoïde, mais aussi ses mouvements, sont très réalistes et du même coup un peu effrayant. Piloté par une intelligence artificielle pour une interaction avec les humains, Ameca est conçu pour le divertissement, mais il pourrait être utilisé pour d’autres services.
Tous ces robots se confrontent à une autre réalité : celle de leur rentabilité, car leurs couts sont très élevés et assez inaccessibles aux services de soins et d’accompagnement.
Rien ne vaut le contact humain
Aussi impressionnantes que puissent être les capacités de ces humanoïdes, il y a lieu de s’inquiéter de l’utilisation future de la robotique comme un complément dans des secteurs sous-financés et surchargés par les tâches. « Il y a beaucoup à dire pour faire un usage plus intelligent de la technologie pour aider les gens à gérer les problèmes de santé, rester indépendant plus longtemps et améliorer l’efficacité des fonctions administratives », explique Caroline Abrahams, directrice des services de protection des personnes âgées du Royaume-Uni. Cependant, la technologie ne devrait être introduite que dans des situations où elle offre de réels avantages, précise-t-elle.
Il me semble pour ma part qu’il n’y a pas de substitut pour le contact humain quand il s’agit de prendre soin des personnes âgées. Par contre, je suis partant pour un robot qui ne s’occuperait que de la paperasse administrative et dégagerait ainsi du temps utile pour les professionnels. Je me prends à rêver – Imaginez : un robot qui gère les plateformes d’accès aux droits à la place de toute nos « petites mains » de la médiation numérique et sociale qui s’échinent à tenter de dialoguer avec des algorithmes ? Ce serait trop bien !
Photo : Capture d’écran vidéo du Huffington Post (Hortense de Montalivet) qui en avait fait la présentation au public français.