Manon Brasseur, le bras social des gendarmes
Cet article signé Fabienne Ausserre pour le journal de Haute Marne est intéressant à plus d’un titre. Il nous présente le travail de l’assistante sociale en Gendarmerie, tout en apportant une regard particulier et il me semble assez pertinent.
Que nous dit Manon Brasseur ? D’abord que les missions « police de la route » sont loin d’être celles qui représentent la plus grande part du travail. Son immersion dans la Compagnie de Langres va l’amener à réaliser qu’il arrive plus souvent qu’à son tour que son métier et celui des gendarmes se rejoignent.
« Les gendarmes récoltent toute la misère du monde quand les services sociaux sont fermés ». Elle constate qu’ils sont aussi des… «travailleurs sociaux en tenue». Après avoir travaillé trois ans à leurs côtés, Manon comprend pourquoi elle pointe autant de convergences avec sa profession d’assistante sociale. « Les difficultés économiques sont souvent à la racine des problèmes ». Cela sans confusion pourtant : «Manon reçoit les gens à la brigade, c’est un travailleur social dans nos locaux et non un gendarme qui fait le travailleur social». Cette distinction est importante et elle est mise en avant par le capitaine Sébastien Roché, numéro Deux de la Compagnie de Langres qui aime la précision. (lire l’article du JHM)
Autisme : « Les AESH n’ont aucune reconnaissance sociale »
Stéphane Menu de la Gazette des communes donne la parole à Sofia Ben Yahmed présidente de l’association Ikigai, née en 2015 de la volonté d’une poignée de mamans d’offrir une autre scolarité à leurs enfants. L’association propose des formations aux accompagnants des enfants autistes.
« Les accompagnants n’ont aucune reconnaissance sociale et encore moins salariale » dit-elle. Elles font rarement 35 heures par semaine, quand bien même elles le souhaiteraient, et elles touchent en moyenne 800 euros par mois. Elles n’ont pas le temps de se former et pourtant, pour accompagner les enfants autistes, la formation continue relève de l’évidence. L’État propose bien une formation initiale de 60 heures aux AESH. Mais cette formation est généraliste, pas assez centrée sur l’autisme et les troubles assimilés.
C’est pour cette raison que Ikigai donne la possibilité aux AESH de se former en complément. Les AESH paient de leurs poches 5 euros et il est fait appel à des mécènes pour financer ces formations qui se tiennent généralement sur plusieurs samedis. « Il faut noter l’extraordinaire investissement de ces femmes au regard de ce manque de reconnaissance sociale ». (lire l’article de la Gazette)
Réinvestir la psychiatrie. Une urgence sanitaire, un défi démocratique
La Fondation Jean Jaurès vient de publier un rapport signé Boris Nicolle qui est psychiatre, praticien hospitalier. Il est préfacé par Michel Laforcade. Ce rapport qui a auditionné de nombreux professionnels du secteur expose 20 propositions pour « réinvestir la psychiatrie ». Les défis sont colossaux, et parce que l’état actuel de la spécialité impose une vigilance à ne pas davantage fragiliser notre système de soins.
Une loi-cadre sur la santé mentale, incluant donc la psychiatrie, mais ne s’y limitant pas, est appelée de leurs vœux par de nombreux acteurs. Elle sera un préalable à une réforme de la psychiatrie explique Boris Nicolle qui en dessine les contours dans ce rapport. Cela montre aussi l’enchevêtrement des outils de planification en psychiatrie qui est un réel frein à toute initiative.
« Il faudra s’attacher à redéfinir le pilotage national de la psychiatrie ». Certains acteurs demandent cette création d’un opérateur national, par exemple sous forme d’agence. D’autres évoquent l’élargissement de la mission ministérielle. Tous sont d’accord sur la nécessité d’une plus grande cohérence dans le pilotage d’une discipline particulièrement malmenée. (lire le rapport de la fondation Jean Jaurès)
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Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser.
Photo WikiMedia Commons : Credit: Benoît Prieur – CC-BY-SA